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22 novembre 2024

Nice : Des voyants pour éclairer l’avenir

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Jean-Luc captive Antony
Jean-Luc captive Antony
« C’était comme un bon film, on a besoin d’une heure pour y réfléchir et pour pouvoir en parler ». Antony n’était pourtant pas conquis à l’avance en s’asseyant en face du voyant Jean-Luc Casado. On bat les cartes, on en choisit au hasard et Jean-Luc délivre l’avenir. En connaissant seulement la date de naissance, il parvient à cerner le caractère. Selon les cartes tirées, il prédit les contours d’éventuels événements prochains.

« Je vais être franc » lance-t-il en fixant le regard intensément, la clope au bec, les lunettes sur le front. On s’inquiète. On l’écoute. « Je vois un problème d’argent, un découvert. Faites attention… Je vois un voyage important sur Paris… Vous avez rencontré une personne clé à l’automne dernier qui aura une grande influence… » Troublant mais réaliste. Des vérités sont dites et les hypothèses futures paraissent plausibles.

Le décor s’y prête. La lumière brille par son absence. Les étoiles scintillent comme si les dons des voyants et médiums leur étaient transmis par des astres lointains. Mystère, mysticité, univers de l’étrange : cette atmosphère, cette relation intime avec le voyant taisent le scepticisme des impies à cette exercice spirituelle.

Le salon de la voyance, organisé par le casino Ruhl, verra défiler 600 personnes, des curieux ou des adeptes convaincus par cette expérience considérée par beaucoup comme mystique. En France, près de 15 % des français déclarent avoir fait appel un jour à la voyance alors que 23 % accorderaient leur confiance à ces pratiques. C’est le cas d’Olivier. Il consulte régulièrement les voyants pour l’aider dans tous les domaines : santé, argent, cœur, travail… « J’en ai besoin. Ça me rassure mais je deviens méfiant. Il existe des escrocs, confie Olivier. J’en ai connus. Ils prennent leur temps lors de la première consultation et séance après séance leurs durée se réduisent et le tarif augmente. Ils nous captivent, nous promettent de nous en dire plus la fois d’après. On se fait avoir. » La question combien dépense-t-il pour connaître son avenir ne trouvera aucune réponse. Pour lui c’est un besoin. Il ne saurait vivre sans. Il est venu consulter au Ruhl car il a la certitude qu’aucun des cinq voyants présents (Chantal, Davine, Marine, Tina et Jean-Luc) n’est un escroc. Davine confirme les propos d’Olivier : « Je suis là pour aider. Je ne suis pas là pour profiter. J’ai un don mais ça ne doit pas devenir commercial ».

Davine consulte
Davine consulte
Davine exerce une profession. Il est coiffeur. La voyance, ou la prévoyance (terme qu’il préfère employer) lui est apparu à l’âge de 13 ans : « J’ai perdu un copain de classe. Lors des obsèques, j’ai ri. Je m’en suis voulu. On m’en a voulu. Le copain est venu me parler et il m’a réconforté. » C’est ainsi qu’il prit connaissance de son don.

La consultation avec Davine est différente. On se contente de donner sa date de naissance et par « écriture automatique » (gribouillis pour les non avertis) qu’il calligraphie sur une feuille blanche, notre avenir lui apparaît ainsi que notre personnalité. Tout aussi troublant… Tout aussi mystique. Humblement, il explique ce don par une hypersensibilité. Les hypersensibles ressentent plus de choses que les autres individus. Ils perçoivent plus facilement les émotions qui se manifestent comme des intuitions. Un voyant voit. Mais les verbes étymologiquement issus de « voir » permettent de mieux caractériser ce phénomène. Un voyant est capable à la fois d’entrevoir, de percevoir, de prévoir, de concevoir (imaginer par la pensée), d’apercevoir…

Ludivine, 22 ans, a l’âge de se passionner pour cette discipline à la mode. Elle s’amuse à lire l’avenir avec des cartes de tarot mais elle n’avait jamais consulté un « vrai » voyant. C’était donc l’occasion. Intriguée, elle profite du salon de la voyance pour découvrir. Elle se place en face de Marine. Leur séance va durer une vingtaine de minutes. Elle demeurera secrète, mystérieuse. Ludivine en sort perturbée avec perte d’éloquence et comme Antony a besoin de temps pour analyser.

Marine prédit...
Marine prédit…
Seuls quelques mots sortent de sa bouche et permettent de constater l’impact de la séance : « C’était trop court. Je n’ai pas eu le temps de tout lui dire. Je reviendrais ». Conclusion : personne ne sort indemne d’une consultation. On se livre et on s’interroge. Plus que les prédictions aux quelles on peut croire ou ne pas croire, l’intérêt est de prendre du recul sur soi-même, du temps pour réfléchir à ce que l’on a fait, à ce que l’on va faire et avec qui on va le faire. Un consultation avec un voyant ressuscite une maxime fondamentale de l’existence exprimée par le philosophe Socrate : « Connais toi toi-même ». Et la question fondamentale exprimée par Nice-Premium : en se connaissant soi-même, a-t-on besoin de consulter un voyant ?

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