Séance chargée au Conseil Métropolitain avec des nombreux dossiers à l’ordre du jour, accompagnés par les traditionnelles polémiques entre la majorité et les oppositions (écologistes et national-rassembleurs) qui, en plus… s’opposent entre-elles pour des raisons idéologiques (gauche contre extrême droite).
La question ne pose pas de problèmes à la majorité, celle qui soutient Christian Estrosi est écrasante, et les délibérations proposées ont la certitude d’être adoptées, mais la qualité des débats s’en ressent ainsi que la pertinence des motivations pour les proposants et opposants qui décline vers le préjudice.
Or, là… si le Président de la Métropole, dont on connait le penchant pour la chefferie et le grégarisme, feint de se plaindre d’une « opposition idéologique » qui un de ses bras droit, le vice-Président délégué Louis Nègre, arrive à étiqueter « d’archaïque », celle-ci s’illustre souvent par un gargarisme qui ne favorise pas l’illustration et le bien-fondé de ses arguments et se traduit dans des joutes oratoires en contre-feu.
Les épisodes de ce vendredi entre Decoupigny (Verts), Paul pour les tarifs de l’eau, Picard (Verts), Léonelli pour les déchets, Mouchebeuf (RN), Chesnel (Verts) et Chamla sur les mobilités, Vardon (RN), Rampal sur la politique méditerranéenne ont été des « duetto » qui auraient trouvé bon accueil à l’appréciation du « bard » du Globe théâtre.
Le premier plat fort au menu de la journée était bien évidemment le budget primitif (principal et annexes)
Les postes comptables qui le composent et le qualifient, traduisent bien la politique menée depuis toujours par Christian Estrosi et son équipe : au numérateur, le développement économique via l’investissement public (accentué via le Plan de Relance par la crise due au Covid), la solidarité territoriale entre les communes peuplées du littorale et celles du moyen et haut pays et la transition écologique par le biais des nouvelles technologies. Au dénominateur, la maîtrise des frais de fonctionnement, un endettement calculé en fonction du service de la dette (capacité de remboursement) rendu plus gérable par des taux particulièrement favorables.
En chiffres, sur un total de 1 320 M€, 480 M€ vont à l’investissement, divisés en 175 M€ imputés au budget principal (+60 M€), 80 M€ pour les frais occasionnées par la tempête Alex, 150 M€ destinées à la collecte, transports, ports, CAF, MIN, assainissement et 74,7 M€ pour les régies Eau, Lignes de transport public, Parcs, Symisca.
Christian Estrosi n’a manqué de commenter ce budget en termes plus qu’élogieux : « Malgré les effets de la crise sanitaire, notre budget assure la résilience de notre territoire et sa projection vers les enjeux de demain à travers un effort d’investissement sans précédent. »
Cette affirmation n’a pas été du goût de l’opposant écologiste Fabrice Decoupigny : « vous nous présentez un budget qui pourrait sembler vertueux. Mais à y regarder de plus près la situation est alarmante. » Pourquoi ? « Les chiffres sont durs : notre Métropole n’est pas attractive pour les jeunes, peut-être pour certains touristes et les classes d’âge plus âgées mais surement pas pour les jeunes actifs », explique-t-il avant de se lancer dans une réquisitoire : manque de logement, et par conséquence d’emplois et par conséquence diminution de la populations avec pour conséquence l’augmentation des impôts par habitant, etc.
Inutile de dire que Christian Estrosi a réfuté toutes ces affirmations en prétendant le contraire et d’affirmer : « Les taux de fiscalité** seront maintenus à l’identique. » Là, ce sont l’écologiste Jean-Christophe Picard et Odile de Gubernatis (RN) qui sont montés au pupitre pour lui rappeler la taxe métropolitaine sur le foncier bâti, mise en place en 2018, rapporte 63 M€ par an. Alors que l’éruptif Fabrice Decoupigny a dénoncé une tarification de l’eau en augmentation, surtout pour les classes sociales moins aisées. Cette fois-ci c’est Hervé Paul, VP délégué à la Régie de l’eau, qui a ferraillé avec le conseiller écologiste.
Deuxième plat fort , le plan de mobilité qui se déploiera à 360°: terre ( transport public, voiture et moto électrique, vélo), air (téléphérique, drones), mer (navettes). Un véritable révolution qui s’appuiera sur l’innovation technologie qui est en train d’entrer de plein pied dans les moyens de déplacement traditionnels pour révolutionner les possibilités et les habitudes des personnes avec objectif la totale décarbonisation des transports.
Christian Estrosi ne cache pas ses ambitions : « je me suis engagé à une neutralité carbone en 2050. En faisant vivre cet éco-contexte favorable, continue à être le territoire de référence d’une ambition industrielle innovante au service des mobilités. »
Dans le court et moyen terme, des projets sont déjà dans les tuyaux ou délibérés : la L4 du Tram de Nice à Cagnes, la tant attendue nouvelle ligne de Tram dans la Vallée des Paillons, la mise en place d’un BHNS sur Gambetta. À ceux-ci, on va ajouter extension de la L3 jusqu’à Lingostière, et la création d’une ligne téléphérique reliant Nice (Parc Relais du Cadam) à Saint-Laurent du Var (mairie) ainsi qu’il est envisagée également une connexion téléphérique entre la zone de La Manga et la zone industrielle du Broc.
Il y en a un, le maire de La Trinité Ladislas Polski, qui n’hésite pas à manifester sa pleine et entière satisfaction : « cette décision relative à la création de la ligne 5 de tramway vers l’est, c’est aussi une preuve qu’il y des combats qui valent d’être menés, et tous les habitants de la vallée du Paillon qui attendaient ce développement des infrastructures de transport savent aujourd’hui que la décision est actée et le processus lancé, faisant ainsi mentir les sceptiques, les cyniques et les défaitistes », d’autres qui font prévaloir leurs réserves.
Ce sont les écologistes qui par la voix de leur porte-parole Juliette Chesnel s’expriment par la négative : « Lorsque l’on regarde de plus près ce rapport, on voit que cela est une formidable liste d’actions isolées, qui auraient dû être faites il y a des années. Une belle présentation, une belle communication mais il nous manque le compte, l’objectif réduction de GES (Gas à effet serre) de ces 33 fiches. »
En attendant, on devra bien se contenter d’avancer à petit pas en profitant de l’augmentation de la subvention pour l’achat de véhicules électriques ou hybrides de 2 000 à 3 000€ ainsi qu’une subvention pour l’implantation de bornes de recharge en copropriété pour ces mêmes véhicules de 300 euros.
Curieusement les écologistes ont voté contre la première subvention : « l’électricité est produite des énergie fossiles » , a expliqué l’énigmatique Jean-Marc Governatori, et en faveur de la seconde, exemple même d’une opposition à l’enseigne du confusionnisme!
Enfin, last but not least, le Conseil Métropolitain a délibéré :
- Dans le cadre de la crise sanitaire: la relance du dispositif d’aide pour le commerces, l’artisanat et des TPE à hauteur de 60 M€.
- Dans le cadre de la tempête Alex: la mise en place d’aides financières complémentaires au bénéfices des propriétaires en majorant de 10% les aides déjà apportées aux projets de réhabilitations dans les communes.