Alors que les valeurs fondamentales de l’Union sont menacées, la fête de l’Europe était l’occasion pour les réaffirmer et défendre l’idée d’une intégration plus profonde. Ses valeurs fondamentales sont sous la menace des nationalismes, de la xénophobie, du repli sur soi.
Notre Europe, la plus formidable construction politique de l’histoire moderne, ne peut se résoudre à voir son modèle démocratique, économique, social, culturel, environnemental remis en cause par l’inertie et la défiance des gouvernements nationaux face aux défis posés par la crise économique d’abord, puis par la question des réfugiés, et enfin par le terrorisme.
A chaque fois, il est apparu clairement que l’absence de coopération et de coordination entre les gouvernements européens a amplifié les problèmes.
Sans doute est-il venu le temps que nous, citoyens européens, fassions entendre notre voix, notre volonté d’une unité et solidarité toujours plus grandes et d’une union politique plus profonde.
L’Europe n’est pas la cause de nos problèmes, elle en est la solution. Trop longtemps, notre destin est resté dans les mains des dirigeants nationaux et d’institutions communautaires désormais en partie discréditées.
Jadis symbole de paix, d’ouverture et de solidarité, l’Europe est devenue synonyme de repli, de rejet, d’égoïsme. Et les Européens ont de plus en plus de mal à se reconnaître en elle.
Nous ne voulons pas nous résoudre à l’impuissance, à la crise de confiance, aux doutes et aux peurs, aux images des réfugiés qui meurent à nos frontières par manque de solidarité entre les Etats membres et parce que nos dirigeants n’ont pas le courage de faire ce qui est juste.
Il nous apparaît urgent de dépasser le cadre strictement national et de construire un socle politique véritablement européen qui puisse affronter les défis de la mondialisation, de la modernité et d’une démocratie rénovée à travers, entre autres, l’élection directe des dirigeants de l’Union.
Notre sentiment d’appartenir à un peuple européen, à une communauté de valeurs, se heurte trop souvent à l’incapacité de traduire politiquement cette aspiration. C’est pourquoi nous souhaitons que le 9 mai devienne une véritable journée de l’Europe des citoyens, qu’elle soit l’occasion de lancer un message aux dirigeants de l’Union :
L’Europe est notre pays, il ne peut y avoir d’avenir sans une union politique et la construction d’un noyau dur autour d’un Etat uni européen. Nous y sommes prêts.
Pour commencer, montrons notre attachement à une communauté solidaire, unie, démocratique et ouverte. “Sans rêver d’une Europe meilleure, nous ne construirons jamais une Europe meilleure” avertissait Václav Havel.
Manifestons notre désir d’une Europe meilleure, l’exigence d’un sursaut.
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