Depuis une vingtaine d’années, la thématique des vacances bénéficie d’un intérêt accru. La loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre l’exclusion les inscrit même comme un objectif national. Divers dispositifs d’aide, aussi bien financiers que matériels, ont été mis en place aux niveaux territorial, national et européen afin de lever les freins au départ.
Cependant, la progression du taux de Français partant en vacances annuellement ralentit fortement depuis deux décennies. Selon l’Eurobaromètre, les Français sont partis en 2010 en plus forte proportion que la moyenne des Européens (avec 62 % contre 56 %), les habitants des pays d’Europe du Nord étant les plus adeptes des vacances (75 % des Danois).
La proportion de Français partant en vacances au moins une fois par an (définies comme un déplacement d’agrément de quatre nuits minimum) se situe au-dessus de la moyenne européenne.
Cependant, même si l’effort public est important, ce taux de départ ne progresse plus depuis dix ans, atteignant un seuil en dessous des 70 %, et près d’un Français sur deux ne partira pas cet été.
Au-delà des freins financiers, qui sont le premier motif invoqué, des causes personnelles, professionnelles et des choix délibérés sont identifiés.
À niveau de vie équivalent, la propension à être satisfait de son cadre de vie quotidien augmente de 30 % lorsque l’on est parti en vacances durant l’année écoulée.
Les bénéfices escomptés d’une politique facilitant le départ sont multiples tant en matière de bien-être que d’autonomisation, de lien social, de soutien à la parentalité ou de lutte contre l’exclusion.
Œuvrer pour l’accès aux vacances du plus grand nombre invite à agir sur la solvabilisation des particuliers, mais aussi sur l’évolution de l’offre afin de répondre aux besoins de certains publics (les jeunes, les personnes partant rarement ou celles en situation de handicap, les aidants familiaux, les seniors).
La mise en cohérence des moyens, doublée d’une nouvelle impulsion partagée, pourrait permettre d’atteindre des objectifs plus ambitieux.
Les pratiques en matière de vacances évoluent vers un fractionnement des départs : les Français qui partent en vacances le font en moyenne plus fréquemment qu’auparavant (2,2 fois en 2004 contre 1,7 en 1979) mais pour des séjours moins longs (11,8 jours en 2004 contre 17,2
jours en 1979)(5).
Les objectifs recherchés par les vacanciers sont de se reposer (30 %) ; passer du temps avec leurs proches (25 %) ; visiter (18 %) ; profiter du soleil et de la plage (11%).
Aujourd’hui encore, un tiers des plus de 15 ans ne part pas, ce qui est problématique à trois titres.
Premièrement, ces personnes sont exclues d’un temps collectif synonyme de détente et de bien-être personnel. En outre, les vacances
constituent un outil parfois sous-utilisé pour atteindre d’autres objectifs sociaux : autonomisation, lutte contre l’isolement, mixité sociale, accompagnement à la parentalité.
Enfin, l’aide aux vacances s’inscrit plus généralement dans la politique de soutien au pouvoir d’achat et au secteur du tourisme.
Dès lors, quels sont les freins au départ que l’on peut identifier ?
Comment optimiser et coordonner les aides financières existantes ?
Au-delà des soutiens budgétaires, quelles actions restent à entreprendre pour favoriser l’accès aux vacances du plus grand nombre ?