Ce mercredi 14 juin 2023, le Réseau français Villes-Santé et la Ville de Nice ont organisé un colloque national «Santé et changements climatiques : allier atténuation, adaptation et prévention en santé». Lors de cet événement, une table ronde a été organisée dans le but de discuter des multiples conséquences des changements climatiques sur la santé.
Les changements climatiques, qui se manifestent de manière de plus en plus évidente, constituent l’un des principaux défis pour la santé publique. La sécheresse, les précipitations excessives, l’augmentation des températures, les vagues de chaleur et la montée du niveau des eaux ont et auront des effets directs sur la santé des populations.
Il est désormais largement reconnu et étudié par la communauté scientifique que la santé est étroitement liée aux changements climatiques. Il est donc crucial de combiner atténuation, adaptation et prévention en matière de santé afin de faire face à ces défis.
Les intervenants
- Mathilde PASCAL, Responsable des projets « Air, Climat et Santé », Santé publique France.
- Véronique MONDAIN, CHU de Nice, sur l’approche maladies infectieuses et l’impact sur le système de santé.
- Didier FONTENILLE, IRD Montpellier, sur les maladies vectorielles et l’approche « One health ».
- Antoine PELISSOLO, PU-PH Paris-Est Créteil sur la santé mentale et l’éco-anxiété.
- Isabelle HÉBÉ, Ademe, sur les changements climatiques et les systèmes alimentaires.
Santé physique
De nos jours, nous sommes confrontés et le serons d’autant plus, à une augmentation des maladies chroniques liées à notre environnement, ainsi qu’à une recrudescence des maladies infectieuses. La gestion de notre relation avec l’environnement contribue à l’augmentation des pandémies, épidémies et maladies infectieuses.
Parlons solutions :
- Sensibilisation et éducation.
- Création d’environnements favorables, qui favorisent les choix de vie sains et durables.
- Collaboration entre les secteurs. Ces partenariats entre les secteurs de la santé, de l’environnement, de l’agriculture, de l’éducation et de l’urbanisme permettent d’intégrer de manière cohérente les considérations liées au changement climatique dans les politiques et les programmes de prévention de la santé.
Puis également, et c’est sur quoi nous allons nous concentrer, la promotion d’une alimentation saine et durable. De nos jours, il est crucial d’encourager des choix alimentaires sains et durables qui réduisent l’impact environnemental. Protéger l’environnement, c’est améliorer sa santé. À noter que notre alimentation est responsable d’environ un quart de nos émissions de gaz à effet de serre.
Consommer plus de produits bruts
Au fil du temps, nous avons perdu le lien entre la production agricole et notre consommation. En l’espace de 10 ans, notre consommation de produits transformés a augmenté de 40 %. Les produits transformés renferment des additifs, des colorants et des conservateurs… Il est donc essentiel de rétablir le lien entre ce qui est produit et ce qui est consommé. Les consommateurs doivent être plus conscients de ce qu’ils mangent et favoriser la consommation de produits bruts plutôt que de produits transformés.
Des produits avec une meilleure qualité nutritionnelle
Il est recommandé de privilégier la consommation de produits ayant une meilleure qualité nutritionnelle. Une agriculture moins intensive, plus diversifiée, de saison et locale permet d’obtenir des produits de meilleure qualité nutritionnelle, tout en offrant un avantage environnemental considérable.
Les personnes qui adoptent principalement une alimentation biologique présentent une nette diminution des maladies cardiovasculaires et de l’obésité par rapport au reste de la population, ainsi qu’une réduction des résidus de pesticides dans leur organisme.
Rééquilibrer son assiette
Il serait bénéfique d’avoir un équilibre plus approprié entre les produits d’origine végétale et animale en ajustant notre consommation de viande. Notre consommation actuelle de viande dépassant nos besoins réels.
La réduction de la consommation de viande est un levier important pour limiter l’impact environnemental. Un régime alimentaire qui comprend environ 170 g de viande par jour génère trois fois plus d’émissions de gaz à effet de serre qu’un régime presque végétarien. De plus, la production de viande nécessite quatre fois plus de sols agricoles que si ces terres étaient utilisées directement pour cultiver des végétaux destinés à la consommation humaine.
Santé mentale
Les changements climatiques ont également un impact considérable sur la santé mentale des individus. Nous observons une augmentation des troubles mentaux liés au changement climatique puis l’émergence de l’éco-anxiété, plus ou moins intense selon les individus. Plus de deux-tiers des jeunes se disent inquiets et près d’un-tiers souffrir de la peur des conséquences du changement climatique.
Les effets indirects du changement climatique, tels que la dégradation de l’environnement, la perte de biodiversité, les catastrophes naturelles et les perturbations socio-économiques, peuvent contribuer à l’augmentation des troubles mentaux. Des conditions telles que la dépression, l’anxiété, le stress post-traumatique et les troubles liés à l’usage de substances peuvent être exacerbés en raison de ces facteurs.
Par exemple, des études ont montré qu’il existe un lien entre les fortes chaleurs, y compris les vagues de chaleur, et l’augmentation des risques de problèmes de santé mentale, dont les suicides (bien que la relation entre les fortes chaleurs et les suicides soit complexe et multifactorielle).
Parlons solutions :
- Sensibilisation et éducation, en informant le public sur l’éco-anxiété et les impacts psychologiques du changement climatique.
- Accès à des services de santé mentale.
- Encouragement à l’action individuelle et collective.
- Communication ouverte et honnête sur les enjeux climatiques.