L’emblématique Bellandarium, surplombant la Baie des Anges rouvre ses portes pour accueillir une exposition unique. Pensé pour rendre hommage aux 480 ans du siège de Nice et à Catherine Ségurane, cet événement est le premier d’un programme commémoratif qui s’étend sur l’année 2023.
« Laissez-vous conter la colline du Château ». Des marches et encore des marches, le compte est long. Et enfin, en levant ses yeux : la récompense. Le panorama de Nice admiré, peint, photographié par le monde entier se dresse du haut de la Tour Bellanda. Forte de sa localisation, et de son histoire, cette colline est surtout un lieu d’attachement et de mémoire. L’exposition dédie un espace doté d’un livre d’or aux Niçois qui souhaitent à leur tour raconter leurs histoires ou anecdotes liées à cette colline.
À l’intérieur de cette tour construite au milieu du 19e siècle, le Bellandarium accueille une véritable scénographie. Un outil pédagogique précieux. L’exposition propose au public de voyager à travers sept grandes périodes de l’histoire de Nice. Le visiteur est invité à suivre la frise chronologique qui épouse les courbes du monument. Sous ses voûtes, 52 personnages costumés, réels et fictifs illustrent l’évolution de l’habillement et de l’équipement militaire, qu’il soit offensif ou défensif. Le projet est financé à 85% par l’Union européenne.
Nice, terre de rencontres
« La colline, c’est un peu où tout commence, l’histoire de Nice y est vraiment intimement liée », commence Cécile Verdoni, commissaire d’exposition au service Ville d’art et d’histoire. De l’Antiquité à nos jours, en passant par le beau Moyen-âge niçois et Nice au temps de Louis XIV, le voyage dans le temps est garanti. Et il y a du beau monde, il est possible de croiser Publius Verduccius, Gaetano Rosso dit « la ratteta » ou encore Audebert de Barras. Et puis, au détour d’un virage apparaît la mythique héroïne Catarina Segurana et encore plus loin le couple Coventry.
10 personnages sont inédits. De nouvelles figures féminines s’ajoutent et complètent la partie XXe siècle. Une mise en lumière du développement de la villégiature à Nice par les premiers Anglais. Pour que l’immersion soit réussie, des objet sont exposés et trois films d’animation sont diffusés. Ils mettent l’accent sur trois moments forts : le siège de 1543, les sièges de Louis XIV et l’intervention du tir à canons.
Il était une fois Nice en 1543
Entre juin et septembre 1543, Nice, propriété du duc de Savoie, va subir un assaut franco-ottoman. « C’est un moment essentiel pour l’histoire de la ville », remarque Cécile Verdoni. Cet épisode marquant pour la construction de la mémoire et de l’identité de Nice est associée à la figure de Catherine Ségurane. Héroïne niçoise qui aurait repoussé l’assaut ennemi, le 15 août 1543. Elle reste aujourd’hui encore le symbole de la résistance des Niçois.
Parce que pour s’attacher ou aimer son pays, il est plus facile de connaître son histoire, Christian Estrosi, maire de Nice endosse le rôle de professeur, pour l’occasion, devant des élèves de Terra Amata. « On a eu des épisodes importants ici dans cette forteresse ou au pied du Château », raconte-t-il. Le maire poursuit son récit : « Lorsque l’empereur Charles XV combattait François 1er, le fameux Saint-Suaire qui a recouvert le corps du Christ, était gardé par le duc de Savoie. Et un jour, les Français ont envahi la Savoie. Le duc de Savoie, dans son comté de Nice, va protéger le Saint-Suaire dans la citadelle du Château. » Il y restera pendant 7 ans, au 16eme siècle, avant d’atterrir Turin où un musée lui est consacré.
Informations pratiques
L’inauguration de l’exposition est l’occasion de marquer le début des commémorations de la figure mythique de Catherine Segurane et des 480 ans du siège de Nice. Elle est accessible en empruntant les marches de la montée Lesage, au sein du parc de la colline du Château. Les portes sont ouvertes du mardi au samedi de 9h à 13h et de 14h à 17h. Le tarif d’entrée est à 6,10 euros, gratuit pour les mineurs et des tarifs dégressifs sont proposés.
Des visites guidées ont lieu les mercredis et vendredis d’avril au départ de la terrasse Nietzsche, au dessus de la cascade. Les tickets sont à réserver sur la billetterie en ligne.