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22 novembre 2024

Le Train Moscou-Nice et les divagations de politique internationale de Christian Estrosi

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Hier matin, les autorités accompagnés d’intervenants niçois et russes, à titre divers, célébraient le 150ème anniversaire de l’ouverture de la ligne ferroviaire qui rallie Moscou à Nice.


Le train qui rentra en gare de Nice en provenance de Moscou symbolisait un nouveau « voyage » avec une offre plus qualitative par rapport à celle en place depuis 5 ans*. En fait, à présent, c’est un train-hôtel avec des wagons modernes et des services appropriés qui attendent les passagers pour un voyage découverte de deux jours et deux nuits sur plus de 3 000 kilomètres (exactement 3 315 en traversant 7 pays).
7000 mille personnes par an l’empruntent.

A cette occasion, les deux présidents « cheminots », Guillaume Pepy (SNCF) et Vladimir Yakunin (RZD) avaient fait le déplacement pour afficher leur entente et signer un protocole de collaboration. Le président de la société française des chemins de fer annonçant la participation de celle-ci au projet pour la construction de la ligne à grande vitesse Moscou-Kazan (Capitale de la République du Tatarstan). Juste pour mémoire, le réseau ferroviaire russe est le deuxième au monde de par son extension.

Le discours de convenance des autorités politiques, l’ambassadeur Alexandre Orlov et du maire de Nice Christian Estrosi n’avaient pas dépassé le cadre protocolaire, ce dernier voulant tout de même rappeler les liens historiques et actuels entre la Russie et Nice et toute son amitié et soutien au peuple russe.°

San oublier sa position critique vis-à-vis de la politique étrangère (française ? européenne ?, internationale ?) envers la Russie, dans le cadre du conflit ukrainien, au sujet de laquelle il s’était déjà exprimé en plusieurs occasions publiques démontrant qu’il avait choisi son camp.

On connait la tendance de Christian Estrosi à la polémique permanente envers le gouvernement français qui a participé à l’élaboration des sanctions économiques envers la Russie et qui les applique, y compris dans la non-livraison des frégates commandées par la marine russe et construites dans les chantiers de Saint-Nazaire.

On connait sa tendance à mélanger les nombreuses casquettes de ses fonctions publiques – présentes, futures et à venir – et son application tout terrain. Cela fait aussi la qualité et le charme de la personne et peut-être, est-ce une des clés de son indéniable succès en politique.

De plus, personne peut lui empêcher de s’exprimer en toute liberté sur tous les sujets qu’il veut. Simplement, parfois, le fait d’être le maire de la 5ème ville de France, comme il l’aime à le rappeler, ne devrait-il pas lui suggérer plus de prudence sur les thèmes « sensibles » et, surtout, qui ne sont pas du domaine de sa fonction ?

En fait, à titre personnel, on dit et on fait ce que l’on veut, quand on s’exprime en représentant d’un office public…

Cette remarque de méthode dans le plus grand respect de la personne, introduit les faits successifs : à quoi peut bien répondre le besoin de reprendre le micro pour se lancer dans une péroraison pro-Russie, hors sujet, et sans que quelqu’un en ressentent le besoin, et encore moins l’envie.

Ce fut tellement vrai que le président de la RZD, Yakunin, s’empressa de dire à son tour que lui a une responsabilité « technique » et qu’il n’est pas impliqué dans les affaires politiques… Pas certain que les autorités russes auraient apprécié qu’il dise la sienne !

Or, rien de mal que le maire de Nice brosse dans le sens du poil les sentiments patriotiques de la communauté russe résidant à Nice et dans ses alentours (estimée à 2 000 personnes ) et regrette que fort probablement les sanctions économiques entravent les flux touristiques russes sur la Côte d’Azur.

Il est bien aussi qu’il essaye par tous les moyens de créer des occasions d’échanges dans les divers champs d’activité économique, culturelle et scientifique particulièrement dans le cadre de l’OIN : La Russie est un pays en avance dans bien des domaines et toute collaboration ne peut qu’être que bénéfique pour la capitale de la Côte d’Azur.**

Rien de grave non plus, si Christian Estrosi se veut paladin de la politique internationale de la Russie et joue le rôle de cinquième colonne en France: Chacun a ses idées, ses opinions et ses objectifs.

Mais, qu’il nous soit permis de le demander, pourquoi le faire sur un quai de gare, un samedi matin à l’occasion d’une manifestation protocolaire et festive, à la fois devant des gens qui étaient venus pour une toute autre chose et mettant dans l’embarras les autres autorités présentes ? Qui de plus est, dans un domaine (les transports) qui n’est pas compris dans les sanctions internationales adoptées contre la Russie.

S’agissant d’un thème de politique internationale et étant Député, n’y a-t-il pas la commission appropriée ou l’hémicycle de l’Assemblée Nationale où Christian Estrosi pourrait faire entendre son opinion et ses considérations, certainement intéressantes et tout à fait légitimes ?

Que l’on sache, ni le Conseil Municipal de Nice, ni celui de la Métropole n’ont des compétences en matière de politique internationale.

De plus, l’exploit tombe particulièrement mal, le jour où les troupes (pro) russes ont déclenché une nouvelle offensive dans la région de Marjupol causant la mort de quelques dizaine de civils. Juste pour rappeler que le problème est bien plus que complexe et qu’il mériterait une analyse, un débat et tribune plus appropriée que quelques phrases à effet.

Pour en finir, un commentaire nous semble en adéquation avec ces faits : Ce samedi 24 janvier était la fête de Saint François de Sales considéré par l’Eglise Catholique comme le saint patron des journalistes, des écrivains, des communicants (proclamée le 26 janvier 1923).+

Le Pape Pius XI le consacra pour ses oeuvres avec l’encyclique Rerum Omnium Perturbationes qui signifie bien la volonté réformatrice (dans le contexte de son époque) de Saint François de Sales.

De lui, à tous les communicants à titres divers (Christian Estrosi en est un par ses fonctions publiques) mais avec la même responsabilité qui dérive de l’information, la vertueuse indication : « le bien ne fait pas de bruit, le bruit ne fait pas de bien ».

Christian Estrosi a conclu son speech polémique en disant (à soi même ?) :  » Je sais que ce n’est pas politiquement correct mais ça fait du bien ».

Nous n’en doutons pas mais la question qui se pose est la suivante : Est-ce-que il a bien fait ?

La réponse est encore dans l’enseignement de Saint François de Sales : « A chacun d’agir avec sa conscience ! »

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