L’annonce de l’arrivée de près de 500 migrants dans les centre d’accueil de la région (mais pas dans les Alpes-Maritimes du fait des tensions à la frontière avec l’Italie) en provenance de Calais, déclenche la réaction des « droites » qui ont fait le choix du tout sécuritaires comme drapeau électoral.
Le Front National présentera à l’occasion de la prochaine séance publique prévue le 3 novembre, une motion en ce sens*.
Le Président régional Christian Estrosi, engagé à fond dans la campagne électorale de la primaire de son parti, est totalement acquis à la ligne identitaire de son « champion Nicolas Sarkozy qui a choisi ce thème pour conquérir l’électorat populaire aspiré par l’extrême droite.
Sa réaction est vive, « je veux redire avec la plus grande force ma totale opposition » à la création de « micro jungles de Calais ».
Il dénonce » l’échec depuis presque cinq ans en matière d’immigration, ayant en particulier laissé le nombre de migrants à Calais passer de moins d’un millier en 2012 à plus 10 000 aujourd’hui, rien n’autorise le Gouvernement, à quelques mois de l’échéance présidentielle, à jouer aux apprentis sorciers ».
La mémoire courte, il oublie de rappeler que le centre de Calais fut le fruit d’un accord du Ministre de l’Intérieur de l’époque (2003) avec le Gouvernement britannique, son nom est Nicolas Sarkozy !
Devenu Président de la République , il se contenta de créer un Ministère de l’immigration et de l’identité nationale sans pour autant aller au delà des proclamations.
Ces déclarations montrent bien que les débats sont fortement influencés par les enjeux électoraux jusqu’au point de nier les faits , pourtant avérés.
Ces coups de menton , ces rodomontades irréalistes sont des véritables injures à l’intérêt général qui est celui de garantir la sécurité et l’autorité de l’Etat . Ce faisant , ils déshonorent l’action politique par leur électoralisme qui surfe avec les amalgames en comptant encaisser les dividendes grâce à la démagogie identitaire.
Tout ça en vain : les « micro-jungles » de Calais préfigurent l’avenir.
Comme écrit très justement « Le Monde » dans son éditorial de hier, les jungles de « Calais » illustrent ce qui attend les européens et que leurs responsables politiques pusillanimes se refusent à leur dire. L’immigration ne va pas cesser. Elle commence. D’ici à trente-cinqs ans, la population actives d’une Europe vieillissante va passer de 270 à 200 millions. D’ici à 2050-2060, la population de l’Afrique – 1 milliard d’habitant aujourd’hui- pourrait doubler….
Face à cette vérité et au nom des près de 3800 morts depuis janvier 2016, une question trouve toute sa légitimité: et si à l’origine de tous les maux , il y avait une vision de l’identité nationale qui remet en cause l’Etat de droit pour briser l’unité de la nation et affirmer une droite réactionnaire ?