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21 novembre 2024

Nice: Borriglione, un quartier en voie de disparition

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jpg_P230608_11.39_320x200_.jpgQuelques commerçants, la plupart fermés. Lundi oblige. Mais l’avenue est étrangement calme. Des passants en voie de disparition, des magasins qui ferment, faute de bénéfices insuffisants.

Patrick Meunier, gérant de la pizzeria O Pizzicato, semble dépité. «Il n’y a plus de voitures qui passent, donc plus de clients. Ça fait 42 ans que je bosse dans la restauration rapide. Avant, je travaillais à l’Ariane. Tout le monde me connaissait. Maintenant, pour survivre, je suis obliger de faire un nombre important de livraisons.»

Depuis qu’il s’est installé dans cette avenue, il y 12 ans, Patrick Meunier doit se battre pour garder son commerce, tout particulièrement depuis 3 ans. Car un concurrent plus imposant que les outsiders habituels pose quelques torts aux «voisins» qui doivent fermer tour à tour leur affaire. Le tramway, cet engin électrique qui fait le bonheur des «écolos» mais pas celui des patrons. «Le tramway a tout changé. Avant, je faisais 80 plaques de pizzas par jour. Maintenant, c’est à peine si j’en fais 3.» jpg_P230608_11.38_320x200_.jpgD’un air énervé, il s’exprime: «C’est bien beau les transports en commun. Vous avez vu où l’arrêt se situe? En plein milieu de l’avenue. Du coup, la route est bloquée. Ce qui signifie, plus de clients.» Patrick Meunier déclare s’être mis aux flyers par l’intervention de son fils. «Comment s’en sortir en faisant un chiffre de 50 euros par jours et en payant un loyer de 1150 euros par mois pour un local de 23 m2. J’ai donc dû «changer mon fusil d’épaule» en m’adaptant à ce qui ce fait aujourd’hui dans la communication.»

Le tramway, un point positif

Magalie, retraitée, vient chercher régulièrement son petit fils depuis 4 ans à l’école primaire du quartier. «Depuis quelques années, cet endroit ne cesse de se vider. Et cela se comprend. Les travaux d’aménagement de l’avenue ont provoqué la disparition des petits commerces. Il y a 3 ans, il était impossible d’y accéder. Des sortes de tranchées bordaient les devantures des magasins. Aujourd’hui, malgré l’arrivée du tramway, Borriglione a vu déserter beaucoup de monde!» jpg_P240608_15.25_320x200_-2.jpg
Magalie se plaint du manque de places de parking. «Les problèmes de stationnement sont conséquents. Les automobilistes sont forcés de se garer en double-file, sur les emplacements de livraisons et les dépose-minute.» Elle affirme s’être fait embarquer sa voiture par la fourrière à la suite d’un stationnement en double file. «Je ne trouvais pas de place. Je n’avais pas le choix parce que mon petit-fils attendait. Quelques minutes plus tard, plus de voiture. C’est insensé! Il y a trop de verbalisations ici! Après on s’étonne que plus personne ne daigne y passer.»

Elle prétend que pour redonner de la vie à cette avenue, elle doit être complètement repensée . «Jadis, cela me paraissait plus agréable. Il y avait des platanes qui longeaient la rue. Depuis l’achèvement des travaux, dont la finition a été bâclée, il n’y a quasiment plus de végétation. Je pense que si l’on réimplante des arbres, les gens iront volontiers se promener, ne serait ce que pour trouver un coin d’ombre.»
Cependant, Magalie ne dénigre pas l’arrivée du tramway. «Les transports en commun sont utiles par ces temps difficiles. J’évoque par ce terme la hausse du pétrole. Se déplacer est devenu une contrainte. Heureusement que le tramway a fait son apparition. De plus, le quartier est plutôt bien desservi. Pour les habitants, c’est un point positif. Faire des courses est plus simple puisque grâce à lui, ils peuvent accéder aux grandes surfaces sans risquer de déplacer leur véhicule et perdre leur place .»

Des exceptions

Rares sont les chanceux qui bénéficient d’un sursis pour leur magasin et qui, arrivent à intégrer une nouvelle clientèle. C’est le cas d’Azur Groupe et Congrès, agence de voyage située au début de l’avenue Borriglione. «On a jamais perdu de clients, même pendant les travaux,» affirme Martine, gérante de l’agence. «Les habitués ne nous ont pas quitté et puis d’autres personnes ont fait appel à nos services. Nombreux sont ceux qui ne pouvaient descendre en ville. C’est ceux-là même qui viennent nous voir.» Martine, comme de nombreux autres boutiquiers, atteste que l’un des soucis majeurs de ce quartier est celui du stationnement. «D’autre part, les travaux ne sont toujours pas terminés!»

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