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22 novembre 2024

Nelly, une grande figure niçoise de la Résistance, s’est éteinte

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Fondatrice du musée de la Résistance azuréenne, la communiste niçoise Henriette Dubois, vient de s’éteindre à 98 ans.


Après le décès d’Arsène Tchakarian – ancien FTP-MOI du groupe Manouchian – le mois dernier, Henriette Dubois, militante de l’Union des Jeunes Filles de France (organisation de la Jeunesse communiste) sous le Front populaire, puis agent de liaison FTPF en zone Sud, nous a quitté hier, à Villeneuve Loubet.

Fondatrice du musée de la Résistance azuréenne, la communiste niçoise Henriette Dubois dit Nelly, vient de s’éteindre à 98 ans. Née en 1920, cette figure de l’histoire locale, a consacré sa vie aux idéaux de progrès et d’émancipation sociale.

Défenseur inlassable de la mémoire de la Résistance au sein de l’ANACR, militante jusqu’à son dernier souffle de la Renaissance communiste, de l’indépendance nationale, de l’antifascisme et de la paix.

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Nelly – choisi en référence à l’héroïne de Quai des Brumes, interprété par Michèle Morgan au premier jour de sa clandestinité – va ainsi parcourir la France entière, passant des messages, de l’argent et parfois des armes, au nez et à la barbe des nazis.

À la Libération, Nelly sort de la clandestinité et prend part à la nouvelle administration de la France libre dans le cabinet de Raymond Aubrac, puis, en tant que conseillère municipale PCF en banlieue parisienne.

En 1979, Nelly retourne à Nice où elle vivra jusqu’à la fin de ses jours et contribuera à fonder le musée de la Résistance azuréenne avec Antoine Conso, René Gilli et André Odru. Rol-Tanguy lui décernera la Légion d’honneur en 1997 et elle deviendra officier en 2012.

Jusque dans les dernières années de sa vie, cette mère de famille, huit fois grand-mère autant de fois arrière-grand-mère, donnera des conférences et traversera la France pour l’Association nationale des anciens combattants et amis de la Résistance dont elle sera présidente d’honneur.

nfatigable, alerte sur l’actualité qui la préoccupait, elle dira à la jeunesse: « Que reste-t-il de notre furieuse envie de vivre un avenir que l’on pouvait espérer radieux pour nous, nos enfants et petits-enfants? En établissant le programme du Conseil national de la Résistance, celle-ci faisait œuvre de paix et ouvrait la voie à un ordre social plus juste et progressiste, d’où la violence, le racisme, la xénophobie auraient disparu. Je ne peux oublier mes camarades fusillés un jour d’été dans un champ fleuri ou torturés à mort; tant que je le pourrai, je dirai à mes petits enfants et arrière-petits-enfants qu’ils doivent connaître le passé pour préserver leur avenir, qu’ils n’acceptent jamais la servitude, qu’ils se battent pour leur dignité en toutes circonstances. »

Une cérémonie aura lieu ce vendredi à 9 heures à l’athanée de Nice Saint-Augustin.

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