Patrick Allemand,premier secrétaire fédéral du Parti Socialiste, après avoir tenu une conférence traitant des relations entre les politiques et les médias, a accepté de répondre aux questions des collégiens.
Nice Première Junior : Que pensez-vous de la relation des citoyens par rapport aux médias ?
Patrick Allemand : Les citoyens ont besoin des médias pour être informé de l’actualité et pour nourrir leur propre réflexion. Ils peuvent le faire soit en regardant les journaux télévisés, soit en achetant la presse écrite, soit maintenant sur les médias web qui permettent de mieux développer les sujets.
NP Junior : Pourquoi, selon vous, les médias sont très importants ?
PA : C’est extrêmement important surtout pour quelqu’un qui fait de la politique car c’est le moyen qui nous permet de porter à la connaissance des citoyens l’action que l’on mène (…).
NP Junior : Qu’est-ce qui intéresse les journalistes ?
PA : C’est une grande énigme. On se pose la question, nous politiques, tous les matins. Ils sont intéressés par les réactions à l’événementiel et moins par des questions de fond, par les problèmes politiques qui nécessiteraient des développements que bien souvent les rédactions ne leur accordent pas en terme d’espace. On a donc souvent une information superficielle mais générale.
NP Junior : Qu’est-ce qui vous intéresse ?
PA : Je suis obligé de jouer le jeu des médias dont je n’ai pas fixé la règle. Je m’adapte. J’essaie avec mon blog d’informer les citoyens intéressés sur ce que fait un élu au quotidien. J’aborde des sujets que l’on ne peut pas traiter par l’intermédiaire de la presse écrite ou audiovisuelle. La télé nous oblige à condenser notre pensée car on a 45 secondes pour faire passer un ou deux messages (…).
NP Junior : Pourquoi les médias ont fait tout ces débats pour le référendum de l’an dernier pour quelque chose d’inutile puisque le non l’a emporté ?
PA : Cela sous-entend que les médias ont tout fait pour faire passer le oui. Je ne le crois pas. Il y a eu des émissions de vulgarisation intéressantes à des heures accessibles par tout le monde. Le citoyen a eu envie d’avoir des informations supplémentaires. Beaucoup de personnes ont lu le traité constitutionnel alors qu’il est indigeste. Il y a eu une grande volonté des citoyens de s’approprier ce débat. Les gens ont ainsi voté en toute connaissance des choses. Ce débat a été exemplaire au niveau du rapport entre le politique et les médias. Ils ont joué le jeu de la démocratie.
NP Junior : Les médias n’ont pas influencé la population ?
PA : Non je ne le crois pas. Les débats ont été pluralistes avec des partisans du oui, du non, des politiques, des constitutionnalistes, des sociologues. Tout le monde y a été associé et c’est ce qui a fait sa richesse.
NP Junior : Quel événement majeur peut créer une crise politique ?
PA : Il y a une crise politique lorsque les citoyens ne vont plus voter et que l’abstention monte. C’est une défiance entre eux et les politiques. Si vous n’allez pas voter, c’est que vous considérez que cela ne sert à rien. Pour le référendum, on a eu une formidable participation avec pratiquement 80% comme pour les cantonales et régionales. Les gens retournent aux urnes depuis 2 ou 3 ans. C’est très positif pour la démocratie. L’abstention est négative.
NP Junior : Sur l’affaire Clearstream, si les accusations étaient vraies, est-ce que la crise politique serait pire ?
PA : On est au fond de ce qu’on peut faire. Difficile de faire pire. Ce n’est pas cela la politique (…). Depuis huit ou dix jours, cette affaire est à la Une. Cela va continuer quelques temps car on est entré dans un processus qui fait penser à Voici ou Gala. On se retrouve fans le fait divers politique. On a tendance actuellement à le valoriser dans les médias au détriment de l’engagement et de l’action politique.
NP Junior : Parlez nous de votre blog et des choix de sujets.
PA : Sur un blog, on a les statistiques des gens qui visitent et qui réagissent. On comprend mieux les patrons de presse qui voient ce qui intéressent les lecteurs. Ensuite, soit on obéit à une logique de marché pour vendre, soit à une logique politique, ce qui est mon cas (…) avec des articles de fond.
NP Junior : Que pensez-vous du nouveau format de Nice-Matin ?
PA : Je m’y adapte comme tout le monde. Une étude de marché a dit qu’il allait marcher car c’est un format plus pratique (…).
