Petit bain de foule de l’ancien Président de la République Nicolas Sarkozy en tournée dans les départements PACA pour la promotion de son opus « La France pour la vie » (quelle modestie !) et au passage faire un peu de promotion en vue de la future campagne interne pour la primaire de droite.
L’occasion aussi pour adouber la candidate des LR Marine Brenier qui se présente à l’élection législative partielle (22 et 29 mai) pour la 5ème circonscription des Alpes-Maritimes où le siège est vacant suite à la démission forcée pour cumul de mandats de Christian Estrosi après son élection à Président du Conseil régional PACA.
La jeune femme politique (29 ans mais déjà conseillère municipale, métropolitaine, départementale et présidente des Jeunes LR des Alpes-Maritimes et National) se veut porteuse de la « jeunesse des idées » et interprète d’une ligne réformatrice affirmée et propagé par son mentor et « parrain », Christian Estrosi. Elle part largement favorite dans le duel qui l’opposera au représentant du FN, Michel Brutti alors que les partis de gauche n’ont pas encore fait connaître leur ou leurs candidat(s) qui, en tout état de cause, ne pèsera pas bien lourd.
Sous un beau soleil et dans le cadre apaisant du Jardin Albert 1er, Nicolas Sarkozy s’est plié au marathon des dédicaces de son opus à un public de fidèles admirateurs. Un millier de personnes (pour la plupart des seniors) ont longuement attendu que leur paladin termine sa tâche pour écouter ses propos.
Introduit par le binôme Eric Ciotti (Secrétaire départemental de LR) et Christian Estrosi (Président départemental), le futur candidat à la présidentielle a déroulé son argumentaire préféré : la France est dans un état grave, le président Hollande en est le premier responsable, il faut reprendre les choses en main et créer un triple choc : d’ordre fiscal, d’autorité et de politique internationale.
Le président des Républicains qui veut « lever l’immense armée de tous ceux qui veulent l’alternance en 2017 » a mis en garde son propre camp contre les risques de la division.
Tous unis oui, mais derrière qui ? La partition est claire (à droite toute), le chef est prêt… Il faudra juste lui donner la baguette du directeur. D’ailleurs, il l’a lui-même annoncé, au mois de juin, il présentera un programme complet. Lequel ? Celui du parti ou plutôt le sien ? Musique mélodieuse pour cette assemblée de « français blancs » acquis à la cause !
De plus, les Alpes-maritimes n’ont jamais trahi Nicolas Sarkozy en lui apportant le score le plus élevé en France en 2007 et 2012. Et Nicolas Sarkozy l’a reconnu dans son discours en ajoutant: « en politique, il y a les fidèles et ceux qui ne le sont pas. Moi, j’aime les fidèles ». Il aurait pu ajouter (mais en fait c’était implicite)… surtout s’ils sont à mes ordres !
Des paroles pour des oreilles attentives, bien entendues par les deux cadors locaux qui lui ont confirmés de manière explicite leur soutien (et voix ?) pour la primaire de cet automne qui s’annonce comme une belle bataille rangée contre un escadron de concurrent(e)s.
Eric Ciotti sera un lieutenant parfaitement en phase avec la ligne droitière de Nicolas Sarkozy qui est aussi la sienne, comme il a bien voulu le répéter dans son allocution.
Christian Estrosi, qui avait annoncé son soutien à celui qui aurait eu « ses » idées, est rentré dans le rang et son « vive Nicolas Sarkozy en 2017 » à la fin de son discours, signifiait bien la fin de la récréation.
Finalement, Nicolas Sarkozy n’a pas changé, la soupe est toujours la même et elle ne nous empêche pas de penser que la droite mériterait bien mieux d’un remake.