Un hôtel de luxe sur le site du Couvent de la Visitation qui trône en bas de la Colline du Château dans un triste état ? Pourquoi pas !
C’est le groupe Perseus du financier Valéry Grego, déjà présent dans l’hôtellerie dans les Alpes et à Paris et environs, qui sera l’investisseur qui réalisera le projet.
La Ville de Nice, propriétaire des lieux, les cédera en bail pour 90 ans moyennant une redevance qui, au total, se chiffre à un peu plus de 30 millions, ce qui fait une moyenne de 300 000 euros par an environ. Ce n’est pas énorme mais, comme on dit dans ces cas, entre un petit quelque chose et rien…
On pourrait juste faire remarquer aux négociateurs municipaux que l’indexation de la redevance, comme d’usage, aurait permis d’en préserver la valeur monétaire qui, d’ici 90 ans… aura été certainement bien amputée par l’inflation.
Un discret coup de pouce pour l’investisseur ?
Pour mieux comprendre l’ensemble et la portée de l’opération, on doit tenir compte que Perseus devra financer les travaux de restructuration, de rénovation et d’aménagement du complexe pour un montant de 40 millions environ.
Mais, même quand le ciel est d’un azur intense, il peut y avoir toujours un petit nuage à l’horizon….
Actuellement, l’ association Saint Michel Archange, un nom biblique qui se qualifie à lui seul, occupe une petite partie de l’emplacement avec un bail de 50 ans signé en 2007.
Voici, le petit caillou qui peut bloquer cette grosse opération, parce que la transformation du couvent de la Visitation suppose le déplacement de l’actuel occupant (la dite association) en un autre lieu et avec un autre bail que les services municipaux ont repéré au 12 rue Caffarelli (locaux connus comme Villa blanche).
Jusqu’à là, tout semble clair et logique, c’est la suite qui devient brouillonne.
Citons les paroles du conseiller Marc Concas (DvG) lors la séance du Conseil municipal de vendredi dernier : » La délibération nous apprend que le bâtiment, qui a pendant longtemps abrité divers services municipaux, serait affecté à la seule association de St-Michel Archange dont je doute qu’elle fasse, de cette villa de 450 m2, une utilisation quotidienne ».
Et de poser une question plus que légitime: » L’activité de cette association justifie-t-elle l’affectation de l’intégralité du bâtiment , alors et surtout que l’on apprend que la ville va procéder à divers aménagement pour un coût de 200 000 euros et consentir un bal de 41 ans [ le nombre d’années restantes ], avec une redevance mensuelle de 500 euros pour un bâtiment de 450 m2″.
Mais qui est et quelle activité justifie les gants blancs de la municipalité pour cette association ?
D’après les sources communes, l’association, active depuis 1997, a pour but de « développer la recherche des traditions et philosophies ayant amené la fondation des civilisations européennes ».
Doit-on croire que ces larges et semi-gratuits espaces au nom évocateur (Villa blanche) favoriseront la circulation des idées et permettrons aux « archanges » de mieux phosphorer autour de sujets si importants ?
On s’arrête là, parce que même l’ingénuité a des limites. Quand on les dépasse, on tombe dans la stupidité.