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21 novembre 2024

Michel Maiffret, gérant historique de l’Opéra Plage : le tsunami ne me fera pas plier !

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jpg_opera_plage.jpgIl est prêt à relever le défi en son nom personnel malgré les réelles difficultés auxquelles il doit faire face pour redonner à la plage et à ses services annexes, leur fonctionnement habituel et un visage compatible avec une clientèle habituée à fréquenter « the beach to be ».

« Tout de suite, après ce genre d’évènements, j’ai pensé : j’arrête tout ! Ce sera trop difficile de remettre tout cela en état. Mais le temps de cette réflexion passé, j’ai tout de suite pensé à mes employés (ndlr: une dizaine de personnes plus les saisonniers). Certains d’ailleurs ont pris beaucoup de risques personnels pour essayer de sauver le matériel.

« Et puis, Opéra Plage, c’est ma vie et celle de ma famille. Comment aurais-je pu partir sur une défaite ? » nous confie ce patron, grande gueule, mais au coeur d’or en regardant sa fille Véronique, pelle à la main, aider les ouvriers à balayer la boue et le sable pour libérer les locaux.

Nice Premium: Michel, que pouvez-vous nous dire sur l’efficacité des secours ?

jpg_maiffret.jpg Michel Maiffret : Compte tenu des circonstances, que du bien ! Ils ont été très rapides, que ce soit ceux de la Mairie de Nice, du Conseil Général, de la Croix-Rouge et je ne voudrais pas oublier la coordination de la Préfecture. Cela nous a aussi reconfortés parce que dans ces moments, on a besoin moralement de ne pas se sentir seul.

Je voudrais aussi souligner la solidarité de beaucoup de personnes, amis et proches, qui se sont mis à notre disposition pour nous venir en aide. Il y a eu quelques gestes trés touchants que je n’oublierai jamais.

NP : Beaucoup de dégâts donc une perte économique importante ?

M.M.: C’est encore un peu tôt pour chiffrer tout cela, mais une première estimation s’élèverait autour des 400 à 500 mille euros. Tout cela sans compter le manque à gagner pendant la période de restructuration et de rénovation : Nous avions déjà un programme assez chargé en terme de manifestations et déjà de nombreuses réservations.

NP : Assurances, aides publiques…qu’est-ce que vous attendez ?

MM : Pour les assurances, il faudra attendre les expertises. Pour les aides publiques, nous avons rencontré les autorités et constaté beaucoup d’attention de leur part. Pour l’instant, la priorité est de remettre l’établissement en état de fonctionnement, ce qui n’est pas facile parce que les fournisseurs sont submergés de demandes.

Certains collègues, ceux qui ont été les moins touchés (ndlr : de l’avis général, Opéra-Plage, Castel, Beau-Rivage et Bambou sont les plages qui ont étè les plus endommagées), ont déjà rouvert, même si parfois ça ne l’a été que partiellement. Cela nous fait chaud au coeur et nous sommes pressés de les rejoindre parce qu’une plage sans tables ni transats est une plage sans vie! Je compte pouvoir mettre en place une petite restauration dans deux semaines et je me suis fixé l’objectif d’être à nouveau en ordre de marche dans un mois !

NP : C’est votre plus mauvaise expérience aprés une si longue période d’activité. Vous êtes une « institution » des plages niçoises…

MM : Vous pouvez imaginer que tout cela est trés éprouvant. De plus, dans mon bureau j’avais aussi des souvenirs, beaucoup de choses qui m’étaient précieuses. Des objets, des photos, des documents de mon activité et qui me rappellaient des personnes qui ne sont plus là et qui m’étaient chères. Tou cela a été perdu !

Mais je voudrais vous faire une confidence : dans ces moments-là, j’ai pensé aux pauvres gens touchés par le tsunami en Thaïlande qui ont perdu des proches et je me suis dit : comment ont-ils pu faire pour continuer alors qu’ils avaient tout perdu. Moi, au moins, j’ai pu rentrer à la maison, prendre un bon bain chaud et retrouver les miens !

NP : Vous êtes touché mais pas coulé… C’est votre fibre rugbystique !

MM : Vous l’avez dit. J’aime le rugby et comme vous pouvez l’imaginer, j’aime le jeu rude des avants d’autrefois ! Donc, je ne vais pas baisser les bras. Vous savez, nous les plagistes, nous avons un rapport assez particulier avec la mer, c’est un peu notre gagne-pain. Pas de mer, pas de plage et donc pas de plagistes !

En ces jours difficiles, parfois, je la regarde, cette mer, je me demande comment elle a pu nous faire ça et je la hais.

Puis, je la regarde à nouveau et je me dis : comment pourrais-je me passer d’elle ? Vous savez, j’ai passé ma vie ici et j’ai vu comment Véronique et Nicolas, mes enfants, ont su réagir ces jours-ci… et j’en suis fier. Ai-je donc le droit de penser à la retraite ?

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