Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a publié à l’occasion de la journée des droits des femmes, une « déclaration » affirmant son « engagement total pour œuvrer à l’émancipation et au développement du rôle des femmes dans la société française ».
Ce texte en six points a été élaboré par le CFCM , interlocuteur officiel des pouvoirs publics pour le culte musulman et ses 2500 lieux (mosquées et salles de prière), fort de 4 à 5 millions de personnes, pratiquantes ou non.
La déclaration du CFCM et de ces personnalités cite notamment une sourate du Coran (« les femmes ont des droits sur les hommes semblables à ceux que les hommes ont sur elles ») et un propos attribué au prophète de l’islam Mahomet, selon lequel « les femmes sont les semblables des hommes ». «
Malheureusement, dans de nombreux cas », les « principes d’égalité et d’équité » inscrits dans l’islam « ne sont pas respectés par des hommes qui continuent parfois à imposer leur point de vue », reconnaît le CFCM. Il convient de « continuer à mener un travail de pédagogie et d’éducation pour que les femmes musulmanes ne soient plus l’objet de discriminations ni de soumission », ajoute-t-il.
La déclaration affirme que « la femme musulmane jouit d’un rôle primordial dans la société » et qu’« elle doit assumer ce rôle sans réserve, ni contrainte ».
Sur le plan professionnel, l’islam préconise « l’égalité des salaires des travailleurs quel que soit leur sexe, pour un même travail, à compétence égale », poursuit le texte.
Les signataires concluent en affirmant « leur engagement total pour œuvrer à l’émancipation et au développement du rôle des femmes dans la société française ».
Nous avons interpellé Cyria B-Ness, militante associative , sur cette « nouvelle » conception de la place de la femme de confession musulmane dans la société :
Au vu de quelques écrits sur cette nouvelle version d’autorisation et d’autonomie données aux femmes, je dirais personnellement que c’est de l’enfumage.
Le Saint Coran a été écrit par un homme et pour les hommes.et quoique certains ont voulu donner une place un peu plus visible à leur mère ou fille, rarement à leur femme, aux yeux de tous les hommes, musulmans pratiquants, la femme reste inférieure à lui.
Donc si un rôle lui est donné par les instituions religieuses, cela ne sera jamais paritaire où égal à celui d’un iman homme. Il faut arrêter de focaliser autant sur cette religion qui ne peut pas évoluer subitement, d’ailleurs l’occident n’est pas mieux loti concernant la parité.
A ce jour, aucune femme n’est PDG d’une grande multinationale ou au Cac 40, alors avant qu’une femme devienne Imam à part entière et guide des hommes… il va en couler de l’eau sous les ponts.
Je suis née musulmane et revendique haut et fort mes origines mais cela suffit de mettre en avant le négatif. Nous sommes des femmes en tout premier lieu et notre religion ne fait pas part de notre statut.
Parler de « femme musulmane », en tant que telle, est déjà discriminatoire.
Mais, va-t-on un jour balayer devant notre porte avant de penser que nous sommes investi(e)s d’une mission libératrice de la femme musulmane ?
N’y a-t-il pas dans ce pays un gros travail à faire sur le respect des femmes et leur condition ?