Nice a bougé au rythme des hochets hier matin. Sur la place Masséna, les puéricultrices sont en colère, et elles le font savoir. Au milieu des banderoles et des drapeaux, les auxiliaires veulent êtres écoutées. Alors elles le clament en chœur : « Pas de bébés à la consigne ! »
Marie, 34 ans, est auxiliaire en crèche et pour elle, pas question de laisser passer ce décret : « 12 enfants par auxiliaire, c’est de la garderie ! Y’en a assez ! Si ce décret est pris, on ne pourra pas travailler correctement. Alors on dit oui à la qualité et non à la garde au rabais ! »
Selon le collectif « Pas de bébés à la consigne », les établissements qui accueillent aujourd’hui 60 enfants devront en recevoir 72 après le décret, sans augmentation de personnel. L’effectif des professionnels diplômés devrait passer de 50 % à 40%.
Des parents concernés
Pour les parents, cette journée a été difficile : seules quelques crèches ont reçu les enfants hier. Certains ont fait le choix de défiler aux côtés des professionnels de la petite enfance.
C’est le cas de Pierre, professeur et père d’une petite fille d’un an et demi : « En tant que papa, je m’inquiète vraiment. On va vers du gardiennage, donc les enfants seront moins bien éduqués et les parents ne voudront plus mettre leurs enfants à la crèche. C’est un cercle vicieux. Il nous faut du personnel qualifié et motivé ».
En tous cas, le personnel était nombreux hier matin aux alentours de la place Masséna. Selon la police, les manifestants étaient plus de 400 et étaient encadrés par une vingtaine de policiers nationaux et municipaux.
La pétition lancée par le collectif « Pas de bébés à la consigne » devra être remise au cabinet du maire. « Rien n’a bougé au niveau du Gouvernement ce matin. Mais nous resterons ici jusqu’à ce qu’ils nous écoutent » s’exclame Brigitte, puéricultrice niçoise.
Aujourd’hui, les crèches et les garderies devraient rouvrir leurs portes pour accueillir tous les enfants restés avec leurs parents pendant cette journée de grève.
