Mi Carlos, mi Pavarotti, Vincent Paul Toccoli est à la fois religieux, prêtre salésien de Don Bosco, missionnaire contemporain des tribus du monde entier, professeur, psychanalysteet écrivain.
Mais les cordes à l’arc du Père Toccoli sont plus nombreuses encore car il est un pluridisciplinaire polyglotte fondamentalement acharné à la tâche multiple de sauver les hommes.
Pour en savoir plus sur lui, nous vous invitions à visiter son site web : A nous Dieu Toccoli ou encore de lire un de ses 25 ouvrages.
Nice Première : Père Toccoli, comment vous positionnez-vous face au film Da Vinci Code ?
Père Toccoli : Je n’ai pas vu le film. Personne ne l’a encore vu. En dire quoi que ce soit avant de l’avoir vu serait une imposture… Du film je peux dire seulement que j’aime les deux acteurs masculins : Tom Hanks et Jean Reno ; que j’apprécie moins « Amélie » et que j’attends beaucoup de Ron Howard dont le style de mise en scène me plaît !
Bien sûr le film se base sur le livre de Dan Brown, dont je peux dire aussi, pour l’avoir lu en anglais et en français, qu’il est à la fois un bon roman de gare, un thriller à rebondissement, un peu longuet à mon goût (je me suis forcé pour aller jusqu’au bout, et la finale est franchement décevante !), mais aussi, et pour le coup, une vaste imposture mélangeant comme à plaisir ( ?) des faits historiques et d’autres d’ « heroic fantasy », inexactitudes, inventions et bruits de colportages, et surtout, maniant avec un art consommé la théorie du complot : « On » nous cache des choses, que ce soit aujourd’hui l’Eglise et l’Opus dei, comme hier les Jésuites et les Sages de Sion. Et comme les gens s’ennuient (parce qu’ils sont fatigués) et sont déçus (à juste titre) par des institution à bout de souffle, tout est bon qui désigne un coupable. Cette fois-ci, l’Eglise Catholique Romaine est le bouc émissaire ! Ah pôvre Jésus, Ah pôvre Marie-Madeleine, Ah pôvre Léonardo (de Vinci, pas di Caprio !).
NP : Vous présentez le film ce soir à Nice au Rialto. Pourquoi cette présentation ?
PT : Pour mener le combat de l’intelligence contre les pouvoirs de la manipulation et du mensonge. Informer, éclairer, corriger et révéler, autant qu’il m’est possible, la vérité objective. Œuvre de salubrité citoyenne et spirituelle.
NP : Mgr Amato a appelé au boycott du film. Ne pensez-vous pas que c’est lui donner une trop grande importance ?
PT : C’est effectivement donner une trop grande importance à Mgr d’Amato qui est comme moi d’ailleurs Salésien de Don Bosco.
Mais ce n’est pas donner trop d’importance à un événement (pseudo-) culturel qui monopolise (malheureusement, c’est certain) la planète entière. Les hommes sont friands d’images, comme les pandas de pousses de bambou : aux pandas il en faut 20kg par jour. L’homme se nourrit à 20 images seconde! Ces images resteront dans l’inconscient et elles surgiront toujours entre la réalité et la conscience. Il faut contribuer à l’assainissement des sols mentaux de nos concitoyens.
Ne pas mépriser son ennemi, comme dans les arts martiaux : étudier son point faible et lui démontrer qu’il aurait tort de nous attaquer. Le dissuader !
NP : « Si ces offenses avaient été dirigées vers le Coran ou la Shoah, elles auraient provoquées une révolte mondiale. Parce qu’elles sont dirigées vers l’Eglise Catholique, elles resteront impunis. ». A votre avis à quelles punitions fait référence Mgr Amato ?
PT : Il fait sûrement allusion aux destructions des biens et des personnes, après la parution des fameuses caricatures, je suppose. Mais cette agitation verbale et revancharde ne sert de rien.
Le mal existe ; il ne suffit pas de le vilipender ou de le condamner. Il faut être sur le terrain des opérations, et répondre par des initiatives et des actions appropriées et non par des paroles de « faiseur de pluie ! » Chacun là où il est ! Et l’information pédagogique est encore la meilleure riposte … tant qu’on croit bien sûr que la vérité finira par triompher !
NP : Le Diocèse de Nice sera présent au prochain Festival de Cannes. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette présence de l’Eglise dans le temple du cinéma ?
PT : D’abord ce n’est pas un temple : c’est un marché, un emporium et un centre d’affairisme de tous ordres. Si c’est un temple tout de même, alors Jésus y est allé lui aussi, et vous savez qu’il l’a nettoyé ! Et qu’on lui en a mortellement voulu !
NP : Quels sont les projets à venir du Père Toccoli ?
PT : Des tas ! Et dans le désordre : un cabinet de coaching spirituel et une école Montessori sur Sophia, une paroisse sur le net, un festival des arts japonais contemporains, un music hall baroque sur l’Apocalypse de St Jean, un groupe de recherches sur l’Accompagnement des personnes en fin de vie, un forum professionnel pour les vocations sacerdotales et religieuses…… J’en suis à mon 25ème livre.