Le projet de la ligne 2 du tramway reste toujours un des points chauds du débat politique niçois.
Même si tout le monde s’accorde sur sa nécessité (vu la situation de la circulation sur les axes routiers, elle est tout simplement indispensable), le tronçon en souterrain n’a jamais été accepté par Patrick Allemand qui s’est employé de mille manières pour faire capoter cette option.
L’évocation des risques géologiques (qui existent certainement mais ils sont techniquement maîtrisables) n’a pas été suffisante pour dénoncer ce choix.
Ses efforts déboutés par une majorité municipale écrasante, il ne lui est resté qu’à s’attaquer au volet financier: bien sûr, creuser un tunnel coûte plus cher que travailler en surface. Mais là aussi, on lui a opposé une prévision de modèle économique qui rendrait l’opération bénéficiaire.
Et puis, quand il y a la volonté politique…on peut faire dire aux chiffres ce que l’on veut!
Et cette volonté politique existe et elle est affichée: Christian Estrosi veut inaugurer « son » tramway avant les élections en 2020, et pour mieux faire, il y ajoutera même une ligne 3 pour arriver au stade et gommer les difficultés d’accès au stade et au nouveau quartier (Ikea) qui se construira autour.
Patrick Allemand soupçonne un maquillage des chiffres en terme d’allocation comptable: moins ces coûts imputés à la ligne 2, plus à la future ligne 3. Pour soutenir cette hypothèse, il fait référence aux compétences reconnues du président de la commission des finances, Philippe Pradal, qu’il targue de « magicien » des chiffres (ce qui doit flatter l’orgueil professionnel de ce dernier, expert-comptable très apprécié ).
On comprend son attitude parce qu’on on est dans l’opposition, on est en quête de l’erreur de l’adversaire .
Mais ce débat ne sera qu’un inutile échange verbal parce que ce « tour de passe-passe », même si avéré, ne changerait en rien le fond du problème: en fait, si le budget prévisionnel est important pour prendre une décision en fonction de sa convenance, c’est la facture finale qui dira si le coût* est celui qui avait été prévu et, si ne sera pas le cas, la raison ou les raisons.
En tout cas,on savoure déjà les amabilités entre les deux parties au cours de la séance de ce matin.