Il était une fois 15 artistes de renommée internationale qui ne voulaient pas assimiler le tramway à un simple transport en commun. Appuyés par la Communauté d’Agglomération Nice Côte d’Azur, ils ont décidé de transformer son parcours en un véritable voyage esthétique. Véritable rayonnement culturel, le résultat est à la hauteur du projet. Nos 15 lutins artistiques ont ainsi envahi l’espace urbain le long de la ligne 1. C’est 8,7 km de féerie, de poésie qui est proposée ainsi aux niçois.
Du disque solaire de Ange Leccia aux palmiers vertigineux opalescents de Jacques Vielle. La nuit venue, Nice joue Cendrillon. Elle se pare de sa plus belle robe pour danser avec les étoiles dans un univers imaginaire. Un monde où la culture niçoise est présente. Le lutin local, Ben, nous livre une pensée à chacun des arrêts. Une intention qui nous pousse à nous interroger, à réfléchir. La force des mots prime, d’ailleurs l’auteur lui-même explique : « Il y a une langue, une culture et elle existe au quotidien ». Notre escapade se poursuit le long de l’avenue Jean Medecin. Ici, l’espace d’un instant, les étoiles ont laissé place à un tout autre ciel, celui de : «L’Amorse du bleu ». Yann Kersalé a voulu exprimer le sentiment « d’infini ». La couleur bleue symbolise cet « infini dans le temps, dans l’espace » et la voûte horizontale formée par cette couleur est en opposition avec la densité du trafic au sol. Le ciel se transforme instantanément, il apporte calme et relaxation.
Autre œuvre toute aussi fascinante, celle de la Place Masséna. Sortie directement de l’imaginaire de Jaume Plensa, elle ouvre les yeux sur le monde qui nous entoure. La « Conversation à Nice » est le nom de cet axe artistique. Dans un mélange de sculptures et de lumières, il fait de ce lieu « une métaphore sur la relation entre les différentes communautés qui font partie de la société d’aujourd’hui ». Le reste de notre excursion n’est pas en reste au contraire, il apporte beauté et enchantement. Le square Toja est passé entre les mains de Maurizio Nannucci. Résultat sept textes en néon de différentes couleurs ornent des mâts d’acier vertical. L’ouverture spirituelle ici est de mise. Message de solidarité. Les écrits y sont griffés dans les principales langues de l’Union européenne.
Ce mythe ne traverserait pas le temps si tout ce savoir ne s’accompagne pas de mélodie. Qu’a cela ne tienne. Le lutin Michel Redolfi a enregistré plus de 400 sons. Les sonals du tram varient en fonction de l’époque que l’on soit en été, en hiver, pour les fêtes de fin d’année. La couleur vocale change également selon le moment de la journée. Brillant, optimiste en plein jour et modéré la nuit.
Ce voyage féerique a pour but de nous transporter au cœur d’un monde artistique et fascinant. Pour une fois que l’art se mélange à l’urbain : le résultat est grandiose et nos yeux en réclament encore.