Le collectif « Stop CPE 06 » a organisé une manifestation mardi 7 février depuis la gare SNCF de Nice. Tous les opposants au contrat première embauche y étaient conviés. L’objectif : forcer le gouvernement à supprimer le CPE.
H-1 avant la manifestation. Un petit groupe de jeune commence à se former. Au fur et à mesure que les minutes passent, leur nombre s’accroît. En un rien de temps, la gare SNCF est bondée de lycéens. Réunis à l’intérieur, ils accueillent des camarades venus en renfort de Cannes, Antibes, Saint-Raphaël, Vence et Cagnes sur Mer. Pour signe de bienvenue, des cris et des applaudissements.
13H30 et ils sont déjà des centaines prêts à manifester. Attentifs et dynamiques, les organisateurs se mettent en place. Hélène Oliver, étudiante en troisième année à la faculté de Lettres et responsable au CIEL (Collectif Indépendant des Etudiants et Lycéens), ne mâche pas ses mots : « Nous sommes là pour dénoncer certaines aberrations. Le CPE remet en cause le droit du travail. C’est pire que le CDD ! A ce rythme, dans deux ans, le gouvernement va supprimer le SMIC ! C’est inacceptable ! Il faut supprimer le CPE car cela PRECARISE la jeunesse ! » A 21 ans, elle sait ce qu’elle veut. Elle espère : « Il faut beaucoup de monde aujourd’hui pour que ça porte ses fruits ».
13h55, l’instant tant attendu approche ! L’impatience est trop forte : le défilé commence avec des cris de revendication. Partout, des banderoles et des pancartes. Les inscriptions sont claires : « CPE = Chômage, Précarité, Exploitation », « CPE = Cadeau Pour les Exploiteurs », … Pour Julien Peal Long, responsable de l’UNEF, d’autres solutions peuvent remplacer cette mesure contestée.
« Pourquoi ne pas réformer le système d’insertion professionnelle afin de prendre mieux en charge les besoins des jeunes ? Ou bien organiser une refonte du système de bourse? Quoi qu’il en soit, il est primordial de se faire entendre. Premier objectif du rassemblement : conduire le gouvernement à changer d’action car selon cet étudiant, « un tel contrat détruit tous les acquis sociaux ». Et pour l’affirmer, les manifestants ne s’en cachent pas. Tous synchronisés, ils chantent : « Il était un petit ministre, il était un petit ministre … Qui n’avait ja-ja-jamais gouverné …. », « Villepin ! Villepin, t’es f… ! Tous les lycéens sont dans la rue ! ».
Les déclarations laissent place à la musique. Des Beruriers Noirs à Trust, en passant par ACDC et Bob Marley, l’ambiance est à son maximum tout au long du défilé. Un défilé de grande ampleur ! Entre les lycéens, les étudiants et les salariés venus en soutien, la barre des 4000 manifestants semble atteinte, aux dires des syndicats. Lentement, mais sûrement, le cortège atteint le boulevard Gambetta puis la Promenade des Anglais.
A l’avant, une personnalité politique défend l’opinion des jeunes : Patrick Mottard, souhaite le retour de la mesure des emplois-jeunes. Sorte de bon tremplin, selon lui : « Je suis professeur à la faculté de Lettres. Cela ne me fait pas plaisir de voir des étudiants sans emploi assuré. Le CPE n’arrangera en rien ce problème. Bien au contraire ! »
Plus motivés que jamais, tous les participants se prêtent même au seeting : par deux fois, ils s’assoient dans la rue, puis se relèvent pour repartir de plus belle !
Deux heures de marche, deux heures pleines d’énergie ! Energie dans la voix, énergie dans la détermination ! Le cortège s’achève sous les remerciements, les espoirs et les applaudissements.
Avec près de 150 manifestations du même genre dans toute la France, ce mouvement pourrait avoir une influence côté gouvernement… Reste à voir si celui- ci aura entendu l’appel de la jeunesse française.