« L’arrivée du tramway va améliorer la qualité de vie et renforcer l’attractivité de ce quartier vivant. Tout en respectant l’identité des espaces traversés, le tramway accordera une large place aux piétons et améliorera le rayonnement de ce secteur commerçant » Voici, ce qu’annonçait la mairie il y a 4 ans pour l’avenue de la République, aujourd’hui, six mois après le début d’exploitation de la ligne 1, Nice Premium est parti à la rencontre de quatre commerçants représentant le quartier pour savoir s’il y a eu « un effet tramway ».
Pour Gabrielle et Julien vendeurs à la maroquinerie Bemon, présente dans le quartier depuis 30 ans : « le tramway n’a pas vraiment apporté de changements, il a généré certes beaucoup de passages mais rien d’extraordinaire, les gens y préfèrent les gros complexes comme Cap 3000.
Emile du bar Le Pressoir, lui, n’y voit aucun impact positif, « les gens sont de passage, oui mais que dans le tramway », son commerce est aujourd’hui en déficit, il se dit prêt à fermer si la situation ne s’améliore pas dans les mois à venir. Pour cela tous se mettent d’accord sur le fait qu’il faut créer un espace de stationnement gratuit, « les gens tournent pendant une heure en voiture puis désespérés, s’en vont ». Pour Gabrielle « il serait temps que la municipalité arrête avec les places payantes qui sont hors de prix » mais c’est aussi « la mentalité des niçois » qu’ils remettent en cause, « les gens ont du mal à s’habituer, ils leur faut du temps pour reprendre leurs marques, les travaux ont tout chamboulé, nos clients se sont rabattus vers le coeur de Nice: l’avenue Jean Médecin et ses alentours. »
Pour Cyril, responsable du restaurant rapide Mezzo di Pasta, il faudrait qu’une grande enseigne s’y installe, « le quartier n’est pas très attrayant, on a construit des places mais il ne s’y passe rien, pas d’animations, même pas une vieille qui vienne donner à manger aux pigeons ! », selon lui une rénovation complète des façades du quartier serait même souhaitable. Quant à Alexandre Gasiglia de l’armurerie du même nom, après avoir vécu pendant trois ans en plein coeur de son « Beyrouth », il a choisi pour combler le manque de chiffre d’affaire de se développer en ligne avec l’ouverture d’un site de vente d’armes par correspondance.
Enfin, chacun note un seul point positif, le tramway a apporté une meilleure visibilité de leurs commerces, et tous espèrent que d’ici quelques mois les niçois vont se diriger plus nombreux vers cette belle avenue, lui donnant un souffle nouveau.
Quand la République rêve de redevenir une Avenue niçoise !