La séance du Conseil Municipal qui devait approuver le le Contrat financier entre l’Etat et la Ville n’a durée que le temps de quelques critiques acérées des oppositions à l’adresse de Christian Estrosi en version Saint Sébastien.
En effet, les contenus de ce document étaient largement connus après sa présentation le 4 avril en présence du Préfet des Alpes-Maritimes et du Directeur départemental des Finances Publiques qui l’avaient validé.
Approuvé sans vote contraire ( les oppositions se sont abstenues) , il a été signé dans l’après-midi à Matignon en présence du Premier Ministre et du Ministre de l’Intérieur, en même temps que la ville et la métropole de Bordeaux, les villes et communautés urbaines de Reims et de Perpignan, la ville de Niort, et les départements du Tarn-et-Garonne, du Loir-et-Cher et de la Seine-Maritime.
La délégation niçoise était composée de la plus haute hiérarchie municipale et de quelques représentants du monde économique. Etait présent également le maire de Cagnes sur Mer Louis Nègre ( on se demande à quel titre mais il y en aura certainement un…).
En fait, la vraie nouveauté positive de ce « contrat de confiance » est un audit préventif de la part des services de l’Etat sur la politique budgétaire de la ville et sa durée triennale qui permet la mise en place d’actions et corrections sur le moyen terme.
Une approche « managériale » plutôt que bureaucratique , novateur sans doute mais peut-être pas dans le sens que lui attribue Christian Estrosi qui voit une sorte de prime pour sa « bonne gestion » ( Nice fait partie d’une liste de 322 collectivités territoriales: toutes primées ? ).
D’ailleurs, on pourrait faire une lecture opposée: en concordant la politique budgétaire pour trois ans des collectivités territoriales, l’Etat ne contrôle pas un volet important de l’économie publique ( frais de fonctionnement, capacité d’investissement, niveau d’endettement, capacité de désendettement) ?
Bien sur, les collectivités gagnent la stabilité des dotations (DGF) , ce qui est tout sauf négligeable, et évitent ainsi la politique de la douche écossaise qui détermine incertitude ( combien de baisse cette année ?) et alimente les positions polémiques ( pour rappel, Christian Estrosi s’en ai pas privé pendant le dernier quinquennat).
Les oppositions ( qui s’opposent comme veut leur rôle) ont sorti le « tromblon » pour fustiger l’utilisation propagandiste d’un document plus technique que politique.
En effet, des expressions comme » des efforts exceptionnels et démesurément ambitieux » ou » ce contrat est l’un des plus exemplaires du pays » rappellent plus les slogans publicitaires , tel » lave plus blanc que le blanc » , qu’une correcte analyse politique , même avec le regard indulgent de qui se voit dans le miroir!
Olivier Bettati (DvD) exagère certainement ( le contentieux entre les deux hommes est personnel) ou peut-être ( chacun a bien droit à avoir son point de vue) quand il dénonce un « contrat totalement vide » .
Mais pourquoi le Maire de Nice ne se tient pas à la clairvoyante maxime latine » tanto nomini nullum par elogium » ?
D’ailleurs que tout ne brille pas de milles feux a été rappelé par Dominique Boy-Mottard (DvG) qui a mis son doigt sur le mode de calcul du désendettement « qui montre une divergence entre celui de l’Etat et le vôtre ».
Prévu à 12 ans ( ratio de capacité de remboursement) , la Ville l’estimait à 6,31 ans alors que le » contrat financier » retient 16,38 ans*. La différence s’explique par des cessions immobilières ( Ikea, Ray) que la Ville prenait en compte alors qu’elles n’ont pas encore été réalisées …mais le seront.
« En signant ce pacte de confiance avec l’Etat, la Ville de Nice prend des engagements vertueux qu’elle n’aurait pas pu honorer si elle n’était pas en bonne santé financière »- est l’affirmation finale – auto-élogieuses- de Christian Estrosi.
« Faux »-s’est insurgé Patrick Allemand ( Un autre avenir pour Nice) : « Vous avez encore le culot de dire que vous avez été sélectionné pour votre bonne gestion ! La vérité c’est que vous nous proposez de voter un plan de sauvetage où vous êtes obligé de passer sous les fourches caudines de l’Etat ».
Et si on laissait de côté les règlements de compte et les hyperboles en revenant aux fondamentaux ?
Dans ce cas, on pourrait accepter la déclaration du Préfet Leclerc: « le plan est bon et solide ».
Il reste à le mettre en oeuvre.