Laurent Mauron, journaliste au Parisien explique son métier aux jeunes collégiens : NP Junior : Quel est le parcours pour devenir journaliste ? Laurent Mauron : J’ai fait une école de journalisme à l’IUT de Bordeaux. Les écoles aident le plus à devenir journaliste car elles permettent de faire des stages dans les journaux et de pouvoir y travailler plus facilement. C’est un métier difficile et il faut être passionné pour l’exercer. NP Junior : Quelle est l’évolution d’un journaliste ? Quelle est l’évolution idéale ? LM : Il n’y a pas d’évolution idéale. Il faut d’abord parler des sujets qui nous passionnent. Ensuite, il y a d’autres métiers dans le journalisme comme les photographes, ceux qui font le montage des journaux et qui ne vont pas sur le terrain. On peut donc aller vers différents métiers du traitement du sujet à celui qui choisit les sujets et encadre ceux qui partent en reportage. NP Junior : Quels sont sujets ? LM : Ils sont divers. On peut être journaliste spécialisé, sportif en couvrant le football, de cinéma, politique, ou tout à la fois en faisant du local. NP Junior : Lesquels préférez-vous ? LM : Je préfère l’économie car j’ai une formation d’économie et les sujets de société. Mais je fais de tout. Je suis un journaliste local. Je couvre tous les sujets du département de l’Oise. NP Junior : Est-ce qu’on travaille vraiment dans des catégories spéciales ? LM : Des journalistes s’occupent de rubriques. Certains journalistes dans leur vie ne vont traiter que du football, ou que de la politique en suivant qu’un seul parti. En général, on change car on ne peut pas faire tout le temps la même chose. J’ai un ami qui travaille dans un magazine de camping-car. Depuis quinze ans, il essaie des campings cars. Il y a autant de journaux que de sujets. NP Junior : Comment obtient-on une interview quand on est en concurrence avec un autre confrère ? LM : Un journaliste a son réseau relationnel. Il connaît beaucoup de gens. Il ne faut pas être timide, savoir téléphoner, ouvrir les portes qui sont fermées et passer par la fenêtre si celle-ci reste close. Il faut savoir chercher l’information et la vérifier en ne se contentant pas d’une seule source. NP Junior : Quelle est la qualité première des journalistes ? LM : Être très réactifs et sentir l’information. Il faut anticiper l’info et se demander chaque matin : qu’est-ce qu’il y a de nouveau aujourd’hui ? C’est très important de raccrocher les sujets à l’actualité. NP Junior : Pourquoi les journalistes lancent des rumeurs parfois fausses ? LM : Si les journalistes recoupent bien les infos, une rumeur ne peut pas tenir la route. Si une rumeur est colportée, sans être vérifiée, c’est qu’il y a un dysfonctionnement. Sur une affaire judiciaire, les infos sont protégées par le secret d’instruction. Quand on traite un sujet de la sorte, en théorie personne ne doit parler ni la police, ni les avocats. C’est au journaliste de trouver l’information. On travaille alors à la limite du secret de l’instruction.
Patrick Mottard, leader de Nice Plurielle, se confie dans une interview tout sourire. NP Junior : Que pensez-vous de cette journée ? Patrick Mottard : Je n’en pense que du bien. Je suis un élu mais aussi un professeur et je regrette toujours de voir mes étudiants insuffisamment intéressés par l’actualité, la presse. Ils ont bien sûr beaucoup de cours à réviser et des examens à préparer mais la curiosité sur le monde est quelque chose d’important. NP Junior : Quel journal lisez-vous en premier ? PM : Dois-je répondre la vérité ou pas la vérité ? NP Junior : La vérité… PM : Le premier journal que je lis dans la journée c’est L’Equipe. Mais il ne faut pas trop le dire. Le premier journal que je lis est donc Le Monde ! C’est cela qu’il faut dire (Rires). En fait, j’achète quatre journaux : Nice Matin, Le Monde, Libération et L’Equipe. Je les lis dans la journée. NP Junior : Si je vous dis « premier » ou « première » a quoi pensez-vous ? PM : Question habile ! Je pense à Nice Première évidemment. C’est un très bon journal que je suis régulièrement. On parle de moi une rubrique sur deux et comme je suis prétentieux j’en profite. NP Junior : est-ce que cela serait intéressant de créer un journal web ou papier dans les écoles ? PM : Ce serait une bonne jonction entre l’intérêt que vous avez sur l’actualité et sur les ordinateurs. Si un jour quelqu’un avait cette idée, elle serait formidable. NP Junior : Et pour une radio dans les écoles ? PM : La radio est un média exigeant. Il faut s’y coller mais avec un esprit professionnel car une radio ne se laisse pas en jachère. On doit l’alimenter sans arrêt. Mais c’est une super idée. NP Junior : Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir une femme avec des responsabilités politiques ? PM : C’est extrêmement agréable. J’ai moi-même des responsabilités donc cela permet d’échanger, de se conseiller. Pendant des années, elle n’avait pas de responsabilités moi oui et elle m’aidait beaucoup. C’est moins le cas maintenant mais c’est très bien. On progresse à deux. Retrouvez l’interview en format audio :
Patrick Allemand : Interview Patrick Allemand
Laurent Mauron : Interview de Laurent Mauron
Patrick Mottard : Interview de Patrick Mottard
