« Il faut essayer de donner de l’ambition à nos jeunes surtout à ceux qui sont issus des milieux défavorisés » déclare avec conviction le recteur de l’académie de Nice, Jean-Claude Hardouin. C’est décidé, cette année les priorités sont tournées vers une meilleure acquisition des savoirs fondamentaux, l’amélioration d’une égalité des chances et un accompagnement personnalisé de l’élève plus efficace. Au programme, quelques réformes et des contrats signés avec certains chefs d’établissements du département.
Concernant l’élève du primaire au secondaire, l’acquisition d’un socle commun réformé par le ministère est de rigueur. Mais quels sont les « piliers » de ce socle commun dont tous les médias parlent : la maitrise de la langue française, la pratique d’une langue vivante étrangère, les bases des mathématiques, de la culture scientifique et technologique, la maitrise des techniques de communication, la culture humaniste, les compétences sociales et civiques, l’autonomie et l’initiative ! Et pour vérifier que ces bases sont bien acquises, les tests d’évaluation passent au nombre de trois : en CE1, en CM2 et en 3ème. Un livret personnel est attribué aux élèves en difficulté, et ils bénéficient du PPRE (programme personnalisé de réussite éducative), qui engage non seulement l’élève mais aussi sa famille.
Du côté de la fameuse langue étrangère, dont le français est connu pour ne pas savoir s’en servir, dès la rentrée, du CE2 à la terminale, les élèves pourront bénéficier d’une nouveauté : la création de « groupes de compétences ». Ils seront organisés selon le niveau d’expression, de compréhension, voir d’indépendance totale et chaque niveau sera validé par l’acquisition d’une carte, reconnue à l’échelle européenne. Dès l’IUFM, les professeurs seront formés à ces nouvelles méthodes d’enseignement.
Pour la promotion de l’égalité des chances, les réformes touchent deux principaux secteurs : les ZEP (zone d’éducation prioritaire) qui deviennent EP (éducation prioritaire) et le soutien scolaire.
Les EP deviennent les collèges « ambition réussite » et sont diviser selon deux niveaux : EP1 et EP2 (anciennement ZEP). La nouveauté est d’attribuer 50 personnes en plus dans les établissements concernés des Alpes Maritimes (« Maurice Jaubert », Louis Nucéra » et « Jules Romain ») et du Var (« Maurice Genevoix », « La Marquisanne » (Toulon) et « Henri Wallon » (Seyne/Mer)) afin de renforcer l’encadrement. Bien sûr les 52 écoles rattachées à ces collèges sont aussi concernées.
L’encadrement passe aussi par le tutorat. Déjà en place au sein des universités, les tuteurs seront chargés d’aider les collégiens et lycéens en difficulté dans ces six établissements, pour le moment. Ils doivent contribuer non seulement à une amélioration des résultats mais également à la promotion des études supérieures.
Pour une Information et une Orientation renforcées :
La découverte professionnelle : Six heures par semaine dans huit LEP (lycée d’enseignement professionnel) des Alpes Maritimes (« De Croiset », « Paul Valéry », « Hutinel », « Pierre Sola ») et du Var (« Cisson », « Galliéni », « Léon Blum », « La Coudoulière »). Et trois heures par semaine dans les 32 collèges de l’académie.
L’apprentissage junior : il est destiné aux collégiens désireux de commencer le plus tôt possible un parcours professionnel déjà bien réfléchi. Cette année, il sera présent essentiellement et à titre expérimental au LEP « Pasteur » à Nice et à l’ancien CLIPA, Classe d’initiation préprofessionnelle en alternance de Crau.
Une meilleure Orientation scolaire : elle concerne les collèges et lycées cités dont les chefs d’établissements ont signé un contrats d’objectifs avec le rectorat. « Des conférences et des entretiens avec des socio-professionnels seront organisés. A terme tous les collèges et lycées devraient en bénéficier » précise le recteur.
Bien entendu, toutes ces démarches ne sont pas effectives depuis hier matin. Surtout celles qui concernent l’ensemble des établissements. « Les nouvelles méthodes d’enseignement de l’apprentissage des langues se mettront en place de façon progressive. Elles notent l’amélioration de nos méthodes pédagogiques mais il ne faut pas oublier qu’elles marquent aussi notre intégration européenne » souligne M. Maccario, inspecteur général des Alpes Maritimes. Pour le moment, ces initiatives sont expérimentées même si l’apprentissage junior avait soulevé un tollé en avril dernier. Mais il n’est pas négligeable de reconnaître, et de façon apolitique, que l’éducation nationale a besoin d’un bon lifting. Les bases de l’éducation ne sont-elles pas celles d’un bon civisme ?