Comme largement annoncé, le rapport de la Commission Mobilité 21 portant sur les projets d’infrastructures de transport, nommé par le gouvernement en juillet 2012, a rendu ses propositions et confirmé que la ligne LGV Nice-Marseille n’en faisait pas partie.
Les leaders politiques locaux condamnent à l’unanimité cette décision et appellent à l’arbitrage du gouvernement. Si Patrick Allemand s’engage de son côté à essayer de sensibiliser le Premier Ministre afin de revoir sa proposition, le duo Estrosi-Ciotti envisage une réaction plus musclée.
Après avoir entendu Eric Ciotti lors de la séance du Conseil Général faire appel aux électeurs pour qu’ils sanctionnent les socialistes à l’occasion des municipales de 2014 et des régionales de 2015, en préconisant la défaite de Michel Vauzelle, on peut s’imaginer que l’artillerie lourde sera utilisée lors de la conférence de presse d’aujourd’hui.
Comme on dit dans ces cas, il vaut mieux ne pas perdre pas de temps !
Pour Patrick Allemand : « Je ne peux que faire part de ma déception et de ma colère en apprenant que la commission mobilité 21, n’a pu retenir parmi les priorités nationales l’intégralité du projet de nouvelle ligne ferroviaire entre Nice et Marseille.
En effet dans le premier scénario, celui où serait investi d’ici à 2030 entre 8 et 10 milliards d’euros, seule la traversée souterraine de la gare Marseille Saint Charles et la vallée de l’Huveaune ont été retenues.
Ce n’est que dans le second plus ambitieux (entre 28 et 30 milliards d’euros) que l’intégralité de la nouvelle ligne ferroviaire pourrait être prise en compte avant 2030, ce qui serait un scénario très volontariste dans le contexte budgétaire actuel.
Ainsi le désenclavement de Nice par la grande vitesse, après avoir été sacrifié dans les années 90 par une droite incapable de mettre d’accord sur un tracé se trouve une génération plus tard, retardé à nouveau par la crise des finances publiques, héritée d’une droite sarkozyste qui a creusé le déficit de 600 milliards supplémentaires.
Néanmoins s’agissant uniquement du rapport d’une commission, la décision finale relevant de l’arbitrage du Premier Ministre, je vais écrire à Jean-Marc AYRAULT en insistant sur certains arguments, plaidant en faveur de ce projet important pour Nice.
Eric Ciotti et Christian Estrosi, eux, enfoncent le clou : « Nous constatons que Marseille et les Bouches-du-Rhône sont à nouveau servis dans les priorités d’infrastructure de transport au détriment de Nice et des Alpes Maritimes.
Nice, la Métropole Nice Côte d’Azur et le département des Alpes-Maritimes sont les territoires les plus mal desservis de France par le réseau ferré national et constituent la seule aire urbaine dense enclavée. Cela a d’ailleurs été rappelé par le président de la Commission Mobilité 21, Philippe Duron lors de sa visite à Nice le 25 avril dernier.
La Côte d’Azur est le deuxième réseau TER de France après l’Ile-de-France. Marseille, disposant déjà de la LGV depuis 2001, va bénéficier à nouveau d’investissements lourds par la réalisation de cette ligne nouvelle ferroviaire.
L’insuffisance des infrastructures, de l’enclavement de la Côte d’Azur et de la saturation de l’ensemble du réseau de transport des Alpes Maritimes est un fait. Il est inacceptable que la Côte d’Azur, ses entreprises, ses habitants ne soient pas traités en priorité, au même titre que Marseille. C’est un préjudice énorme pour la population, qui se retrouve plus que jamais exclue des priorités du Gouvernement et totalement isolée du reste du territoire Français.
A ce jour, le Conseil général des Alpes-Maritimes et la Métropole ont engagé plusieurs millions d’euros pour les frais d’études de faisabilités. Bien sûr, nous ne contribuerons pas à la suite des études préalables et d’enquête publique et demandons le remboursement intégral des sommes engagées. Nous n’accepterons pas que l’argent du contribuable azuréen profite au seul aménagement de la gare Saint-Charles à Marseille au lieu de bâtir la section Nice – Le Muy.
Nous avons pourtant répété, à d’innombrables reprises, que la section Nice – Le Muy représentait un enjeu local, national et international. Cette section est porteuse d’une vaste croissance économique et touristique pour le département des Alpes-Maritimes qui accueille 11 millions de visiteurs par an. S’il confirme les préconisations de la commission Mobilité 21, le Gouvernement privera les habitants du département d’une réalisation pourtant essentielle à son développement. »