La SEMIACS, société d’économie mixte, dépendant de la Ville et en charge du stationnement, défraye la chronique depuis quelques années. Le groupe d’opposition socialiste, présidé par Patrick Allemand dénonce un manque de transparence et pointe les responsabilités politiques de Christian Estrosi et du Président de la société, et premier adjoint, Philippe Pradal.
Les élus socialiste évoquent les rapports de la Chambre Régionale des Comptes sur la SEMIACS et ses 2 filiales (SUDE et SOFIPARK), dans lesquelles la CRC relève des dysfonctionnements et des irrégularités importantes qui ont conduit à diverses mises en examen.
Patrick Allemand veut y voir clair et laisse supposer une volonté du Maire de Nice d’éluder le débat : « Ces trois rapports de la CRC sur la SEMIACS auraient dû être discutés en Conseil municipal depuis septembre 2015. C’est, en effet, une obligation légale. Mais, Christian Estrosi, n’a jamais voulu organiser ces débats alors que, suite à notre demande écrite du 25 septembre 2015, il s’y était engagé dans un courrier daté du 9 octobre 2015 ».
D’où cette initiative insolite de convoquer une conférence « municipale » extraordinaire°, ouverte au public, au cours de laquelle ils ne manqueront pas de stigmatiser aussi les responsabilités de Philippe Pradal.
Nul doute que les conseillers de la majorité municipale se garderont bien d’intervenir, et on doute fort que cette initiative rencontre les faveurs des élus des autres groupes d’opposition.
Après le rapport accablant de la Chambre Régionale des Comptes qui a mis en évidence des méthodes de gestion tâchées d’irrégularités formelles et plus, l’annonce de la suspension et mise hors- exercice du système de stationnement intelligent a, une nouvelle fois donc, relancé la polémique .
Projet « intelligent » sur la carte mais qui, dans son application, a failli : résultat final, 9,1 millions d’euros perdus ( « pour la Semiacs qui est une société de droit et non pas par la ville » a tenu à préciser le président de la société Philippe Pradal, qui est aussi partie prenante en tant qu’adjoint aux finances de la municipalité niçoise)*.
Mais ce dossier est loin d’être terminé si on analyse la gestion de la société et ce, au delà des « affaires personnelles » qui ont conduit son directeur général Henri Alonzo a subir une condamnation au pénal à une peine de détention (des faits qui n’ont rien à voir avec la Semiacs mais qui , tout de même, se sont produits à l’intérieur de la société et que le contexte évidemment favorisait ou, tout au moins, le permettait).
On y trouve une gestion bien loin des critères de bonne administration (gestion opaque des contrats avec les tiers, gestion des carrières et rémunérations à l’enseigne du népotisme et du favoritisme, relations ambiguës avec les syndicats…) qui a trouvé en la CRC un censeur sévère
Des actes font objet d’une enquête de la part de la magistrature et nous obligent au silence par respect au secret de l’instruction .
Dans ce capharnaüm , si la société a tenu le cap, elle nécessite obligatoirement une remise à niveau (voire à zéro) qui passe par une reprise critique de tous les contrats et autres actes administratifs pour en vérifier la correcte constitution et gestion .
Cela permettra d’apporter des éléments défensifs ou offensifs dans les divers contentieux qui déjà existent ou qui seront à pourvoir.
Pour un meilleur encadrement de l’activité, le Conseil d’Administration a demandé (18 avril) au tribunal du Commerce et obtenu que la société soit placée sous la procédure de sauvegarde, avec la nomination d’un mandataire judiciaire qui aura pouvoir et responsabilité de valider tous les actes administratifs et de les transmettre aux Tribunal du Commerce en cas de griefs civils et au Procureur de la République dans le cas d’une potentielle évidence pénale.
Ce mandat sera d’une durée minimale de 6 mois, avec renouvellement possible pour 6+6 mois supplémentaires. Au terme de cette période , on saura si des responsabilités (et de quelle nature) du passé sont à imputer aux uns et aux autres et quelle(s) suite(s) donner à tout cela.
Au centre des non-dits, la position de l’ancien président de la Semiacs (2008-septembre 2013), Benoît Kandel , à l’époque également premier adjoint au maire de Nice.
Même si cela n’a pas été dit, au moins de manière explicite (mais comme on enseigne dans les cours de récitation, le langage des signes, des expressions et du corps est parfois plus parlant que celui des mots !) , la volonté de lui mettre tout sur le dos est d’une totale évidence.
L’intéressé a toujours refusé toute responsabilité personnelle et, en réponse, dit laisser à l’autorité judiciaire d’établir les faits et surtout les responsabilités.
Les demandes restent , donc, sans réponse.
Puis à la demande s’ajoute la curiosité : personne (administrateurs de la Semiacs, encadrement administratif municipal , monde de la politique locale y compris l’opposition…) n’a rien vu, ni entendu pendant plus de 5 ans de tout ce qui se passait ?
Le feuilleton de la Semiacs continue et bien d’autres épisodes nous attendent certainement. Ce dossier c’est un véritable bourbier et on peut s’attendre à d’autres surprises.
Comme disent si bien les américains, des gens pragmatiques !, quand on met la m… dans le ventilateur, mieux vaut être derrière que devant !
En attendant , il serait mieux que la société soit désinfectée plutôt que simplement passée à l’eau et au savon.