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22 novembre 2024

Les prévisions économiques pour 2015 : Ce à quoi il faut s’attendre…

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Nouriel Roubini*, professeur à New York University et économiste de renommée mondiale ( il est surnommé Dr Doom/ catastrophe pour avoir prévu la bulle immobilière et le crash financier de 2007… Malheureusement sans avoir été écouté!).

Personnage très médiatisé , il est à la tête d’un think thank de spécialistes , basé à New York , Londres et Singapour.


Son dossier annuel de prévisions est très prisé . Beaucoup d’acteurs économiques et politiques s’en servent comme d’une boussole pour leur stratégies et leurs décisions.

Pour Nouriel Roubini : «Ce sera une année de difficultés . L’ Amérique croît mais aucune contribution viendra de l’UE, de la Chine et du Japon »

La croissance mondiale en 2015 sera légèrement supérieure à 2014, soit environ 3%, mais l’Amérique sera la seule région en développement alors que l’économie mondiale aurait plutôt besoin « d’une croissance généralisée pour améliorer les conditions de vie et de travail de la population et réduire le chômage ».

 » Pour l’Europe, c’est grave d’être arrivé en 2015 sans avoir résolu ses problèmes parce que l’année qui vient de commencer, apportera une vague d’élections : La première en Grèce, puis l’élection présidentielle en Italie, et à suivre pour le Parlement en Espagne et au Portugal, et encore en Grande-Bretagne. Toute élection apporte une foule d’inconnues. Quelle Europe sortira de ce cycle électoral ? »- affirme encore Nouriel Roubini.

Mais voyons les dix points de synthèse du rapport.

1 ETATS-UNIS

La soi-disant « Anglosphère » (Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Canada) restera de loin la zone de croissance dans le monde.

En effet la seule des quatre macro-zones (les autres sont l’Europe, le Japon et les marchés émergents dont la Chine) qui enregistrera une forte croissance, autour de 3%. « Avec trois des quatre moteurs arrêtés – écrit Roubini – il est difficile de parler de« locomotives »: une grande partie de l’économie se joue aujourd’hui sur la demande interne et la seule Anglosphere n’ est pas en mesure de créer toute seule une demande qui puisse déclencher la croissance par les exportations dans le reste du monde « .

2 CHINE

Pékin va encore ralentir sa croissance, qui sera vers la fin de l’année autour de 6% au lieu du 7% planifié . La raison est que les réformes internes continuent lentement et le changement de modèle de développement en faveur d’une consommation plus élevée est arrêté.

3 ZONE EURO

C’est la faiblesse la plus grave à l’échelle mondiale. Pas de reprise pour cette année- écrit M. Roubini. Nombeuses sont les forces politiques qui menacent de « casser » le fonctionnement de l’euro. Roubini cite SYRIZA et Podemos, le FN, la Ligue du Nord et les M5S, tandis qu’à Londres il y a un risque en perspective avec le référendum pour la sortie de l’UE. Quant à la BCE, même se elle peut lancer un plan de QE (‘assouplissement quantitatif ), ce sera tard et trop peu, du moins tel qu’il est prévu (500 milliards d’euros), pour relancer la machine économique et mettre du carburant dans le marché financier.

4 PETROLE

Ce sera seulement en fin d’année que les pays producteurs décideront de réduire la production et les prix se stabiliseront au cours de 85 $.

Jusque-là, les valeurs continueront d’être très faibles, et si cela est positif pour les pays occidentaux , il aura comme conséquence de bloquer la croissance des pays émergents et de la Russie. Cette dernière devra trouver un accord politique pour bénéficier de l’aide occidentale et éviter de l’effondrement de son économie.

5 DEFLATION

Elle restera , tout au long de 2015, le problème central de l’Europe et du Japon. Dans les deux régions, la croissance de l’indice des prix restera bien en dessous de 1%. L’effondrement du prix du pétrole fera sa part.

En Amérique, l’inflation de base, au net des valeurs de l’énergie et des produits alimentaires volatils, sera de 1,6%, ce qui n’ est pas loin de l’objectif de 2%. La déflation- écrit Roubini- « est un fléau avec une faible demande, le marché du travail déprimé, l’augmentation des taux d’intérêts réels sur la dette. »

6 JAPON.

Une lueur d’espoir soulève l’ Abenomics 2, avec ses réformes économiques et un QE ( assouplissement quantitatif renforcé) par rapport à Abenomics 1. Ce fait doit être vu comme la capacité du Premier Ministre de déclencher les élections puis de lancer immédiatement des mesures monétaires coordonnées avec la banque centrale.

Pour Roubini c’est « l’efficacité opérationnelle, la cohérence et l’unité que l’Europe n’arrive pas à réaliser »

7 FEDERAL RESERVE (FED).

On estime que les taux d’intérêts américains devraient grimper au printemps, mais Roubini a une opinion différente: «Le faible taux d’inflation, la force du dollar, la faiblesse de l’économie mondiale et la lenteur de l’augmentation des salaires en raison de problèmes persistants de productivité, auront comme probable conséquence de déplacer cette manoeuvre au troisième trimestre, sinon plus tard ».

Même pour les augmentations ultérieures, prévues pour 2016, selon lui « la Fed évitera de créer des attentes excessives d’un resserrement du crédit. ». Le seul fait qui peut accélérer ce processus sera un « releveraging», des entreprises si celles-ci prennent à trop emprunter .

8 « GUERRE » DES VALUES.

La concomitante de pression de la BCE, de la Banque du Japon et de Chine de dévaluer leurs monnaies par rapport au dollar finira par créer des tensions avec Washington. La prévision des taux de change n’ ira pas au-delà de € 1,15 et de 128 yens pour un dollar.

9 BULLES SPECULATIVES.

Les années de faibles taux d’intérêts ont eu comme effet d’ouvrir la porte à la spéculation qui peut éclater dans le crédit et dans le marché actionnaire dont les indices sont au plus haut. Mais les banques centrales seront capables de réagir avec des mesures appropriées et novatrices aptes à éviter toute influence sur la politique monétaire.

10 VOLATILITE’ DES MARCHES FINANCIERS

L’importante de la masse monétaire en circulation pourrait provoquer un court-circuit des marchés en cas d’un choc politique très important , positif ou négatif, en Europe.

Conclusion: une prévision n’est autre qu’un événement qui a plus probablement de chance de se produire au lieu et place d’un autre. Il ne faut jamais la prendre pour une vérité annoncée.

Mais il a de ceux qui sont mieux armés que d’autres , avec des modèles d’analyse plus expérimentés et performants.

C’est à la fin de l’année qui vient de commencer que nous saurons si , celui que certains collègues appellent le « Prophète » aura été à la hauteur de sa renommée.

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