La maison de l’environnement a organisé une opération de débroussaillage ce mercredi 2 juin. Epaulée par l’association Nice plogging et la Direction des Espaces Verts de la Ville de Nice, sa mission est de protéger la nature des plantes nuisibles. Comment ? En arrachant celles qui tentent de chasser la flore locale.
« On ne peut rien faire tout seul ». En préambule, le professeur Richard Chemla, adjoint à la santé et à l’environnement, a voulu faire passer une évidence. « On ne peut pas jouer à l’apprenti sorcier. Les espèces que vous allez arracher ont été introduites comme la Caulerpa taxifolia. Il est donc important de protéger la biodiversité. » Une cause dont il est prêt a parler avec les intéressées.
Une mission rude mais plaisante
Pour éradiquer ces mauvaises herbes, il faut y aller sans avoir peur de se salir les mains. « On utilise aucun produit chimique ou phytosanitaire. La ville de Nice s’est engagé pour un objectif » zéro phyto », précise Alexis Maïa. Malgré la pluie, rien n’a découragé ces 45 arracheurs de l’extrême. Le rendez-vous était donné à 9 heures. La tâche n’était pas de tout repos. Les racines de la senecio deltoideus sont très profonde. Mais tout est fait pour chouchouter ces défenseurs de la nature. Jus de fruits, café, croissant. De quoi donner de l’énergie durant ces 2h30 de travail.
Pour accomplir ce sacerdoce, l’organisation est bien rodée. Serfouette, houe, sécateur gant, binettes… Il y en a pour tous les goûts. Parmi ces jardiniers amateurs, des pitchounes, adultes et seniors se soutiennent.
Pour ce faire, les bénévoles sont séparés en quatre groupes. L’intérêt est de permettre de « ratisser large ». C’est une pierre de plus à rajouter à l’édifice. Le Mont Boron représente, tout de même, 57 hectares de terre. Au bout du compte, 10 m3 de plantes ont pu être récoltées.
Le senecio : une plante nuisible
Avant de se jeter dans la gueule du loup, il faut se méfier du senecio deltoideus comme de la peste : « il se caractérise par un feuillage plus fin. Il est aussi très rampant et peut s’envoler facilement. Il est très volatile et s’accroche facilement sur les animaux, les plantes ou encore sur nos vêtements. Il a une durée de vie d’une semaine et une capacité de reproduction très rapide. » Pour la petite histoire, il a été introduit en 1936 en provenance d’Afrique du Sud.
Cette espèce peut avoir de graves conséquences sur d’autres plantes. Certaines pourraient, à terme, disparaître de la surface de la terre. « C’est le cas de la Niveole de Nice. Si elle disparaît d’ici elle sera introuvable dans le reste du monde, c’est une petite perce-neige qui fait jaillir une fleur blanche de son bulbe », détaille Alexia Maïa.
Un objectif que Catherine Moreau adjoint à l’agriculture urbaine et à l’animation des quartiers, veut soutenir. L’objectif serait de préserver l’ensemble du maillage des espèces vivantes. « On va travailler avec Richard Chemla sur des espaces un peu plus escarpés des sentiers où on pourrait trouver un accueil de ruche ou du pastoralisme. Pour pouvoir redonner à ce parc une vocation de promenade, mais aussi de vie de la biodiversité. «