Nos mères, nos daronnes : un hommage vibrant aux héroïnes de l’ombre

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©Alessandro Legros

Samedi 12 avril 2025, la salle de L’Artistique à Nice s’est emplie d’émotion et de récits bouleversants lors de la projection du documentaire Nos mères, nos daronnes, réalisé par Bouchera Azzouz. À travers les trajectoires de quatre femmes, ce film rend hommage à celles qui, dans l’ombre, ont façonné notre société par leur résilience et leur soif de liberté.

Ces « daronnes », selon le terme populaire qui désigne les mères mais aussi les piliers familiaux, incarnent le féminisme populaire. Loin des grandes tribunes, elles ont mené leur combat à travers leur quotidien, en silence parfois, mais toujours avec détermination. Le documentaire retrace leurs luttes contre l’oppression, leur volonté de s’émanciper à travers l’art, la peinture ou le cinéma, et les chemins sinueux qu’elles ont empruntés pour s’affranchir des normes patriarcales.

L’une d’elles a fui le foyer familial en secret. Une autre a cru que le mariage lui ouvrirait la voie vers la liberté, avant de découvrir d’autres chaînes. Chacune raconte un passé où la femme devait se taire, s’effacer. Pourtant, elles ont levé la tête, affirmé leur droit d’exister autrement, devenant malgré elles des modèles.

Une rencontre, des témoignages

La projection fut suivie d’un échange intense avec le public, en présence de la sous-préfète, de Maty Djouf et de l’une des quatre protagonistes du documentaire. Les spectateurs, visiblement touchés, ont pris la parole pour poser des questions, livrer des témoignages personnels, et dire combien ce film les avait « représentés » et « concernés« .

Cette initiative ne se contente pas de montrer : elle cherche à éveiller les consciences. Elle rappelle que l’égalité n’est pas acquise et que la mémoire des combats passés est essentielle pour construire l’avenir.

L’émancipation au goutte-à-goutte

Nos mères, nos daronnes souligne que l’émancipation peut être lente, parfois invisible, mais qu’elle laisse des traces indélébiles. À travers des gestes simples, des choix courageux, ces femmes ont bousculé les traditions, gagné en indépendance et changé, à leur manière, la République.

« Les femmes sont les architectes invisibles de notre société », affirme le film. Et ce samedi, à Nice, leurs voix ont enfin été entendues.