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22 novembre 2024

Les dossiers de Nice Premium : une enquête IFOP sur les musulmans et le mariage.

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Cette étude est intéressante parce qu’elle représente les tendances comportementales culturelles d’autres cultures et confessions religieuses.
Fidèles au principe : savoir pour mieux comprendre et comprendre pour mieux décider, nous la proposons à nos lecteurs.


marmus.jpg Les sites de rencontres communautaires et plus particulièrement les sites rencontres pour musulmans connaissent un succès grandissant en France comme à l’étranger. Afin de mieux comprendre les ressorts de l’engouement pour ces sites spécialisés, l’Ifop a mené la première grande enquête sur le sujet auprès d’un échantillon représentatif de 500 musulmans. Réalisée pour le compte d’Inchallah.com, site de rencontre maritale pour musulmans, cette étude confirme leur attachement au mariage avec un membre de leur communauté tout en battant en brèche certaines idées reçues sur leur rapport aux traditions (comme les mariages arrangés) ou à de nouveaux modes de rencontres comme les sites Internet communautaires.

Les chiffres clés

84% des musulmans s’opposent à la légalisation de la polygamie en France

83% des musulmans refusent l’idée de laisser les parents choisir le conjoint de leurs enfants

73% des musulmans rejettent le fait d’avoir des rapports sexuelss avant le mariage

53% des musulmans ne sont pas disposés à se marier avec quelqu’un d’une autre religion

66% des musulmans interrogés se disent intéressés par un site de rencontre entre personnes de confession musulmane

Les principaux enseignements de l’enquête

Si l’attrait des musulmans pour les sites de rencontres généralistes est limité (19%), leur intérêt pour les sites de rencontre communautaire s’avère très élevé : les deux tiers d’entre eux (66%) se disent intéressés par un site de rencontre entre personnes de confession musulmane. Il est vrai que les sites de rencontre sur Internet leurs apparaissent plus appropriés (39%) que les bars ou les boites de nuit (20%) pour nouer une relation avec une personne de leur religion.

D’après les résultats de l’enquête, cet attrait des musulmans pour ce type de sites tient au fait qu’ils répondent à leurs besoins spécifiques au niveau matrimonial. En effet, les musulmans attachent beaucoup plus d’importance que le reste des Français à l’union avec une personne de leur confession : 53% d’entre eux rejettent l’idée d’un mariage avec quelqu’un d’une autre religion, soit une proportion deux fois plus élevée que chez l’ensemble des Français (29%).

De même, les musulmans se distinguent du reste de la population par un système de valeurs qui limite la sexualité au seul cadre du mariage : près des trois quarts d’entre eux rejettent toutes relations sexuelles avant le mariage (73%). Plus largement, les musulmans expriment un très fort attachement au mariage : les deux tiers des jeunes musulmans (66%) y attachant une très grande importance, soit une proportion trois fois supérieure à l’ensemble des Français (23%).

Le refus des rapports sexuels avant le mariage n’empêche pas pour autant le déclin des traditions héritées des pays d’origine. En effet, contrairement à certaines idées reçues, le mariage arrangé est largement rejeté par les musulmans vivant en France (83%) et ceci aussi bien par les hommes (75%) que par les femmes (92%). De même, la légalisation de la polygamie en France suscite l’hostilité massive des musulmans (84%), qu’ils soient pratiquants (82%) ou non pratiquants (90%).

L’analyse de l’Ifop

Dans le domaine des mœurs et de la morale sexuelle, les musulmans vivant en France oscillent entre tradition et modernité. Dans un pays où domine le principe de libre choix de son mode de vie, ils se sont largement affranchis des préceptes religieux ou culturels qui légitimaient la polygamie ou les mariages arrangés. En revanche, leur système de valeurs reste imprégné d’une morale rigoriste qui circonscrit la sexualité au seul cadre du mariage tout en imposant des critères religieux dans le choix du conjoint.

Or, l’aspiration à une union intra-confessionnelle, tout comme le refus de la cohabitation hors mariage, apparaît en décalage dans une société française où la formation du couple n’est plus perçue comme un sacrement religieux. Il en résulte des comportements spécifiques sur le marché matrimonial qui ne sont pas sans poser problèmes, notamment pour les femmes qui éprouvent plus de difficultés pour trouver un partenaire. Face à des modes de rencontres traditionnels jugés désuets ou inappropriés, les sites de rencontres communautaires leur apparaissent appropriés, notamment parce qu’ils leurs permettent d’élargir leur choix de partenaires potentiels, tout en leur garantissant un total anonymat.

En dépit de la fracture numérique qui touche une partie des musulmans vivant en France, ce type de sites de rencontres constitue donc une réponse adaptée aux besoins spécifiques de leur communauté.

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