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24 novembre 2024

Mosquée de la Plaine du Var : Quand la politique tourne à l’opérette.

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Dans cette histoire d’opérette (parce qu’elle mérite bien cette définition !), on doit représenter Christian Estrosi en Hamlet moderne en train de prononcer la célèbre expression de Shakespeare en la paraphrasant en « To do or not to do… » ?


mosquee-5.jpg « Tant que je serai maire de Nice, le centre cultuel et culturel musulman En-Nour n’ouvrira pas ! » – affirme-t-il. Mais, en 2008, lors de la campagne électorale pour l’élection municipale, il avait pourtant promis la construction d’une Grande Mosquée.

Depuis, comme on dit, beaucoup d’eau est passée sous les ponts et le Maire de Nice a quelques difficultés à rester fidèle à son slogan préféré : « Je dis ce que je fais, je fais ce que je dis » parce que quand dit une chose et son contraire, on se retrouve forcément prisonnier de sa propre contradiction.

On comprend les difficultés du Maire de Nice, obligé de jongler entre un électorat extrémiste à tendance fascisante et un nombre assez important de citoyens niçois (et pour la plupart français), estimé en 40/50 mille, qui eux aussi votent.

Mais, « à un moment donné » dirait un certain international de rugby, il faudra bien en venir à une position ferme et surtout définitive. Parce que, si on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs, il faut surtout éviter de casser les oeufs sans faire la moindre omelette !

La petite histoire du lieu de culte et du centre culturel de la plaine du Var pourrait s’expliquer peut-être ainsi…

D’un côté l’association En-Nour qui, droite dans son bail de locataire d’un espace de propriété privée et d’une autorisation à faire des travaux d’agencement, de l’autre le maire qui invoque un usage pour utilité publique (Une crèche pour les futurs habitants d’un quartier en pleine rénovation).

Au milieu, des tentatives de composition où chacun joue son jeu en présentant les choses sous son angle de vue et, malheureusement, en brouillant les cartes à la recherche du fameux joker qui lui ferait gagner la partie.

Dans notre précédent article, nous avions dénoncé la tentative d’instrumentalisation qui voulait présenter les faits en opposant le lieu de culte à une crèche, alors que les deux ont pleine légitimité et aucune raison d’être objet d’un arbitrage.

Dans ce bras de fer, on avait salué un possible compromis, des contacts et négociations directes entres la Mairie et l’association En-Nour avant que le Conseil Municipal de vendredi dernier délibère quant à la demande de DUP (Déclaration d’utilité publique) à présenter à la Préfecture pour les locaux contestés de la rue Pontremoli.

Le communiqué de presse de la Mairie encourageait cette conviction: « La délibération qui sera présentée au Conseil Municipal de demain, relative à la Déclaration d’Utilité Publique, tiendra compte de ces négociations et d’une éventuelle acquisition amiable ».

A cette déclaration l’association En-Nour répondait que  » la suspension de la demande de DUP aurait porté à la suspension des travaux en cours ».

Mais, le lendemain la délibération qui aurait du être suspendue ou amendée dans cette optique, prévoyait de manière explicite , en plus du principe (non contesté) de création d’un établissement de petite enfance, de solliciter le préfet pour l’ouverture des enquêtes conjointes d’utilité publique et parcellaire en vue d’un arrêté au profit de la ville de Nice ». « Cette délibération est prise à titre conservatoire »-dixit le maire de Nice pour la motiver.

Comme « déclaration de paix » avant l’ouverture d’une négociation, on a franchement vu mieux. Négocier avec un pistolet sur la table, ce n’est pas vraiment l’idéal !

De fait, l’association En-Nour a émis à son tour le communiqué qui suit :

« L’association socio-culturelle et cultuelle de Nice La Plaine et son comité de soutien, porteurs du projet du centre En-Nour, ont pris connaissance avec stupéfaction de l’adoption par le conseil municipal de la ville de Nice, lors de sa séance du 11 octobre 2013, de la délibération imposant l’expropriation par voie de DUP du dit centre au profit d’une crèche.

En effet, l’association avait été reçue la veille par le maire qui en fin d’entretien avait proposé solennellement, contre l’arrêt des travaux, de surseoir à la DUP et il avait affirmé que dans un avenir très proche, un immeuble de même capacité et dans le même périmètre serait proposé.

Cette proposition fut acceptée par l’assemblée générale extraordinaire le soir même et relayée au cabinet du maire et auprès de la presse locale.

Or la délibération d’expropriation définitivement adoptée hier en conseil municipal, rompt unilatéralement et abusivement le consensus proposé par le maire lui même.

En conséquence, l’association, s’estimant ainsi trompée, a décidé de reprendre les travaux du centre dés lundi matin.

L’association réaffirme la légitimité juridique, mais aussi sociale de son futur centre dans la plaine du Var. Le centre , qui va ainsi enfin répondre aux besoins des citoyens de confession musulmane, s’inscrira parfaitement et de manière complémentaire dans la vision d’aménagement de cette partie de la ville.

Dans les jours qui viennent, l’association sollicitera Monsieur le préfet des Alpes Maritimes, pour être reçu, afin de lui faire part de ses inquiétudes quant au climat ainsi instauré après le vote de cette délibération.

L’association demandera à Monsieur le Préfet, de refuser l’ouverture de l’enquête préalable à la DUP. Procédure, qui n’est qu’une manœuvre pour empêcher les niçois musulmans de se doter d’un lieu de culte digne de la 5e ville de France ».

Balle au centre donc pour une empoignade dont on se demande vraiment l’intérêt.

Le bénéficiaire par contre on le connait, il s’appelle Brignoles !

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