Une boule puante semble avoir été lâchée dans la campagne électorale. L’hebdomadaire Le Point , qui ces jours-ci s’était illustré pour avoir diffusé des documents qui mettaient en cause la régularité des prestations professionnelles de la société Bygmalion et d’autres émanations du même groupe en prétendant une complicité avec la président de l’UMP Jean-François Copé, relance la polémique avec une nouvelle indiscrétion dont le destinataire est… Olivier Bettati.
L’homme politique niçois fut le relais de l’actuel leader du parti à l’occasion des élections controversées interne à son parti (Nice fut l’un des sièges où la commission d’enquête constata des irrégularités et annula le résultat).
En opposition à Christian Estrosi, Olivier Bettati a quitté le groupe UMP et il se présente aux élections à la tête d’une liste civique avec comme colistiers certains de conseillers municipaux issus de la majorité et particulièrement, Benoït Kandel, ancien 1er adjoint, lui aussi exclu du groupe majoritaire pour cause de l’affaire Semiacs.
Reste que la campagne électorale devrait être un affrontement entre candidats et leurs projets pour la ville qui ont l’ambition d’administrer. Les croche-pieds et les coups tordus devraient rester au vestiaires, et rester entre gentlemen..
Pour revenir à l’affaire, le Point.fr s’est donc procuré une étrange facture. Celle d’une formation dispensée à l’automne 2013 par Ideepole, une filiale de Bygmalion, sobrement libellée : « Maîtriser la prise de parole en public et dans les médias (perfectionnement) ».
Le bénéficiaire de la formation est Olivier Bettati, conseiller général des Alpes-Maritimes, ex-adjoint de Christian Estrosi à Nice et candidat dissident pour les prochaines élections. La facture s’élève à 6 099,60 euros pour trois jours de coaching et est adressée au Conseil Général des Alpes-Maritimes. Une somme rondelette quand la prestation est réellement fournie.
Mais qui devient de l’enrichissement illégal quand la formation est fictive -ce qui est souvent le cas-, permettant à la société et au bénéficiaire de se partager ce montant.
La réaction de l’accusé a été immédiate et tranchante sur les réseaux sociaux : @OBettati – Honteuse manipulation politique sur la base d’une facture du @CG06. @LePoint est complice, je porte plainte.
« Je suis indigné par les méthodes du Point qui portent des accusations gravissimes sans me contacter et me permettre de me défendre. Tout est faux. » Rétorque Olivier Bettati,
Au titre des formations accordées aux conseillers généraux, il aurait bien suivi, à l’automne, dans les locaux parisiens de « Doxeo-Idéepole », filiale de Bygmalion, quatre journées (et non trois comme le prétend Lepoint.fr) destinées à « Maîtriser la prise de parole en public et dans les médias ».
Olivier Bettati a d’ailleurs fourni des preuves : Feuilles d’émargement signées, convention et même deux vidéos donnant le sentiment de confirmer ses dires. Il disposerait aussi des factures d’avion et de taxi.
On imagine que le Gonseil Général, qui a a réglé la note, aura effectué les contrôles nécessaires.
Alors, tout ça… pourquoi ? ou pour qui ?
