« Se faire percer ne prend que quelques secondes,
mais il peut parfois engager toute une vie en cas
d’infection.Ce n’est donc pas un acte anodin car dès lors qu’il
y a effraction de la barrière cutanée, le risque
d’infection existe. C’est pourquoi, il faut être
prudent et bien choisir son perceur ». Pour Marie
Bassmadjian, chargée de mission pour l’action
hépatite au sein de la délégation régionale PACA de
Sida Info Service, le sujet est à prendre au sérieux.
Sensible aux questions de prévention, elle souhaite
que ce domaine soit pris davantage en compte. C’est
pourquoi, à l’heure où le piercing devient un
phénomène de mode de plus en plus répandu et
banalisé, une campagne radio a été lancée depuis
juin 2006 et une étude sur la réduction des risques
infectieux a débuté sur Nice entre autre. Le but :
mieux connaître les professionnels du piercing,
leurs attentes, savoir, en particulier, comment ils
perçoivent l’idée d’un label garantissant une bonne
pratique du piercing.
Actuellement, un projet de loi est en cours, faute
de texte à valeur obligatoire pour les
professionnels. Pour seul « livre de chevet », ces
derniers n’ont en effet que la charte de bonne
pratique. Un fait qui inquiète le docteur Denis
Ouzan, Hépatologue et Président du réseau hépatite C
(Saint Laurent du Var). Et en la matière, il ne
mâche pas ses mots : « Une enquête sur la pratique
des perceurs a révélé de graves lacunes d’hygiène.
Je tiens donc à mettre en garde le public contre les
professionnels qui ne respecteraient pas les bonnes
pratiques telles qu’elles sont rappelées dans le
guide de bonnes pratiques du piercing ». Ouvrir
l’oeil. Un conseil à ne pas prendre à la légère car
les conséquences peuvent être graves : SIDA,
Hépatite C. Il arrive également que certains
piercings se compliquent d’une infection bactérienne
à staphylocoque ou streptocoque. L’Hépatologue
s’inquiète : « Il ne faut pas attendre qu’un fait
divers dramatique arrive pour aboutir à une
réglementation de la pratique du piercing ». Un
numéro vert est à la disposition de la population
pour toute questions sur la transmission de ces
maladies. Sophie Becquet, déléguée départementale
pour Sida infos service à mis en lumière une idée :
créer un label mettant en avant les mesures
sanitaires prises par les professionnels du
piercing. Affaire à suivre. »
Articles précédents sur le même sujet : https://www.nicepremium.fr/article/voyage-au-milieu-des-piercings.1012.html https://www.nicepremium.fr/article/carnet-intime-d-une-fan-de-piercing.1008.html
