Envie d’air pur et de se ressourcer ? Partez à la découverte du Haut et Moyen-Pays le temps d’une journée et prenez le Train des Merveilles à Nice pour une balade qui vous mènera à Tende…La ligne ferroviaire du TER Paillon Roya Bévéra vous offre l’un des plus beaux paysages ferroviaires d’Europe.
L’histoire de cette route remonte au XIVè siècle : elle est d’abord percée par les muletiers qui transportent le sel à travers la Vallée de la Roya. Par la suite, elle ne cesse d’être un axe important puisqu’elle relie Nice à sa capitale Turin (territoire de la famille du Duc de Savoie). La voie ferrée est inaugurée en 1928, fruit d’un travail exceptionnel puisqu’il aura fallu percer une cinquantaine de tunnels dans des conditions épouvantables (explosions, fumée, bruit). Alors qu’il fallait parcourir les 72 km entre Nice et Tende en 3 jours au XIXème siècle, 90 minutes suffisent aujourd’hui.
90 minutes de bonheur simple
A bord du train, on traverse de charmants villages installés dans une nature riche. Figuiers, romarins, vignes, oliviers subsistent et témoignent d’une agriculture très développée au Moyen-Age. Celle-ci est ensuite abandonnée et envahie par la forêt quand l’industrie du tourisme se développe au XIXème siècle.
On traverse d’abord les gorges du Paillon, un paradis pour les spéléologues puis une grande vallée avec de belles terrasses amène à Sospel. Sospel offre un patrimoine important puisqu’elle fut une capitale régionale au cours des âges : chapelles, sites fortifiés, Pont Vieux. De là on rejoint la Roya après un tunnel : on peut alors apercevoir une roche rouge caractéristique. Commence une ascension difficile pour le train qui va passer d’une altitude de 300 mètres à 820 mètres. Elle est cependant facilitée par deux remarquables boucles hélicoïdales. A travers les fenêtres, on peut apercevoir Breil-sur Roya, Saorge, St-Dalmas-de-Tende…On est alors aux portes du Mercantour qui couvre 600 km² et représente 70% de la flore et 80% de la faune européennes. St-Dalmas-de Tende c’est aussi la porte d’entrée de la Vallée des Merveilles où domine le Mont Bégo. La Vallée doit son nom aux milliers de signes rupestres qui reproduisent entre autre le Taureau à la fois dieu-sacré et outil pour l’agriculture des temps anciens. A Tende, le Train des Merveilles s’arrête. Ce n’est pourtant pas la fin du voyage. Tende est en effet un joli village qui mérite d’être visité.
Tende et Saorge
Tende est la plus vaste commune des Alpes-Maritimes mais c’est surtout un village atypique. De la gare, on arrive place de la Mairie. Ici est édifiée l’église St-Michel. L’autel central offre une vue magnifique sur la montagne grâce à une baie vitrée au fond du bâtiment. Exceptionnel. A voir également, au coeur du village, après avoir parcouru des ruelles pavées pleines d’histoire, la Collégiale Notre-Dame de l’Assomption. Consacrée en 1518, elle est remarquable par son portail en pierre verte qui présente les 12 apôtres avec le Christ au centre.
Le musée des Merveilles est aussi à visiter. Interactif, il retrace l’histoire de la civilisation tendasque de l’âge du néolithique au XXIème siècle. On peut y admirer les fameux corniformes, ces gravures rupestres représentant le dieu-taureau. On peut aussi écouter les premiers instruments de musique ou pénétrer dans un intérieur tendasque du XIXème siècle. Très pédagogique, le musée propose actuellement une exposition de clarines décorées qui témoignent de la tradition pastorale de Tende.
Sur le parcours du retour, il est intéressant de faire une halte à Saorge.
Ce village niché dans la montagne est remarquable pour son monastère, centre des monuments nationaux. Cet ancien couvent des franciscains a été fondé en 1633. Aujourd’hui il est devenu un lieu de retraite pour les gens de plume. Il est l’un des derniers exemples de l’architecture monastique baroque de la région. Le cloître recèle d’admirables fresques retraçant la vie de St-François d’Assise. Il comporte par ailleurs une dizaine de magnifiques cadrans solaires. L’Eglise présente des boiseries sculptées et l’un des plus anciens chemins de croix peint sur toile de la région de Nice. Le réfectoire quant à lui dispose toujours de ses décors, boiseries et tables en noyer d’origine. Le jardin conventuel en terrasses permettait aux moines de vivre en quasi-autarcie.
Vous voilà transporté(e) dans un autre monde à quelques kilomètres de Nice. Le Train des Merveilles vaut vraiment le coup !