Le port, ses bateaux de plaisance qui nous font rêver d’un ailleurs, le charme des barques de pécheur contrastant avec les ferrys en partance vers la Corse. Oui, le port de Nice est un lieu de paradoxe où la couleur du ciel rime avec celle de ses façades multicolores.
Ses résidents eux prennent le temps, on est loin de l’agitation du tramway, la vie est calme, des retraités refont le monde comme à l’APBN La Mouette.
D’autres s’activent pour les deux cents couverts à servir à midi, et d’autres désespèrent faute de clients.
Le port est un contraste permanent, d’un commerce à un autre, on change de point de vue. Ce quartier, otage politique où les responsables se renvoyaient perpétuellement la balle, a vu mille et mille projets s’envoler au grand désespoir de ses habitants, premières victimes.
L’aboutissement ne fut pas simple. Le port a été la propriété tour à tour de la municipalité, de l’Etat, puis du Conseil Général. Le 15 janvier dernier le Port est revenu aux mains de l’Etat retardant les objectifs fort pris en octobre 2007 par la commission consultative départementale qui fixait 10 objectifs prioritaires : ne pas dénaturer le caractère historique du port; le rendre aux riverains et aux visiteurs, en recréant un lien avec la ville; l’ouvrir sur la ville et l’intégrer pleinement à la vie du quartier en en faisant un lieu de culture et d’animation conforme à son histoire; développer la plaisance…
Le préfet de Région décidera quelques mois plus tard de ré-attribuer le port au département et les études et consultations publiques reprendront.
Les conclusions ont donc été dévoilée ce jeudi 10 juillet après une réunion de la commission consultative, et c’est une véritable métamorphose qui va se dérouler dans les années à venir, dans le but d’améliorer la qualité urbaine des espaces portuaires.
Mise en lumière de l’espace, réaménagement des espaces publics destinés à la promenade des vélos, et des nouveaux parkings. Pour Christian Estrosi, « le port va devenir un lieu de culture et d’animations conformément à son histoire ». Et pour cela 300 places de stationnement de plus vont être créées avec deux parkings souterrain, un quai de la douane et un autre à la place de l’actuel Infernet qui se transformera en « une esplanade ouverte sur la mer où les piétons auront l’impression d’avoir les pieds dans l’eau ». Les quais eux, seront agrandis permettant au restaurateur de s’étendre sur la rue. Pour finir la place centrale du port, Ile de Beauté, subira un relooking avec fontaine et plan d’eau pour accueillir à terme une piste cyclable dans l’optique « Nice Ville Verte ».
Ses travaux d’aménagements devront coûter 180 millions d’euros dont 120 pour l’embellissement et débuteront mi-2009 après concertations publiques.
