À la veille du Conseil métropolitain, l’opposition d’extrême droite dénonce un budget 2022 alloué à l’attractivité économique du territoire insuffisant. Jean Moucheboeuf et Valérie Delpech craignent pour le tourisme.
Les élus du groupe « Une autre voie pour la métropole » ont dénoncé, ce 28 juin, lors d’une conférence de presse, un financement du développement économique de la Métropole NCA « au point mort ». À l’aube du Conseil métropolitain, ils accusent « la collectivité Estrosi » d’avoir fait de Nice une « mauvaise élève » en termes de taux de pauvreté, de salaire médian, et de taux de créations d’emplois.
Ce Conseil métropolitain, c’est le moment pour les conseillers de valider le Compte financier unique 2022. Celui-ci présente le bilan de toutes les dépenses budgétaires exécutées, au cours de l’année 2022. Des dépenses que ne valident pas entièrement le groupe d’opposition. Celui-ci pointe du doigt « la faiblesse des investissements en matière de développement économique révélée par l’exécution du budget 2022. »
« Un manque d’engagement économique »
Le budget primitif 2022 de la Métropole Nice Côte d’Azur (NCA), voté en mars 2022, prévoyait 336,7 millions d’euros de dépense d’investissement, dont 17,9 millions d’euros au développement et à l’attractivité économique (soit 5,2% du budget total). Le groupe zemmourien reproche à la majorité, qu’à l’heure du bilan, les dépenses réelles dans ce domaine s’élèvent à 6,9 millions d’euros, soit 2,5 fois moins que prévu.
C’est une allocation « absolument ridicule » qui « reflète le manque d’engagement économique« , commente Valérie Delpech, conseillère métropolitaine zemmouriste. « On ne peut pas valider un si faible montant, ça nous paraît ahurissant au vu des ambitions du président de la métropole« , affirme-t-elle.
Pour 2023, la MNCA prévoit des dépenses réelles d’investissement en matière d’attractivité économique de 32 millions d’euros, soit une augmentation significative.
Pauvreté, créations d’emplois, salaire médian, des indicateurs « dans le rouge »
« Les trois principaux indicateurs socio-économiques sur notre métropole sont dans le rouge« , s’alarme Jean Moucheboeuf, le conseiller municipal Retrouver Nice. L’élu pointe du doigt notamment un « taux de créations d’emplois très très faible« . « On a gagné en 14 ans, 1 200 emplois !« , avance-t-il. Mais ce n’est pas le seul problème, il pointe du doigt une pauvreté supérieure à la moyenne nationale. En 2020, selon l’INSEE, près de 17% des personnes vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui concerne près de 95 000 personnes.
Enfin, il souligne que la population métropolitaine, entre 2009 et 2020 a augmenté de 2%, pendant que la population française a augmenté de 4,4%, « un signe de faible dynamisme économique. » « La réalité socio-économique de notre métropole, qui est un territoire mis en avant par Christian Estrosi, est clairement en retrait par rapport à la moyenne nationale, loin de l’image qu’il véhicule aujourd’hui« , résume-t-il.
Le tourisme, le risque d’une activité « monosectorielle »
Les élus reprochent à la Métropole d’être beaucoup trop dépendante de l’activité touristique. Ce caractère « monosectoriel » les inquiètent, à la veille d’une « crise économique post-covid qui n’est pas encore arrivée » ou encore de la crise climatique . Selon eux, il faudrait élargir les dépenses en misant notamment sur le tourisme d’affaire ou la culture à travers un investissement plus prononcé autour des Studios de la Victorine. Et dans ce contexte, la destruction du Palais Acropolis et du TNN ne passe toujours pas.
Le tourisme est une activité essentielle pour le territoire. Il pèse pour 15% du PIB, une part deux fois plus importante que celui du territoire français.