Depuis plus de 20 ans, les lois en matière de logement n’ont pas cessé d’être promulguées. En 1982, la loi Quillot voit le jour. Le droit à l’habitat est devenu pour la première fois un droit fondamental. Huit ans plus tard, elle est renforcée par la loi Besson (« garantir le droit au logement constitue un devoir de solidarité pour l’ensemble de la nation ». La petite dernière : la loi DALO (Droit Au Logement Opposable). Elle repose elle aussi sur un échec. Malgré les initiatives du gouvernement, la France compte 3,5 millions de mal-logés. Six millions et demi de personnes sont également dans une « réelle fragilité ». En somme, 10 millions de personnes doivent faire face à la crise du logement. Des chiffres alarmants mentionnés dans le 15e rapport de la Fondation Abbé Pierre, remis le 1er février. L’objectif de ce rapport est aussi de proposer des solutions pour permettre aux Français qui connaissent la crise du logement de vivre dans des conditions décentes. Parmi elles, la taxation des logements vacants ou encore l’encadrement des loyers de relocation. L’offre étant inférieure à la demande, le propriétaire est le seul responsable du coût des loyers.
La propriété est un droit
Nathalie de Pamphilis, présidente de l’association nationale « Les Toits de France » et qui possède une antenne niçoise n’est pas convaincue par ces données : « À mon avis, beaucoup plus de gens sont dans des histoires de mal-logement ». Selon elle, 15 millions de personnes seraient mal-logées. « Je pense que les gens qui sont dans du locatif et à qui on cache le droit à l’accession à la propriété sont des gens mal-logés ». « C’est un critère de mal-logement que de laisser des gens habiter dans un HLM pourri. Certes, ils sont logés mais le HLM est mal entretenu ». « Les Toits de France » militent activement pour que les Français puissent accéder à la propriété. « La Fondation Abbé Pierre soutient le parc locatif public ». Elle prônerait davantage les locations que l’accès à la propriété. Une mesure en totale contradiction avec « Les Toits de France ». « Je pense que tout le monde a le droit d’être propriétaire, tout le monde a le droit de prendre l’ascenseur social, tout le monde a le droit de s ‘élever dans la société, tout le monde a le droit de transmettre quelque chose à ses enfants, c’est très important », assène Nathalie de Pamphilis. Révoltée, elle réagit également sur le fait de taxer les logements inoccupés. L’enquête de la Carf (Communauté d’Agglomération de la Riviera Française) révèle que plus de 6000 logements sur le territoire de la riviera française seraient vacants ou inoccupés. Nathalie de Pamphilis se réjouit de voir taxer ces logements : « c’est une excellente chose ; tout ce qui peut favoriser et ramener au logement, je suis d’accord ».
Bien que Nathalie de Pamphilis exprime certaines réticences sur le rapport de la Fondation Abbé Pierre, elle fait confiance au gouvernement : « le gouvernement est particulièrement penché sur ces problématiques de logement ». Des idées particulièrement optimistes… Sur 97 200 demandes de logements effectuées, seulement 6770 ont été accordées depuis la publication de la loi DALO dans le journal officiel. Le gouvernement se préoccuperait-il vraiment du logement ?