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22 novembre 2024

Nice: Un Conseil Municipal riche en polémiques et varié en arguments

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Au marathon du Conseil Municipal, on est désormais habitués. Mais, cette séance pré-estivale a pris rapidement l’allure d’une réunion de co-propriété, dans les pires moments, ou d’un déjeuner-débat, dans les meilleurs, pour en arriver quelquefois à des dérives du genre kermesse politique.


cm-9.jpg 122 délibérations à illustrer, débattre et voter, parfois dans un certain capharnaüm, de voix pour et de voix contre, d’abstentions, de non participations… Et, en prime, trois vœux dantesques: Pour l’élimination des pics d’ozone, pour l’inversion de la réforme territoriale avec le maintien des conseils généraux et l’élimination des régions (!) et, enfin, pour la remise en fonction de la ligne ferroviaire Nice-Cuneo-Turin (!!!)

Pour mémoire, la première n’a pas été approuvée et le débat a fait ressortir que la pollution n’est pas seulement le fait de l’ozone. Les deux autres, par contre, ont eu la majorité nécessaire, mais pour en faire quoi ? De purs exercices de perte de temps pour parfois pas grand chose. Ha, la fantaisie au pouvoir…

Heureusement que le maire de Nice s’était levé du bon pied et qu’il a géré les travaux, et l’hémicycle, en moderator curiae , exerçant avec la juste sévérité pour éviter que les élèves ne mettent les pieds sur le banc d’école et distribuant , avec oecuménisme, quelques « pateravegloria » aux plus récalcitrants.

Bon, essayons de procéder par ordre.

D’abord, l’éclatement du groupe FN/RBM : On en a déjà parlé et rien de nouveau ne s’est produit : Les dissidents ont été expulsés du parti (FN) et du mouvement (RBM). Les légitimes représentants des instances nationales sont Marie-Chrisitne Arnautu et Marc-André Domergue. Le groupe présidé par Guillaume Aral n’a pas, à ce jour, de légitimité pour représenter le RBM…mais, en politique, « ne jamais dire jamais ». Les rapports entre les deux groupes sont civils, il n’y a pas matière de polémiques inutiles.

Élection des délégués du CM en vue de l’élection municipale : Les 392 délégués ont été ainsi reparti par groupe politique : 287 Nice Ensemble (UMP/UDI) , 34 Un autre avenir pour Nice (PS/EELV) , 28 Nice Bleu Marine (Dissidents frontistes); 22 Mon Parti c’est Nice (Olivier Bettati), 11 FN/Rassemblement Bleu Marine

Démission d’Alain Philipp qui a intégré les Services administratifs de la Ville/Métropole: En bref, l’ancien adjoint à l’urbanisme continue son travail avec une autre casquette. Ses délégations ont été reparties entre Philippe Pradal (Travaux publics) et Madame Gilletta. José Cobos est élu adjoint en charge de l’événementiel sportif.

Démission d’Anne Bocquet, Directrice des Services de la Ville et de la Métropole et son remplacement par le préfet Drevet : Pas même une dernière apparition pour se congédier des élus ? Christian Estrosi a annoncé officiellement une nouvelle organisation, plus simplifiée, comme il en est la mode par les temps qui courent.

Constitution d’une commission de contrôle des marchés publics ouverte aux membre de l’opposition. C’est plutôt une bonne chose en ces temps où les comportements individuels et collectifs ne sont parfois pas toujours à la hauteur de la tâche.

Exercice 2013: Comptes administratifs et définition du volume de l’endettement de la Ville : En allant outre quelques dissertations techniques et renonçant à une libre interprétation des chiffres, on peut considérer que il est fixé à 523 millions d’euros avec un niveau de désendettement égal à 8,25 années. Puis, il y a l’endettement de la Métropole qui est une autre entité juridique. La Cour Régionale des comptes met la barre à 15 ans pour déterminer une situation d’alerte.

