Christian Estrsoi, maire de Nice révèle les cinq lauréats de son appel à projet lancé en novembre dernier. De quoi mettre en œuvre des actions de prévention et d’accompagnement pour les femmes victimes de violences.
La ville engage un travail autour de la problématique des violences faites aux femmes depuis 2008. Depuis, les femmes ont accès dans la ville à un accueil de jour, Pass’R’elles, au 6 rue-Tonduti-de-l’Escarène. De quoi lancer des démarches avec des travailleurs sociaux, juristes et des psychologues.
Des mises à l’abri d’urgence et des hébergements sur un temps plus long, sous anonymat, accompagnés, si nécessaire, d’une scolarisation des enfants sous anonymat existent. Pour aller encore plus loin, la municipalité a voulu faire appel au secteur privé et aux associations pour resserrer ce maillage institutionnel.
Un appel à projet réussi
Christian Estrosi avait lancé un appel à projet en novembre 2022. Un appel destiné à des acteurs privés comme associatifs capables de mettre en œvre un projet innovant. Les propositions devaient s’articuler sur deux axes majeurs dans le plan de lutte contre les violences conjugales : la prévention et l‘accompagnement. Les partenaires devaient réfléchir leurs actions selon trois temporalités (court, moyen et long terme) pour coller au mieux aux besoins des victimes.
Onze partenaires, experts du domaine ont été force de proposition et se sont impliqués proposant un total de quatorze dossiers. Christian Estrosi, dans la cour de l’école supérieure HETIS, annonce retenir cinq projets destinés à renforcer les dispositifs déjà existants. Le plan représente une enveloppe de 33 000 euros portant l’enveloppe associative globale à plus de 100 000 euros par an.
Prévenir par une meilleure formation des travailleurs sociaux…
C’est à l’hôte des lieux de présenter en premier, son projet lauréat. L’école a mis au point des modules d’apprentissage pour éduquer aux solutions pour sortir des violences intra-familiales. Philippe Fofana, directeur général de HETIS, se lance : « C’est un programme de formation en distanciel, six heures de e-learning, une heure de serious game, une heure d’immersion en réalité virtuelle, qui sera dispensée aux intervenants sociaux aux professionnels et non-professionnels. »
Le but : que les travailleurs sociaux puissent mieux repérer les types de violences (physique, sexuel, psychologique, économique, administrative). Et ainsi, de mieux orienter les femmes pour une meilleure prise en charge.
… Et par l’éducation des jeunes hommes
Dans le même objectif, le projet de la mission locale tient à renforcer la professionnalisation et la spécialisation de ses conseillers. Son projet se distingue, car il vise à interpeller les jeunes hommes. « Il s’agit de mettre en place des ateliers pour déconstruire toutes les représentations, et passer d’une masculinité violente à une masculinité bienveillante« , analyse sa responsable Sabah Haydadi.
« De sorte que des schémas connus, vécus, représentés dans leur esprit n’existent plus et qu‘ils fassent partie de la réponse de ce problème dont certains sont au cœur « , conclut-elle.
Accompagner au dépôt de plainte,…
Accompagner les femmes au dépôt de plainte, c’est le projet « nécessaire » et « important » que porte l’association MONTJOYE. » Le dépôt de plainte, c’est la première étape du déclenchement de la procédure pénale, une étape essentielle sur laquelle l’association va accompagner les victimes tout au long du parcours », explique Cécile Thiriet, directrice du pôle socio-judiciaire.
Une permanence juridique d’urgence est disponible du lundi au vendredi de 9h à 18h joignable en présentiel et par téléphone.
…À l’insertion professionnelle…
Le théâtre interactif comme outil d’accompagnement, c’est le credo de Valérie Piola Caselli et Muriel Cauvin alias Violette & Garance. Psychologues et coachs, elles mènent leur projet avec le CIDFF. Pour lutter contre la dépendance économique, elles accompagnent les femmes à l‘insertion professionnelle par le théâtre forum.
Mis au point au Brésil, il s’agit initialement du théâtre de l’opprimé. « On écrit une scénette avec une mauvaise pratique. On la joue. Puis, on invite les gens du public à prendre la place de la personne en difficulté, pour lui montrer qu’en changeant sa posture, on fait changer, si ce n’est l’autre, au moins sa relation à l’autre. »
…Et à l’emménagement
L’association Nos agents immobiliers ont du cœur, lance une plateforme de don de meubles laissés par d’anciens locataires ou propriétaires. » Nous allons avoir d’un côté les agents immobiliers, membres de l’association qui vont mettre à disposition les meubles de ces propriétaires. Et, de l’autre côté, toutes les associations qui ont besoin de meubles pour toutes ces femmes « , détaille Sandrine Augier.