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21 novembre 2024

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Elles sont trois étudiantes en deuxième année à l’EDJ de Nice. Anne-Lise Tricoche, Manon François et Sylvie Ferreira se sont envolées pour le Gabon afin de mener une mission humanitaire dans le cadre de leur projet tuteuré. Voici la suite de leur expérience.


Le Centre d’Angondgé compte une trentaine d’enfants. Beaucoup ne sont pas scolarisés. Pourtant, l’éducation est très importante. Les tantines s’improvisent alors professeur d’école, à la demande des plus grands.

Les enfants tirent des bancs et des tables, face au grand tableau noir abîmé, pour simuler une salle de classe. Maîtresse Anne-Lise, que les enfants appellent aussi Tantine Leïla est au tableau. Au programme : conjugaison, orthographe et mathématiques. Les plus grands commencent avec l’orthographe. L’exercice consiste à recopier des mots selon l’exemple. Un exercice simple, qu’ils prennent à cœur. Ils s’appliquent et ont réellement envie d’apprendre. Ils n’ont jamais été aussi calmes que pendant ce cours. Pour certains l’exercice est un peu facile, ils le finissent en un rien de temps. Il faut passer à autre chose pour éviter qu’ils se lassent. Au tableau c’est donc leçon de mathématiques. Additions, trop simples, soustractions aussi, division : étonnamment bien réussies. Tous les enfants du centre ne sont pas scolarisés. Les plus grands que l’on a rencontrés jusqu’à présent ont 11 ans voire 12. La plupart restent et voient leur camarade partir pour rejoindre les bancs de l’école d’en face. Ils attendent leur retour avec impatience. Pour leur donner à eux aussi, la chance d’apprendre, Anne-Lise a créé un atelier éducatif. Ils étaient tous enthousiastes. Même les plus petits étaient tentés par l’expérience. Avoir des craies dans les mains les amuse. Ils prennent plaisir à tailler leur crayon et voir leur note sur la feuille.

Grands et responsables

Quelques enfants s’éclipsent. Ils font mine de travailler. Papier sur la table et stylo à la main, ils se cachent pour écrire un mot à leurs tantines bénévoles. « Que Dieu te protège », « On t’aime », « J’espère te retrouver en France ». Ces mots traduisent aussi bien leur amour pour celles qui sont venus les voir au Centre, que leur désir de partir. Frédéric semble être le plus malheureux ici. Il ne parle pas beaucoup et en général il parle tout bas. Il est présent lors des activités mais n’y participe pas. Happiness, elle, ne va pas à l’école. Elle vient d’un pays Africain anglophone et écrit ses lettres avec des mots anglais. Mégane ne va plus à l’école depuis qu’elle est arrivée au Gabon et semble être celle qui souhaite le plus retourner derrière un bureau.

Une famille 

L’éducation tient une grande place au Centre d’Angondgé. Bien que dispersés, les enfants respectent l’autorité. Quand il y a des disputes, ils savent écouter et s’excuser. Quand ils ne disent pas bonjour, ils viennent ensuite s’expliquer et demander pardon. Les enfants vont aussi s’écouter mutuellement. Les plus grands ont pour ainsi dire les rôles des parents. Quand les petits se tapent, font des caprices ou n’écoutent pas, ils les remettent tout de suite sur le droit chemin. Il suffit de hausser le ton, de faire les gros yeux ou de donner une petite tape. Les grands font beaucoup de choses ici. Ce sont aussi eux qui prennent soin des bébés à la nurserie quand les tantines sont absentes. Ils viennent les changer, les nourrir et les distraire.

Manon François

Auteur/autrice

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