La défense du pouvoir d’achat des fonctionnaires, ils étaient tous là pour cela. Qu’ils soient enseignants – les plus représentés -, douaniers, sapeurs-pompiers, étudiants, personnel des PTT, du Conseil général ou des hôpitaux. Certains hommes politiques locaux ont aussi été aperçus : notamment Ladislas Polski (MRC) et Pierre Bernasconi, conseiller régional, qui menait une délégation d’élus communistes de la région. Ces manifestants étaient comme il se doit représentés par une multitude de syndicats et partis politiques de gauche : PC, LCR, FO, Sud, CFPT, Unsa (autonomes) et différentes branches de la CGT.
« Aujourd’hui, nous sommes là pour une manifestation unitaire. Notre revendication commune est la défense du pouvoir d’achat. Après, nous avons aussi des revendications spécifiques à faire valoir. » déclare André Goretti, représentants des sapeurs-pompiers. Tous les manifestants sont un peu dans cette situation. La défense du pouvoir d’achat n’est qu’un point de départ ; d’autres idées viennent ensuite. Le pouvoir d’achat, justement, c’est Delphine Girard, infirmière à l’Archet et syndiquée à la CGT, qui en parle le mieux : « En hôpital, nous vivons ce problème à la fois comme salariés et comme professionnels. À cause des nouvelles franchises médicales, certains de nos patients se sont mis en grève des soins. Si le pouvoir d’achat des Français augmentait, cela permettrait un meilleur accès aux soins pour tous. »
Hôpitaux, enseignement : partout, on demande de l’embauche
Du côté salarié, la situation est aussi tendue : « En PACA, nous affrontons une pénurie de médecins. D’autre part, 17 000 salariés paramédicaux vont partir à la retraite dans les prochaines années. Et nous n’avons les moyens de former que 6 500 personnes. Des postes sont actuellement gelés, et nous savons qu’à l’avenir ils seront supprimés. » La question des heures supplémentaires non-payées est également très présente : « Elles permettent d’éviter d’embaucher de manière pérenne. De plus, l’Etat ne pourra pas payer toutes nos heures supplémentaires. »
Michel Chevallier, vice-président de la FCPE – une association de parents d’élèves – mentionne aussi ce problème de sous-effectif, dans l’éducation cette fois-ci : « 11 000 postes doivent être supprimés prochainement dans l’éducation nationale. On s’inquiète pour nos enfants : ils ont déjà 35 par classe en seconde. Nous craignons que ce chiffre augmente encore. » Richard Gies, responsable SNES – majoritaire dans les collèges et lycées -, appuie ces déclarations : « Pour la prochaine rentrée, 240 postes d’enseignants vont être injectés en heures supplémentaires dans les Alpes-Maritimes – soit 3 500 postes au niveau national. C’est le côté absurde du slogan « travailler plus pour gagner plus ». A la SNES, nous exigeons que de jeunes professeurs soient embauchés afin d’effectuer ces heures de travail. »
Augmenter les effectifs dans la fonction publique, supprimer les franchises médicales, obtenir une meilleure reconnaissance salariale : les manifestants avaient beaucoup de proposition à faire au gouvernement ; comme la commission menée par Jacques Attali. Seront-ils entendus ?