Bonjour docteur,
Je viens vers vous car je crois avoir un problème dans mes relations avec
les Autres. Je vis au quotidien avec la peur d’être mal jugée, d’être
critiquée sur mon travail. Je suis hypersensible aux réactions de mes
collègues, voire susceptible. Ceci empoisonne ma vie d’autant que, pour
contrer cette peur, j’ai tendance à fuir certaines situations, et à
m’isoler. Cette vie me parait aujourd’hui insupportable car j’ai de plus
en plus de mal à me faire des amis. Et certaines personnes de mon
entourage pensent même que je les snobent alors que ce n’est pas vrai du
tout. Au contraire ! J’ai envie d’être appréciée et de m’ouvrir aux
autres. En effectuant des recherches sur Internet, j’ai cru comprendre que
c’était de la phobie sociale. Est-ce bien cela ? Et comment en guérir ?
Merci par avance.
Monique, Nice
Bonjour Monique
Le terme de « phobie sociale », même s’il vous permet de mettre des mots sur votre souffrance, ne me semble pas totalement approprié : les difficultés que vous rencontrez au quotidien ne sont que les conséquences, les manifestations extérieures d’un problème certainement plus enfoui, peut-être aussi plus diffus. Votre mal de vivre, votre « hypersensibilité », « la peur d’être jugée » témoignent d’une fragilité personnelle qui, si j’ai bien compris, n’est pas nouvelle pour vous et dont les racines doivent probablement vous renvoyer aux conditions des premières relations avec votre « entourage » familial. Ce qu’illustre votre rapport aux autres. Le terme de « guérison », inadapté pour la psychanalyse qui préfère évoquer un mieux-être psychique, « une levée du symptôme », doit en conséquence laisser la place à un questionnement plus en profondeur. Je vous invite à lire un de mes articles ci-joints parus sur le mensuel féminin de la Côte d’Azur Femmes Infos (Oeil du Psy-entre la mère et la fille: la femme). Celui-ci vous donnera peut-être quelques éléments pour vous aider à mettre d’autres mots sur cette souffrance que vous ne parvenez pas à cerner.
Bonjour Monsieur,
Je m’intéresse un peu à la psychanalyse mais j’ai plus entendu parler de Jung que de Freud. Pouvez-vous me dire la différence entre les deux?
P. M. St Laurent du Var
Bonjour
Résumer la différence entre les deux hommes, leurs conceptions et leur parcours respectif me semble en quelques lignes une mission bien ardue. Disons que Jung a fait un petit bout de chemin avec le fondateur de la psychanalyse mais qu’ils se sont ensuite séparés pour des divergences de fond. Si cela vous intéresse, je me permets de vous renvoyer à la récente biographie de Jung que j’évoque dans un de mes articles (https://squiggle.be/lectures/jung-deirdre-bair.html).
Bonjour M. Vannier,
J’ai un gros problème : je suis amoureuse de deux personnes en même temps.
Ce sont deux êtres totalement différents. L’un est fougueux, imprévisible,
passionné mais c’est difficile de le vivre au quotidien. Il vit sur
l’instant, ne prévoit rien et oublie tout. L’autre est plus terre à terre,
organisé et rangé. Il est prévenant, cultivé et il ferait un père parfait.
Tantôt je préfère l’un, tantôt l’autre. Je ne sais plus quoi faire car je
dois absolument choisir et le plus rapidement possible sinon je crois que
ça va faire des dégâts tôt ou tard. Chez eux comme chez moi. D’ailleurs je
vis déjà cette situation bizarrement. Tantôt très bien (selon le modèle de
la fille indépendante…) et tantôt très mal (peur de vivre bientôt deux
ruptures sans compter le poids de la culpabilité…).
Cette situation dure depuis bientôt deux ans. Pourquoi est-ce que je
n’arrive pas à faire un choix ?
Fleur, 32 ans, Juan-Les-Pins.
Bonjour Fleur
Ce « choix » que vous ne parvenez pas à faire sur autrui, peut-être vous concerne-t-il en premier lieu. Vos « deux amours », comme dans une chanson ancienne, ce sont probablement les vôtres, disons, à des périodes différentes de votre histoire. Entre l’amant « fougueux et imprévisible » et le « père parfait », on devine aisément que vous faîtes reposer vos investissements et choix libidinaux sur deux modèles différents dans le temps, un déjà connu de vous, un que vous avez le « désir » de connaître…à vous de voir qui, de ce que vous avez été, de ce que vous êtes et de ce que vous voudrez être, doit l’emporter dans votre préférence.
