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4 novembre 2024

« Nous n’avons pas travaillé toute une vie pour recevoir la mendicité ! », grondent les retraités dans la rue à Nice

Suite à l’appel national de l’intersyndical, les retraités se sont réunis à Nice pour revendiquer le droit à une retraite décente. Les manifestants demandent une augmentation urgente des pensions de retraite pour faire face à l’inflation.

« Les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, cette société-là, on n’en veut pas » entonne le cortège de manifestants à La Libération. Nombreux lors de chacune des quatorze manifestations contre la réforme des retraites, ce 15 juin, les retraités sont descendus dans la rue pour plaider leur cause. Le groupe des 9 syndicats (1) avait appelé, une semaine après la 14e journée de mobilisation contre la réforme des retraites, à un rassemblement, ce jeudi, 10h, Place De Gaulle, à Nice.

L’inflation frappe de plein fouet les ménages français, et eux ici, ils souffrent. Leur pouvoir d’achat se délite face à l’augmentation du coût de la vie, et leur pension ne suit pas. « On perd en moyenne 300 euros par an », clame Odile Clemente, retraitée depuis 11 ans, syndiquée à la FSU. Pour lutter contre la paupérisation des séniors, ils appellent le gouvernement à agir vite. Alors, pancartes, drapeaux et convictions sont de sortie. Nos aînés donnent de la voix pour faire entendre leur demande.

« Nous sommes tous dans la rue en France pour exiger une revalorisation immédiate d’au moins 10% aussi bien sur les retraites de base que complémentaires. » En janvier dernier, le gouvernement leur a accordé une hausse de 0,8%. Avant ça, une revalorisation de 4% a eu lieu, de façon exceptionnelle, en juillet 2022.

Le gouvernement Macron, cible des colères

« Nous sommes ici pour faire savoir que les retraités sont très mécontents et ils ont des raisons de l’être. » La secrétaire générale des retraités CGT des Alpes-Maritimes, prend le micro, surplombant la petite centaine de manifestants, du haut des marches de la Gare du Sud. « Nous n’avons pas travaillé toute une vie pour recevoir la mendicité ! », s’exclame Marlène Ellena, face à des mesures qu’elles trouvent insuffisantes. Les « petits chèques d’un côté et les primes de l’autre » qu’elles dénoncent s’apparentent, pour elle, à du « mépris de classe » par « un banquier qui nous gouverne ».

La colère contre le gouvernement d’Emmanuel Macron, « le pire Président de l’histoire de France » ne désemplit pas. Alexandre Latruffe, secrétaire générale de l’union locale CGT de Nice a encore en travers de la gorge une « réforme des retraites scélérate » et les onze 49.3 successifs qui pour lui n’ont pas le goût de la démocratie. « Il s’est assis sur la Ve République », lâche-t-il amèrement. Exaspéré, mais pas résigné, il poursuit : « On demande la revalorisation des pensions de retraite, qu’elles soient indexées sur l’inflation, comme les salaires. »

« Celui qui ne combat pas a déjà perdu »

Odile Clemente, 68 ans, institutrice à la retraite se sent invisibilisée, c’est aussi pour sa place dans la société qu’elle se bat, avec en tête, la citation de Bertolt Brecht : « Celui qui combat peut perdre, mais celui qui ne combat pas a déjà perdu. » Cette amoureuse des citations ne peut pas s’empêcher de contredire Charles Aznavour pour affirmer que la misère n’est pas moins pénible au soleil.

« Comme nous, nous ne sommes pas visibles et que nous ne gênons pas la société, ça leur (le gouvernement, ndlr) est complètement égale qu’on s’arrête », partage, celle qui est aussi responsable du mouvement de la paix des Alpes-Maritimes, suivant le cortège en marche. En effet, la manifestation se poursuit avec une petite centaine de participants, boulevard Joseph Garnier, symboliquement jusqu’à la permanence du député Philippe Pradal.

D’autres revendications sont formulées par les syndicats. Parmi elles : pouvoir recevoir un bulletin de pension papier. Une demande formulée pour lutter contre l’exclusion des personnes en difficulté face au numérique. Les seniors exigent aussi des services publics de proximité de qualité et une prise en charge de la perte d’autonomie à 100% par la Sécurité sociale. Et à cela s’ajoute « l’arrêt des exonérations de cotisations sociales pour les entreprises ».

(1)  La CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR, LSR et Ensemble.

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