À l’occasion de la journée internationale du vivre-ensemble en paix, le Centre universitaire méditerranéen de Nice a accueilli deux expositions et une table ronde. Un moment propice pour échanger autour du vivre-ensemble et de l’acceptation des différences.
« On est dans une petite co-propriété et le monde entier est une grande co-propriété. Et une co-propriété, ça gère les problèmes et les difficultés au lieu de se taper sur la figure », clame Agnès Rampal, adjointe au maire de Nice, déléguée à l’Euro-Méditerranée. Le 16 mai est la Journée internationale du vivre-ensemble en paix (JIVEP). Cette célébration a été instaurée par les Nations Unies, en 2017. Dans le cadre de cette 6e édition, la ville de Nice a tenu a organisé une après-midi dédiée au partage et a l’échange sur ces valeurs.
Deux expositions ont pris possession du premier étage du Centre universitaire méditerranéen (CUM). L’association MAJALIS, organisation pour la préservation du patrimoine culturel africain, a présenté Cheikh A. Bamba, un artisan musulman de la Paix. De son côté, AISA ONG Internationale a exposé Aux origines de l’éducation à la culture de paix : des valeurs humaines universelles.
La visite de ces deux expositions a été suivie d’une table ronde sur le thème suivant : « Le dialogue pour la tolérance, le vivre-ensemble en paix et les défis à relever pour un monde sans haine ».
Cheikh Ahmadou Bamba, « l’artisan pour la paix » mis à l’honneur »
« Il est important de faire entendre la voix de musulmans qui ont œuvré dans la non-violence et dans la paix », lance Abdou Aziz Mbacke, fondateur de l’association Majalis et initiateur du projet. Dans un contexte où l’Islam est une religion victime de stigmas et d’amalgames dans le débat public et médiatique, le Sénégalais souhaite mettre en lumière Cheikh Ahmadou Bamba à travers une exposition qui retrace sa vie. Figure de la non-violence, ce chef religieux a fondé l’importante communauté mouride. Décédé en 1927, il a notamment lutté pour un djihad de l’amour, du savoir et des valeurs positives et a été un écrivain très prolifique.
Elle a été créée lors de la « Conférence internationale sur la paix dans le monde », à l’Université Columbia de New York et depuis, elle voyage et s’installe dans les grandes villes du monde. L’objectif premier est le partage : « Nous, les Africains, nous, les musulmans, nous ne sommes pas seulement des consommateurs, mais des producteurs de valeurs« . Ensuite, l’idée est de lutter contre les clichés de violence et d’intolérance qui circulent autour de cette religion.
S’éduquer à la « Culture de la paix »
Dans une autre pièce du CUM, une exposition présente des figures contemporaines de toute ethnie et de tout continent qui ont consacré leur vie à la paix. Cheikh Khaled Bentounes, Hannah Arendt, Mahatma Gandhi ou encore Maria Montessori, ont tous en commun le partage de valeurs universelles. Leurs citations les plus inspirantes sont regroupées. La militante guatémalienne, prix Nobel de la Paix 1992, Rigoberta Menchu a dit : « La paix n’est pas seulement l’absence de guerre: tant qu’il y aura la pauvreté, le racisme, la discrimination et l’exclusion, nous pourrons difficilement atteindre un monde de paix ».
Cette exposition présente aussi certains principes pédagogiques de l’éducation à la Culture de la Paix : la médiation, comprendre avant de juger, l’économie de la nature ou encore l’éthique. L‘ONG AISA initiatrice et porteuse de la JIVEP fait elle aussi voyager cette exposition. Elle s’est notamment établie dans le Jardin de la Paix, aux Pays-Bas, l’année dernière.