Face à un flux migratoire important, la première ministre, Elisabeth Borne a annoncé le déploiement de 150 policiers gendarmes supplémentaires dans les Alpes-Maritimes. Une déclaration réalisée dans un contexte de tension dans le département.
Elisabeth Borne a annoncé, mercredi 26 avril midi, un renfort des forces de l’ordre dans les Alpes-Maritimes. 150 policiers et gendarmes devraient être déployés pour faire face à « une pression migratoire accrue à la frontière italienne ». Une mobilisation prévue dès la semaine prochaine. En même temps que cette déclaration, la cheffe du gouvernement en a profité pour annoncer le report de la loi sur l’immigration. Le projet voulu par Emmanuel Macron est déplacé à la rentrée, n’ayant pas la majorité à l’Assemblée nationale pour le voter.
Entre-temps, dans la journée du 26 avril, la police italienne a révélé avoir démantelé un réseau de passeurs de migrants essentiellement vers la France. 17 personnes ont été arrêtés. Elles sont originaires essentiellement de l’Afrique francophone. Francesco Messina, haut responsable de la police italienne, a affirmé devant la presse que « des centaines de personnes », arrivés d’Afrique ont été déplacés dans un pays européen de leur choix, «surtout la France».
Les migrants mineurs étrangers déplacés à La Trinité
Pendant ce temps, sur le terrain, des migrants mineurs étrangers isolés dits MNA avaient été accueillis dans le gymnase de Caraï à Menton, le 19 avril dernier. Le préfet du département, Bernard Gonzalez a décrété que, ce jeudi 27 avril, marque la fin de la réquisition de cette infrastructure municipale.
Sur décision de Renaud Muselier, ils ont été déplacés à La Trinité, au fort de la Drète. La décision du président du Conseil Départemental des Alpes-Maritimes a suscité de vives réactions dans la sphère politique locale.
Vives réactions de la droite et l’extrême droite
Alors qu’elle appelait à la fermeture du centre et l’expulsion express des potentiels majeurs via une série de vidéo postées sur son compte Twitter, le 20 avril, la députée RN des Alpes Maritimes, Alexandra Masson crie victoire. Elle qui avait également écrit une lettre au préfet quelques jours avant partage son soulagement en ligne. « La Ville de Menton n’a et n’aura jamais vocation à devenir un camp de migrants ou un nouveau Calais », clame-t-elle.
Dans un communiqué de presse commun, Franck Allisio et Virginie Leclerc Escalier déplorent « un choix dangereux au vu des problèmes de sécurité déjà existants dans ce secteur de Nice-Est ». « Déplacer le problème n’est pas le résoudre !« , scandent le président du groupe Rassemblement National et la conseillère municipale de La Trinité. Ils interpellent le président de la République en l’incitant à agir pour « faire cesser cette traite humaine des temps modernes« .
Le groupe Reconquête 06 se félicite également de cette victoire. Toutefois, il déplore « la faiblesse du gouvernement face à la déferlante migratoire en cours et la complicité du Président LR du Conseil départemental qui multiplie les réquisitions de bâtiments pour héberger des migrants dans de nombreuses communes des Alpes-Maritimes. »
« Un référendum sur l’immigration »
Avant l’annonce d’Elisabeth Borne, Éric Ciotti, député des Alpes-Maritimes s’est exprimé au micro d’Europe 1, ce 26 avril au matin, sur cette vague migratoire « subit ». Le président des Républicains dépeint une situation incontrôlable. Puis, il déplore le « coût considérable » pour la collectivité de l’accueil des mineurs étrangers isolés en avançant un chiffre de 15 millions d’euros.
Il plaide pour une « révolution en matière migratoire ». En ce sens, l’homme de droite « propose un référendum sur l’immigration pour changer de cadre et modifier notre constitution« .
« Droite extrême et extrême droite convergent pour alimenter les peurs et empêcher l’intégration de jeunes exilés. » Le collectif Tous citoyens ! crie à la désinformation et à la xénophobie. C’est pourquoi, ses membres appellent à signer leur communiqué que les syndicats de l’UD CGT 06 et de la CCFD-Terre Solidaire du 06 viennent de rejoindre.
« L’entrée d’un mineur non accompagné en France n’est pas une entrée irrégulière ni illégale. Tout mineur sans parent ni tuteur légal a droit à la protection de l’enfance jusqu’à sa majorité et c’est l’honneur du modèle social français que de les protéger« , rappelle le collectif.