Lors de sa campagne électorale pour l’élection à Président de la Région PACA, Christian Estrosi avait fait figurer le transport ferroviaire locale parmi les point-clés de sa mandature.
Il est vrai qu’il s’agit d’un service essentiel à la mobilité et l’attractivité du territoire et, que, historiquement, sa qualité est bien loin du standard requis.
Quelques mois après, au delà quelques coups de rabot et une remise en ordre de façade, rien n’a vraiment changé dans l’organisation structurelle.
Les améliorations, toujours les bienvenues, sont restées marginales : la future construction d’un centre de maintenance à l’est de la région qui améliorera l’organisation, l’indemnisation des usagers en cas de retards et d’annulation, la sécurisation des transports en construisant 2 Centres de Supervision Urbaine en gare de Marseille et de Nice, en généralisant la vidéo-protection ou en créant des équipes mobiles sur le terrain (200 agents) et installant des portiques anti-fraude ( – 1 point de fraude depuis…tant mieux, mais ce n’est pas un exploit non plus).
Christian Estrosi , on le sait, aime attaquer le concurrent ou l’adversaire quel qu’il soit appréciant endosser l’habit de commandant de la lutte.
La convention qui lie la Région à la SNCF arrive à son terme pour le service des TER le 31 décembre. Il annonce la rupture des négociations avec la SNCF.
Il considère que le transporteur assure un service de mauvaise qualité et, dès le 3 novembre, une délibération sera soumise aux conseillers régionaux afin d’amputer de 36 millions d’euros le montant versé à la SNCF pour 2016, qui devait initialement être de 291M€.
Le futur ? Le patron de l’exécutif régional annonce l’ouverture d’une réflexion sur l’ouverture à la concurrence en 2019 et des modes alternatifs sur certaines lignes.
En fait, grâce à la directive européenne, d’autres opérateurs pourraient se candidater et l’expérience de la loi Macron montre bien que, sur certains trajets, le bus peut très bien offrir un service moins coûteux, plus flexible et plus ciblé que les trains (sans compter l’énorme différence en terme de capitaux fixes pour les investissements).
De plus, la Région est déjà propriétaire des Chemins de Provence, donc elle pourrait prendre en régie directe certains tronçons ferroviaires.
Pour Christian Estrosi les responsabilités sont claires: « C’est bien l’incapacité de la SNCF à mettre en œuvre les moyens nécessaires pour répondre à ses engagements et aux demandes de la Région et aux besoins des usagers qui est en cause « .
Si les responsabilités sont claires, les choix tactiques le sont également: frapper un grand coup pour mettre l’adversaire en difficulté. Puis négocier en position de force en menaçant de quitter la table dès que ses positions ne sont pas acceptées.
Bref, faire valoir sa force . D’ailleurs le président de Région n’est pas un admirateur de Vladimir Poutine, une référence pour lui , dont il s’inspire volontiers.
Et puis, si la présidentielle se passe comme il le souhaite, ce sera peut-être à lui, dès le lendemain, de dire à la SNCF ce qu’elle doit faire et comment elle doit le faire.