Des élus locaux de la Côte d’Azur et du Gard se montrent vivement opposés à la création d’une liaison aérienne entre Nice et Nîmes. Prévu pour juin 2025, ce projet est porté par la compagnie L’Odyssey, filiale de Jet Airlines.
« Une aberration écologique. » Voilà comme est accueilli ce projet de création de ligne aérienne entre Nice et Nîmes par plusieurs figures politiques locales. Ces derniers dénoncent un « non-sens » à l’heure où les enjeux environnementaux prônent une réduction des trajets court-courriers en avion.
« C’est une idée absurde. » Juliette Chesnel-Le Roux, conseillère municipale à Nice, n’hésite pas à employer des mots forts pour critiquer ce projet. Prévue pour juin 2025, la liaison devrait proposer des vols de 58 minutes entre les deux villes. Le prix d’un billet aller simple devrait avoisiner les 75 euros. « Nîmes est à moins de quatre heures de voiture de Nice, rappelle Juliette Chesnel-Le Roux. Rajouter une ligne pour un besoin aussi futile, c’est ridicule et c’est criminel. »
Pour elle, l’argent investi dans cette liaison devrait plutôt être consacré au développement du réseau ferroviaire, permettant de relier Nice et Montpellier plus efficacement. « L’objectif, ce sera quand même de mettre les moyens sur les lignes de voies ferrées, sur les trains qui puissent aller de Nice à Montpellier rapidement, soutient l’élue écologiste. Le train, c’est la version la plus sobre énergétiquement. »
À Nîmes, Valérie Rouverand, élue Renaissance, partage ce point de vue, malgré ses orientations politiques différentes. Elle qualifie cette ligne de « contre-sens des impératifs écologiques ». Sur le réseau social X, elle fustige : « Pourquoi vanter des vols court-courriers vers Nice ou Barcelone, déjà accessibles en train ? Empreinte carbone élevée, gain de temps minime, coût pour les contribuables… »
En conformité avec la loi
En réponse à ces critiques, la mairie de Nîmes, par la voix de Jean-Paul Fournier (Les Républicains), défend le projet. Selon lui, la création de nouvelles liaisons aériennes améliorera l’attractivité de la ville. Selon lui cela contribuera à attirer des visiteurs étrangers. « Pour un euro investi dans l’aéroport, c’est 40 euros de retombées pour le territoire », affirme la mairie, se basant sur une étude de la région Occitanie.
La liaison est toutefois conforme. En mai 2023, l’interdiction des vols courts en France est entrée en vigueur, conformément à la loi Climat et résilience de 2021. Cette interdiction ne s’applique cependant qu’aux trajets pour lesquels il existe une alternative en train de moins de deux heures trente.
Alors que la polémique enfle, ce projet suscite de plus en plus d’interrogations. Les élus écologistes réclament l’annulation de la ligne. Pour l’heure aucune action en justice n’a été lancé.