Notre opinion est simple et exprimée plusieurs fois : Ce qui compte n’est pas le volume de la dette, ni son positionnement par rapport au standard des 15 années qui est sans signification scientifique, ni empirique, mais la capacité de remboursement en dégageant les ressources nécessaires pour assurer le service de la dette. Même si cela peut paraître un paradoxe, en ces temps de taux très favorables (2,39% en moyenne), il faudrait s’endetter encore plus, soit pour intensifier les investissements, soit pour augmenter la trésorerie.

Ligne 2 en souterrain : Encore des polémiques de la part des oppositions. Erreur conceptuel du maire de Nice qui estime que l’élection du 30 mars a été aussi un referendum pour les modalités de construction de la ligne 2. Il n’a pas eu la majorité requise par un référendum même si les citoyens l’ont élu avec une large majorité. Les deux choses sont séparées, il n’y a pas lieu de les confondre de manière artificielle. De toute façon, le chantier est lancé…

Conseils de quartiers : La politique de proximité passe par ces organismes. 9 conseils seront, à la fois, élus et nommés (40 personnes organisées en divers collèges avec une opposition présente). Les neuf territoires sont la copie des cantons de la collectivité départementale : Démocratie participative ou outils pour la campagne électorales des futurs candidats ? Proximité avec les citoyens et leur instances ou proximité avec les potentiels électeurs ?

Côte d’Azur Habitat : Le bailleur social de la ville et de la Métropole : contestation des élus frontistes envers Dominique Estrosi-Sassone qui en est la présidente: motif, la suspicion d’une gestion peu transparente dans l’attribution des logements. On sait que Dominique Estrosi Sassone ne se laisse pas faire, la suite est facile à imaginer. Les plaquages savent aussi être sévères dans une séance du conseil…

Constitution d’une commission des services publics locaux et de contrôle financier : Ouverte à l’opposition. Pas de situation critique envers les emprunts dit toxiques (qui en vérité ne le sont pas, sauf si…). Discussions inutiles par manque de compétence technique de la part des intervenants. certains avait des difficultés à se faire comprendre, pourtant ils avaient parfois raison !

Tarification des musées : Fin de la gratuité pour les touristes et non-résidents. Rien de très grave, tout le monde a besoin d’argent et le récupère où il peut. Plus curieuses les motivations : Les niçois paient déjà les taxes locales. Et alors, les touristes dépensent et font du bien tourner le commerce. Est-ce une raison suffisante pour les plumer ?

Lutte contre le tabagisme: Une troisième plage (Sainte-Hélène) s’ajoute à celle du Centenaire et de Lenval. C’est plutôt une bonne chose, fumer n’est plus au goût du jour même si beaucoup sont toujours des « tabagistes » invétérés. Mais, l’essentiel est qu’il ne nuisent pas aux autres.

Aide aux taxis : via une réduction des taxes municipales .Oui, ils sont soumis à rude concurrence par les chauffeurs illégitimes et surtout par les véhicules UBER. La leur, est une bataille d’arrière-garde contre les technologies qui changeront le métier. Mais, pourquoi ne pas voir aussi les réalités en face ? Et y mettre du sien: une course de 30 euros de l’aéroport au centre-ville, un trajet de 10 à 15 minutes maximum, c’est plus une dime qu’un tarif, non ?

Création d’un musée de la mémoire niçoise : Tous d’accord pour la mise en valeur du patrimoine de cette ville à forte identité par un projet vaste et ambitieux. Suspicion tout de même de l’opposition pour l’orientation de maire de Nice a en faire une occasion de communication. Ho Niçois, qui mal y pense…

Rythmes scolaires : On passe de l’opposition politique, qui n’a servi à rien, à l’assignation en justice pour vice de forme. Entre temps, la Ville organisera ou ré-organisera les activités périscolaires. Empoignade sévère entre Lauriano Azinheirinha et Dominique Boy-Mottard, mais tout est rentré dans l’ordre comme il se doit entre une dame et un gentleman.

Après tout ça, les vacances auront été des plus méritées et le prochain rendez-vous donné à la rentrée que l’on imagine déjà très… studieuse !

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