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21 novembre 2024

Les Maires de France peuvent sécher leurs larmes: le cadeau de François Hollande est arrivé

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La baisse de la dotation globale de fonctionnement (DGF) versée par l’État aux collectivités s’établira à 1 milliard d’euros contre 2 milliards initialement prévus, a déclaré le chef de l’État devant le Congrès des maires.

François Hollande a annoncé une loi spécifique relative à la réforme de la DGF et la pérennisation du fonds de soutien à l’investissement public local, dont le budget sera porté d’1 à 1,2 milliard d’euros.

Le chef de l’Etat a répondu aux attaques de François Baroin ( dejà en campagne électorale comme futur Premier Ministre si Nicolas Sarkozy devait remporter la primaire de la droite LR et successivement l’élection présidentielle) en rappelant notamment la co-responsabilité de son prédécesseur Nicolas Sarkozy sur ce sujet: « en 2012, le déficit et la dette (…) avaient pris des proportions insoutenables ».

Il a enfin a lancé une pique au cumul des mandats. « Il arrive parfois avec le cumul des mandats que le législateur qui a créé les normes soit incompris par le maire ou l’élu qui les conteste; et c’est parfois le même », a dit le chef de l’Etat.

Le congrès annuel des maires de France a donné lieu à un concert de pleurniches insupportables, digne d’un enterrement sicilien ou mauresque .

En coeur, tous ces maires regrettent la baisse des dotations de l’Etat et accusent l’Union Européenne d’être responsable de cet appauvrissement. On a cru rêver en lisant la longue énumération des plaintes jaculatoires.

Les maires de France évitent bien entendu d’expliquer le revers de la médaille: leurs recrutements colossaux et mal gérés qui conduisent, depuis plusieurs années, à augmenter sans fin la part de la masse salariale dans les dépenses totales des collectivités. En 2009, les salaires des fonctionnaires représentaient 29% des dépenses. En 2015, cette part est passée à 33%: soit une hausse de près de 15% en six ans (de 67 à 80 milliards d’euros).

À quoi servent ces recrutements incessants? Les maires adorent affirmer qu’ils sont dus aux transferts de charge imposés par l’Etat. Toutefois, le rapport Laurent a récemment souligné l’absence de mesure du temps de travail réel dans la fonction publique.

Il ne serait peut-être pas inutile que les maires exigent de leurs fonctionnaires qu’ils travaillent au moins autant que la durée légale ne le prévoit … 1607 heures par an*

La baisse des dotations deviendrait sans doute un peu moins douloureuse.

Au 1er janvier 2014, la France ne comptait pas seulement 36.000 communes. Elle s’était aussi dotée de 12.159 établissements publics de coopération intercommunale, tous plus complexes les uns que les autres (certains avec une fiscalité propre, d’autres non).

Autrement dit, pour trois communes, la France compte une intercommunalité qui les chapeaute. C’ est la première explication de l’explosion des dépenses communales en France.

Le bon sens consisterait bien entendu à aligner la France sur les pratiques de ses grands voisins industrialisés, qui ont tous fortement diminué le nombre de leurs communes (400 en Grande-Bretagne, par exemple). Mais cette solution de bon sens, qui permet de diminuer fortement les coûts en mutualisant les services, revient à une dépossession des élus. Comment? moins d’élus en France?

La résistance farouche des élus à cette option de bon sens s’explique par la sempiternelle résistance des élites françaises au changement et à la perte de ses privilèges…accompagnés des larmes de circonstance.

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