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22 novembre 2024

Lieu de culte, de prière ou mosquée à Nice Ouest : on y est… presque !

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A l’approche des Jeux Olympiques, le dictionnaire de l’escrime (attaque, parade, riposte, parade et contre-riposte) nous vient en aide pour essayer de ranger par ordre chronologique les différents actes du dossier de celle que chacun appelle, suivant ses convenances et intérêts, « Mosquée, lieu de culte ou salle de prière » et qui prend, de plus en plus, l’allure d’un feuilleton .


Attaque : Le Maire de Nice s’oppose depuis toujours à l’ouverture d’une mosquée, située rue Pontremoli en plein coeur de l’Eco-Vallée, par l’association En-Nour qu’il accuse d’être soutenue par l’Arabie Saoudite*. Gare à qui touche à mon opération d’intérêt national qui prévoit une ville nouvelle.

Parade : Pour soutenir son action, il veut y placer une crèche et demande à la Préfecture de prendre un arrêt d’utilité publique

Riposte : Non, dit le préfet, le 10 avril dernier. La demande de l’association En-Nour est conforme et elle a respecté toutes les procédures (municipales) demandées. En clair, si toutes les conditions sont (ou seront) réunies, le Préfet ne pourra que donner son autorisation, la loi l’y obligeant…

Parade : le Maire fait délibérer au Conseil Municipal (25 avril) d’engager une action en justice administrative contre le préfet et lance publiquement le soupçon que les fonds utilisées par l’association En-Nour pourraient être opaques (sic !), demandant à ce titre l’intervention de Tractfin.

Contre-riposte : Un projet fruit de l’accord du Maire de Nice et de deux imams, l’un Boubeker Bekri, Vice-Président du conseil régional du culte musulman (CRCM et l’autre, Otmane Aïssaoui de l’Union Musulmane des Alpes-maritimes (UMAM) – deux interlocuteurs habituels de la municipalité et que l’on dit être soutenus par des états du Maghreb (Maroc ? Algérie ?) – est présenté (29 avril) avec localisation dans le même secteur dans le quartier des Iscles après le Parc des Sports Charles Erhmann.

Voici la situation à ce jour.

Il ne faut pas être un grand pronostiqueur pour imaginer qu’on en restera pas là et que le bras de fer entre le Maire et le Préfet et la rivalité entre les différentes organisations cultuelles, derrière lesquelles on entrevoit des luttes d’influence (locales? entre pays étrangers ?) concernant la communauté musulmane azuréenne, nous permettra rapidement de voir d’autres assauts espérant être la touche finale.

Par contre, un résultat semble d’ors et déjà acquis : d’une manière ou d’une autre, les musulmans auront un lieu culturel et cultuel dans lequel se réunir dans des conditions dignes, qu’on l’appelle lieu de culte, de prière ou mosquée (comme chacun voudra) en fonction d’intérêts qui n’ont parfois rien de noble, ni même de moral.

Le projet de la municipalité, « préparé depuis de longs mois, sinon des années », selon Christian Estrosi, tombe donc à pic comme riposte à celui de l’association En-Nour présenté à la presse lundi dernier après le Conseil municipal, et prendrait place sur un terrain constructible de 3 000 m2 appartenant à la ville de Nice dans la plaine du Var, à l’ouest de la ville.

Ce terrain, après délibération en conseil municipal qui devrait intervenir « avant l’automne », serait attribué sous la forme d’un bail emphytéotique à une association cultuelle relevant de la loi de 1905, regroupant « des personnalités représentatives de l’islam de Nice » issues du Conseil régional du culte musulman (CRCM) et de l’Union des musulmans des Alpes-Maritimes (UMAM, une association membre de l’Union des organisations islamiques de France).

Le projet consiste en la création d’un lieu de culte de 1 000 m2 entouré d’un parvis et d’un parking. Il est prévu également que le parking puisse accueillir « un abattoir temporaire » pour la fête de l’Aïd.

Aucune date d’ouverture n’a encore été donnée par les représentants du culte musulman, qui ont indiqué que les travaux se feraient grâce aux dons des fidèles et dont le maire de Nice demande la totale transparence: puisqu’il s’agit de quelques millions d’euros, Tracfin aura encore du travail !

Côté politique, comment ne pas imaginer que cette annonce va enflammer la campagne électorale pour la partielle du 22 et 29 mai ?

Des tracts ont déjà été distribués par le Front National qui en fait un argument de poids de son argumentaire. La réaction n’a pas tardé et, dans l’après-midi, un communiqué au titre éloquent a été diffusé par le parti frontiste et signé Philippe Vardon, conseiller régional et porte-parole : « Christian Estrosi, un maire bâtisseur de mosquées » :

« Je viens d’apprendre que le projet de seconde Grande mosquée dans la Plaine du Var, celui impulsé directement par Christian Estrosi, prendrait place sur la zone sud de la SONACOTRA, face à Saint-Isidore, sur un terrain de 1000m² comprenant bien des abattoirs halal ouvrant lors des périodes rituelles.

Bien entendu, ce projet sera piloté sur le plan religieux par l’imam Aissaoui, leader local et figure nationale de l’UOIF islamiste, avec lequel Christian Estrosi collabore depuis des années. Christian Estrosi se voulait un maire bâtisseur, le voici bâtisseur de mosquées ».

A suivre…

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