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21 novembre 2024

Noam Yaron va nager 180 kilomètres pour la planète

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Noam Yaron, un Suisse connu pour ses défis aquatiques, s’apprête à relever un nouveau challenge : traverser 180 kilomètres en Méditerranée, de Calvi à Monaco, sans sortir de l’eau, pour sensibiliser à la protection des océans.

Noam Yaron, un jeune homme de 27 ans originaire de Morges, en Suisse, n’est pas un athlète comme les autres. Ce passionné de défis extrêmes a déjà conquis les eaux des lacs suisses, en établissant même certains records. Pourtant, ce sont dans les eaux de la Méditerranée qu’il s’apprête à relever son prochain défi. En effet, cet été, Noam Yaron tentera de nager 180 kilomètres sans interruption, de Calvi à Monaco, sans jamais sortir de l’eau pendant trois jours et trois nuits. Ce n’est pas seulement un exploit sportif. Pour lui, il s’agit aussi de sensibiliser le monde à l’urgence de protéger les mers et océans, notamment la Méditerranée – la mer la plus polluée en microplastiques – menacée par la pollution et le changement climatique.

Pourquoi avoir choisi la Méditerranée pour ce défi ?

La Méditerranée est l’une des mers les plus polluées au monde. C’est un endroit symbolique. Elle est aussi reliée au Léman par le Rhône, ce qui fait le lien avec mon premier défi. Une étude de 2018 a montré que le Léman est aussi pollué que la Méditerranée en microplastiques. Traverser l’aire marine protégée Pelagos, c’est montrer l’urgence d’agir.

En quoi consiste exactement ce défi ?

Je vais nager 180 kilomètres entre Calvi et Monaco. L’objectif est de rester trois jours et trois nuits dans l’eau, sans en sortir. Ce sera la plus longue nage au monde, et en combinaison. Mais au-delà du record, c’est une campagne de sensibilisation. On veut que les gens, les entreprises, et les politiques prennent conscience de l’importance de protéger la zone des Pelagos. Par exemple, nous souhaitons réduire la vitesse des bateaux cargos pour éviter les collisions mortelles avec les cétacés.

Comment vous préparez-vous à un tel exploit ?

La préparation a commencé il y a huit mois. Mais mes trois précédents défis m’ont vraiment préparé. Mentalement, l’hypnose m’aide également beaucoup. Cela permet de récupérer pendant l’effort en endormant une partie du cerveau.

Quels sont les principaux risques pour vous ?

Le manque de sommeil est le premier risque. En trois jours et trois nuits, dormir sera difficile, d’où l’hypnose qui m’aidera à récupérer. La nutrition est aussi un défi. Le sel peut déshydrater les muqueuses, rendant difficile la respiration ou l’alimentation. C’est un défi très technique.

Allez-vous avoir un soutien logistique sur le parcours ?

J’aurai un bateau pour mes ravitaillements mais je n’aurai pas le droit de monter à bord. Un autre bateau sera utilisé pour des recherches scientifiques. On analysera l’eau tout au long du parcours pour mieux connaître la biodiversité. On espère peut-être découvrir de nouvelles espèces ou observer celles qui ont disparues.

Est-ce que le public peut s’impliquer dans le projet ?

Nous avons mis en place un système pour que les gens puissent symboliquement préserver des mètres cubes sur mon parcours. Pour 5 €, ils deviennent co-détenteurs du record. Les fonds collectés financeront des projets de conservation en Méditerranée. Nous voulons fédérer et sensibiliser. Les projets seront soumis par le grand public, présélectionnés par des experts, puis votés par les contributeurs.

Avez-vous remarqué un changement d’attitude envers l’environnement ?

Oui, il y a une prise de conscience croissante. De plus en plus de gens s’intéressent à l’environnement, mais il y a encore trop de désinformation. Nous avons lancé le Water Lover Challenge, une action où les gens collectent des mégots pour battre un record mondial. Cela montre que les gens veulent agir.

Quel héritage souhaitez-vous laisser, à la fois, en tant que défenseur de l’environnement et en tant que sportif ?

Je veux prouver que le sport peut servir l’environnement. Aujourd’hui, il est insensé de faire voyager des athlètes autour du monde, tous les mois. Nous devons minimiser nos émissions de carbone. En tant que défenseur de la nature, je veux changer les choses. Pouvoir influencer une loi serait pour moi, Noam Yaron, sportif suisse, un aboutissement.

Avez-vous déjà pensé à abandonner ?

Oui, organiser ce projet n’a pas été facile. C’est la première fois que je quitte la Suisse et que je fais face à des grandes organisations internationales. Aussi, vivre un mois à Monaco, loin de ma famille, a été difficile. Nous avons rencontré des obstacles, mais mon équipe et moi n’avons jamais abandonné.

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