Laurent Mauron, journaliste au Parisien explique son métier aux jeunes collégiens : NP Junior : Quel est le parcours pour devenir journaliste ? Laurent Mauron : J’ai fait une école de journalisme à l’IUT de Bordeaux. Les écoles aident le plus à devenir journaliste car elles permettent de faire des stages dans les journaux et de pouvoir y travailler plus facilement. C’est un métier difficile et il faut être passionné pour l’exercer. NP Junior : Quelle est l’évolution d’un journaliste ? Quelle est l’évolution idéale ? LM : Il n’y a pas d’évolution idéale. Il faut d’abord parler des sujets qui nous passionnent. Ensuite, il y a d’autres métiers dans le journalisme comme les photographes, ceux qui font le montage des journaux et qui ne vont pas sur le terrain. On peut donc aller vers différents métiers du traitement du sujet à celui qui choisit les sujets et encadre ceux qui partent en reportage. NP Junior : Quels sont sujets ? LM : Ils sont divers. On peut être journaliste spécialisé, sportif en couvrant le football, de cinéma, politique, ou tout à la fois en faisant du local. NP Junior : Lesquels préférez-vous ? LM : Je préfère l’économie car j’ai une formation d’économie et les sujets de société. Mais je fais de tout. Je suis un journaliste local. Je couvre tous les sujets du département de l’Oise. NP Junior : Est-ce qu’on travaille vraiment dans des catégories spéciales ? LM : Des journalistes s’occupent de rubriques. Certains journalistes dans leur vie ne vont traiter que du football, ou que de la politique en suivant qu’un seul parti. En général, on change car on ne peut pas faire tout le temps la même chose. J’ai un ami qui travaille dans un magazine de camping-car. Depuis quinze ans, il essaie des campings cars. Il y a autant de journaux que de sujets. NP Junior : Comment obtient-on une interview quand on est en concurrence avec un autre confrère ? LM : Un journaliste a son réseau relationnel. Il connaît beaucoup de gens. Il ne faut pas être timide, savoir téléphoner, ouvrir les portes qui sont fermées et passer par la fenêtre si celle-ci reste close. Il faut savoir chercher l’information et la vérifier en ne se contentant pas d’une seule source. NP Junior : Quelle est la qualité première des journalistes ? LM : Être très réactifs et sentir l’information. Il faut anticiper l’info et se demander chaque matin : qu’est-ce qu’il y a de nouveau aujourd’hui ? C’est très important de raccrocher les sujets à l’actualité. NP Junior : Pourquoi les journalistes lancent des rumeurs parfois fausses ? LM : Si les journalistes recoupent bien les infos, une rumeur ne peut pas tenir la route. Si une rumeur est colportée, sans être vérifiée, c’est qu’il y a un dysfonctionnement. Sur une affaire judiciaire, les infos sont protégées par le secret d’instruction. Quand on traite un sujet de la sorte, en théorie personne ne doit parler ni la police, ni les avocats. C’est au journaliste de trouver l’information. On travaille alors à la limite du secret de l’instruction.
Patrick Mottard, leader de Nice Plurielle, se confie dans une interview tout sourire. NP Junior : Que pensez-vous de cette journée ? Patrick Mottard : Je n’en pense que du bien. Je suis un élu mais aussi un professeur et je regrette toujours de voir mes étudiants insuffisamment intéressés par l’actualité, la presse. Ils ont bien sûr beaucoup de cours à réviser et des examens à préparer mais la curiosité sur le monde est quelque chose d’important. NP Junior : Quel journal lisez-vous en premier ? PM : Dois-je répondre la vérité ou pas la vérité ? NP Junior : La vérité… PM : Le premier journal que je lis dans la journée c’est L’Equipe. Mais il ne faut pas trop le dire. Le premier journal que je lis est donc Le Monde ! C’est cela qu’il faut dire (Rires). En fait, j’achète quatre journaux : Nice Matin, Le Monde, Libération et L’Equipe. Je les lis dans la journée. NP Junior : Si je vous dis « premier » ou « première » a quoi pensez-vous ? PM : Question habile ! Je pense à Nice Première évidemment. C’est un très bon journal que je suis régulièrement. On parle de moi une rubrique sur deux et comme je suis prétentieux j’en profite. NP Junior : est-ce que cela serait intéressant de créer un journal web ou papier dans les écoles ? PM : Ce serait une bonne jonction entre l’intérêt que vous avez sur l’actualité et sur les ordinateurs. Si un jour quelqu’un avait cette idée, elle serait formidable. NP Junior : Et pour une radio dans les écoles ? PM : La radio est un média exigeant. Il faut s’y coller mais avec un esprit professionnel car une radio ne se laisse pas en jachère. On doit l’alimenter sans arrêt. Mais c’est une super idée. NP Junior : Qu’est-ce que cela vous fait d’avoir une femme avec des responsabilités politiques ? PM : C’est extrêmement agréable. J’ai moi-même des responsabilités donc cela permet d’échanger, de se conseiller. Pendant des années, elle n’avait pas de responsabilités moi oui et elle m’aidait beaucoup. C’est moins le cas maintenant mais c’est très bien. On progresse à deux. Retrouvez l’interview en format audio :
Patrick Allemand : Interview Patrick Allemand
Laurent Mauron : Interview de Laurent Mauron
Patrick Mottard : Interview de Patrick Mottard