Dès le 15 Septembre, les locataires pourront jouir d’une baisse d’honoraires d’agence. C’est dans le cadre de la loi du 24 mars 2014 pour l’Accès au Logement et un Urbanisme Rénové (ALUR), que cette révision des honoraires est prévue. Quels changements surviendront, à la fois pour les agences immobilières et pour les locataires ? Cette baisse profite-t-elle réellement à tous ?
Les députés ont adopté, mardi 22 juillet dans la soirée, un amendement qui permet des ajustements à la loi ALUR sur le logement, de Cécile Duflot, alors ministre du logement et de l’égalité des territoires. Une révision des honoraires d’agence a donc été approuvée. A Paris, le montant s’élèvera à 15 euros le m², dans les zones dites « tendues », dont le département des Alpes-Maritimes, ces honoraires s’élèveront à 13 euros le m², enfin, dans le reste de la France, il s’agira de 11 euros le m².
Frédéric Pelou, président de la FNAIM Côte d’Azur, explique à quoi correspondent ces honoraires : « Avant tout, il faut bien garder à l’esprit que quand un cabinet immobilier prend des honoraires, c’est en vue de payer des salaires du personnel et des charges sociales. Si l’agence fait travailler un salarié le samedi ou s’il fait des visites à 19h30, cela a un coût. Avant, nous avions beaucoup de services à proposer aux locataires, tels que le changement d’électricité, la possibilité des visiter le samedi, ou encore après les heures de travail. Vu qu’il y aura moins d’honoraires, il y aura probablement moins de services à proposer. Les candidats locataires vont sûrement être contraints de déposer une demi journée de congé pour venir visiter, par exemple ».
Par ailleurs, « si un locataire paye plus et s’en aperçoit après, il pourra demander un remboursement auprès de l’agence même. Nous pouvons intervenir. Dès lors que l’agence est adhérent FNAIM, il y a bien sûr un recours pour le locataire. Ainsi, nous seront le médiateur entre les deux parties », déclare Frédéric Pelou.
Pour Alain Gaulon, président de la Confédération Nationale du Logement (CNL), du Val-de-Marne, cette loi ne profite pas à tout le monde. « Il est bien évident que nous sommes toujours contents lorsque des réformes permettent aux locataires de payer moins de charges. Néanmoins, cette réforme va profiter à certains mais pas à d’autres. Pour les étudiants ou les personnes vivants seules, donc dans un studio, la baisse est considérable. Mais imaginons le même cas de figure pour un couple avec un enfant, ayant besoin d’un deux pièces, les charges restent plus élevées que celles correspondant à la location d’un studio », explique Alain Gaulon.
Concernant la finalité de ces honoraires, Alain Gaulon est d’accord pour dire qu’ils servent à payer certains services. « Nous faisons confiance aux agences qui trouveront des solutions non comprises dans la nouvelle réforme et qui pourront continuer à payer leur salariés sans aucun problème. Dans le secteur du logement, une grave pénurie est indiscutablement présente. Ainsi, la demande est largement supérieure à l’offre. Une crise pour les agences n’est donc pas envisageable, les futurs locataires ou propriétaires continueront de solliciter leurs services pour trouver un logement, ajoute-t-il.
« La loi devrait aussi informer clairement concernant les documents demandés par les agences. Les abus pourront donc être évités et cela rendra plus accessible le logement pour certains. Chaque agence est différente. Certaines appliqueront des frais supérieures, d’autres seront plus sélectives et demanderont plus de documents. Nous trouvons cela incompréhensible. Ce qui manque, c’est de l’homogénéité », déplore-t-il